Je connais la sensation dont tu parles, la sensation désagréable qui te retourne l'estomac, comme une crampe, la contradiction entre ton envie de
came, la peur, et ta raison qui te dit qu'il faut pas céder à l'appel. C'est atroce et ça te lâche pas, c'est dur de porter son attention sur quelque chose quand le
craving se manifeste physiquement.
En ce qui concerne ton sommeil, fais gaffe c'est pas forcément très bon de dormir autant, perso je trouve que ça rend encore plus dépressif et vaseux, et en plus c'est pas du sommeil réparateur donc ça te casse encore plus. Je sais dormir semble une option valable lorsqu'on est inactif et que les heures sans rien faire de particulier angoissent encore plus, mais ça risque de te rendre encore moins bien dans ta tête au final; faut trouver un truc pour t'occuper la tête ou le corps, pour sortir de cette routine là .
En ce qui concerne le taf, bah moi ça faisait un sacré bout de temps que j'avais pas taffé, du moins légalement, avant ça j'habitais à londres et j'suis vraiment tombé dans un sale délire, je chourrais dans les magasins et j'ai été "rent boy", sinon à part ça bordel total dans ma vie, aucune stabilité juste les
speedballs, les embrouilles et la galère, hygiène de vie atroce, etc etc. Y a eu un moment où c'est devenu trop la merde, dettes dépression et OD à répétition, j'suis revenu en france chez mes parents en zone rurale, j'ai décroché brièvement avant de retrouver des vieilles connaissances et suis retombé dans la
came aussi sec, c'est parti en couilles et j'ai fait une tentative de suicide par OD de
speedball l'été dernier, du coup j'ai été envoyé en psychiatrie pendant plus d'un mois puis cure de désintoxication.
J'suis rentré chez mes parents en octobre, encore tout traumatisé de l'hospitalisation et des évènements, j'ai pas travaillé tout ce temps, juste à la maison à me faire chier et à déprimer, à me réadapter à la vie normale (difficile), à arrêter les médocs (temesta et
zopiclone). Quelques rechutes par ci par là mais beaucoup plus espacées qu'avant, et je continuais à shooter le
subutex. Et petit à petit j'ai recommencé à chercher du taf, à passer des entretiens, j'me faisais tellement chier à la maison c'était plus vivable. J'ai arrêté d'injecter le sub y a plus de deux mois, et assez rapidement sans que je le remarque ma vie est redevenue "normale" avec des sorties, trouvé du taf comme vendeur (j'avais déjà de l'exp dans le domaine), premières rentrées d'argent depuis longtemps, et voilà . Mais je te cache pas que y a des moments où le truc du
craving et la sensation dans l'estomac me reviennent et parfois je résiste pas, je vais en tess et me fais une session à l'ancienne.
Mais voilà en ce moment j'suis en train de me rendre compte que j'arrive nettement moins à gérer qu'avant, et surtout que maintenant j'ai des choses à perdre, et que crever me fait flipper alors qu'avant rien à branler. Y a du avoir un changement dans ma tête quelque part, et je sens que je m'éloigne de ma personnalité "tox" peu à peu. Je suis sûr que ce sera la même chose pour toi, c'est juste que ça prend du temps et que le parcours est fait de petits échecs, de petites victoires, de rechutes, on se casse la gueule parfois, mais c'est pas grave. Faut apprendre à être bienveillant envers soi-même et pas être trop exigeant tout en gardant en tête l'objectif qu'on se fixe.
Voilà désolé pour le pavé mais c'était chaud de bien explique et de faire court en même temps