Bonjour tout le monde
Ca fait un moment maintenant que je ne poste plus sur PsychoActif... Je vous avoue que l'ambiance qui régnait ici en fin d'été m'a pas mal refroidie.
Ca ne m'a pas empêchée de revenir régulièrement voir un peu ce qui se passait ! Et puis je reste en contact avec une personne surtout et on s'entraide beaucoup. Peut être aussi me suis-je un peu épuisée de ce monde, je sens que je m'en détache de plus en plus. J'ai eu peur de moi-même et vous m'avez énormément aidée, je me suis
(un peu) rétablie. Mais j'ai encore peur de ces envies parasites qui pourraient resurgir à tout moment.
Enfin bref, j'espère que vous avancez tous petit à petit, chacun à son rythme, et qu'un beau jour
(un beau jour...) nous serons tous heureux et fiers de nous-mêmes, qu'on relira nos blogs de psychos-du-passé en souriant et en se disant
"Ah quel chemin j'ai parcouru !"Je rêve là :) mais parfois ça fait du bien de s'autoriser à rêver...
Je suis pas totalement honnête en vous disant que ça va mieux. Je pensais que après toutes mes expériences, mes bonnes résolutions, mon entourage meilleur qu'avant, ce serait facile de "gérer"
(ce mot "gérer", il veut tout et rien dire) .
Mais la drogue est forte, comme un être vivant qui a son emprise sur nous.
Lundi soir, veille de jour férié, gros festoch dans ma région.
Pour une fois je n'ai pas eu à m'occuper des consos du groupe. Un stress en moins ? Tu parles
J'ai commencé à vomir à 18h00
(sans avoir rien pris, avec rien dans le bide comme d'hab) ,passé l'apéro à trembler et à avoir la trouille.
Mes amis, mon copain qui me disent :
"Mais calme toi, tout va bien se passer, comme toujours ! On se lachera pas, personne ne fera de malaise, on va juste kiffer le son et danser tranquille..."Ca devrait me rassurer mais impossible... Alors je romps mon pacte avec moi-même et je picole vodka, rhum, que sais-je encore.
Et les traces de
coke commencent à s'enchainer. Dur de dire stop... elle était bonne... Elle m'a aidée (?) à me détendre et j'ai commencé à rigoler.
Ca va.Le trajet en voiture qui se passe mal... grosse embrouille entre mon mec, et un autre qu'on ramenait. Et moi au milieu qui devient folle parce que j'ai envie de frapper cet inconnu... De quel droit il s'adresse à
lui de cette façon ? De quel droit il fait des blagues vaseuses sur
moi ? Je supporte plus la moindre atteinte, le moindre geste, la moindre parole qui puisse être reliée au sexe ou à nous...
J'suis devenue agressive et sur la défensive, constamment. Un de ces 4 je vais m'attirer des ennuis et je le sais, mais je m'en branle complètement.
On arrive sans plus de peines. Un parking blindé. Des cadavres de bouteilles partout et déjà des mecs qui marchent plus très droit.
10 000 personnes peut etre 15 000 vu que personne n'a fait valider son billet
(ou 30 000 ?! impossible de savoir)Panique générale à l'entrée, je réussis à m'accrocher à mon copain mais on perd les autres. On manque de se faire piétiner par une foule complètement déchaÎnée, tous ados-pré-pubères, tous déjà défoncés avant même de rentrer.
Une fois dedans, la
crise de panique passée, je me rends compte que j'ai soif
(d'eau hein ^^), mais impossible d'atteindre les toilettes, ni le bar, ni rien du tout.
Ca s'annonce mal. Je la sens mal cette soirée.
Mais on est tous les deux alors on risque rien.
Au moment où on retrouve les autres, une gamine seule, perdue, sans ses potes, fait un malaise dans nos bras. Ouf, des secouristes passent justement... Mais ils ont pas l'air de comprendre que la petite va MAL.
"Non il n'y a pas de danger immédiat !"
"Euh... vous ne comprenez pas ! On ne la connait pas, elle est seule, elle a pris je ne sais quoi, et nous dans 10minutes on n'arriver plus à la gérer !"A force d'insister ils l'embarquent... mais MERDE ! vous foutez quoi la sécurité ?! C'est pas normal que des gamins de 16ans se mettent dans cet état ! Faites quelque chose ! C'est même pas normal qu'ils puissent
rentrer dans ce genre de soirée...
Une fois la petite en "sécurité"... le premier
parachute commence à faire effet. Mais les premiers désagréments arrivent aussi...
La gerbe, la désorientation... On RE-perd les autres et on se retrouve tous les deux avec mon copain. On est bien... On parle...
(mais je sais que le lendemain il ne se souviendra de rien)Je me sens protectrice je ne veux tellement pas qu'il lui arrive de mal, que les effets "kiffants" de la
MD ne sont plus vraiment au rendez-vous... Je passe mon temps à faire attention à lui.
Une fois que j'ai gerbé, qu'il m'a prise dans ses bras, ça va mieux. Ses mots
"C'est toi la plus forte !" me restent gravés dans la tête. Mais une fois que c'est son tour, plus question de me laisser aller.
J'pourrais crever pour lui. Pour les autres aussi...
Le deuxième
para commence à faire effet, mais inévitablement... je le gerbe
J'commence à avoir envie d'en prendre plus... Toujours plus. Heureusement il n'y a plus rien ! Puis la soirée va se terminer... On va rentrer... Je recommence à avoir peur de la
descente, peur de l'après.
La maison, la douche qui fait du bien. Dans le lit on est bien au chaud tous les deux... Je vais avoir du mal à m'endormir. Puis finalement ça vient. Puis les allers-retours toutes les 10minutes pour aller faire pipi...
(oui la MD ça coupe la vessie pendant tout le temps de la perche)Le lendemain cette faiblesse dans tout le corps... Cette envie constante de gerber, d'avoir le coeur serré. Impossible de bouffer quoi que ce soit. Finalement ce sera un demi-burger pas très bon mais très cher.
Et aujourd'hui... Aujourd'hui c'est dur. C'est ma pire angoisse, l'
Après-coup. Cette déprime qui prend aux tripes, le prix à payer quoi !
Je n'aime pas ce message de la drogue. En gros, ce que la drogue me dit, c'est :
"Profite bien tant que tu le peux mon petit, t'inquiète ce soir je suis ta meilleure pote ! Tu vas me kiffer, tu vas être refait de passer la soirée avec moi ! Ah tu aimes ces sensations chimiques ?! PROFITES ENCORE ! Reviens à moi encore une ou deux fois !
Par contre je te préviens juste un petit peu ! HAHAHA ! Y'a un petit prix à payer ! Mais n'y pense pas, pour l'instant Kiffe, kiffe bien... Voilà . Allez, encore deux heures de bonheur ? Tu es sûr de toi ? Bon ok pas de problème, j'augmenterais un petit peu le prix ! Mais t'inquiète, on en reparlera plus tard... Pour l'instant tu kiffes, hein ???
On est bien hein ?! Bon, ton corps me fout à la porte ! Mais c'est cool, on se voit demain pour les sous, et puis tu me revois/reprends quand tu veux ! Je serais toujours là , fidèle à moi même !"Et le lendemain/surlendemain, je paye. Ah ça oui je paye, et j'assume comme toujours le prix de mes consommations !
Mais la drogue ne doit plus être une si bonne copine, car elle augmente toujours ses prix ! Je n'arrive plus à la payer rapidement, les dettes s'accumulent dans mon cerveau...
J'ai mal... mal au coeur, je repense à avant, pendant l'apéro, quand je tremblais de trouille, d'angoisse... J'avais bien raison.
J'aurais pu ne rien prendre, vous me direz ! Mais c'est dur de regarder les autres, surtout son amoureux, et de ne pas ressentir la même chose que lui au meme instant... C'est comme faire l'amour. Qui aime prendre du plaisir alors que l'autre n'en a pas ? A part un pervers ?
Et je sais ce que c'est, de ne pas prendre de plaisir quand l'autre en a. J'aime pas ça. Pour moi le couple, l'amitié, c'est vivre les choses ensemble au meme moment.
Seulement cette fois... Je prends une décision importante. La prochaine fois... Je suis pas sûre qu'il y en aura une autre.
S'il y en a une, je ne m'autoriserais qu'un seul
parachute. S'il y en a une. J'espère être assez forte pour ça. J'espère que mes amis le comprendront
(et je suis sûre que oui).