Alan Watts (1915 - 1973) était un philosophe, écrivain et orateur britannique, principalement connu pour ses interprétations des philosophies orientales destinées aux occidentaux.
Il a écrit plus de vingt cinq ouvrages. Parmi eux, 'Way to Zen' est le plus célèbre. Publié en 1957, cet essai se concentre aussi bien sur l'explication philosophique que sur l'histoire du bouddhisme zen tel qu'il fut pratiqué en Chine et en Inde.
Quelques écrits d'Alan Watts publiés en 1958 mentionnent ses premières idées à propos de l'utilisation médicale des drogues psychédéliques. Watts a commencé son initiation aux psychédéliques avec la
mescaline. Il essaya par la suite plusieurs fois le
LSD au cours de l'année 1968, avec différentes équipes de recherche dirigées par Keith S. Ditman, Sterling Bunnel JR. and Michel Agron.
Il essaya aussi le
cannabis et en conclu que la plante était un produit psychoactif intéressant et d'une grande utilité qui donnait l'impression d'un ralentissement du temps.
Ses écrits publiés dans les années 60 témoignent de l'influence qu'exercèrent ses aventures chimiques sur ses réflexions. A ce sujet, je recommande donc : The Joyous Cosmology: Adventures in the Chemistry of Consciousness (1962).
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Je publie un de ses discours qui me semble intéressant sur pas mal de sujets. C'était il y a plus de cinquante ans. Aujourd'hui, certaines de ses réflexions oubliées renaissent de leurs cendres.
Réflexions sur la classification des drogues, le statut légal des stupéfiants... Puis il s'envole en parlant de la mort de l'ego et la transcendance de la conscience liés à la consommation de
psychotropes, comparaisons entre le prêtre et le médecin qui devraient tout deux faire évoluer leur vision de la mort, l'éveil de l'esprit...
6:09 : En cinquante ans, nos absurdes organismes gouvernementaux n'ont toujours pas compris comment résoudre ce problème. En dépit de la leçon - échec - de la prohibition, les autorités sont toujours persuadées que la seule issue possible pour lutter contre les plus puissants des narcotiques consiste en leur simple suppression.
Ils ne comprennent pas que cette prohibition les rend encore plus attractifs, qu'elle crée d'énormes problèmes de criminalité et d'insécurité qui n'existeraient pas autrement, sans la prohibition.
9:25 : Le contrôle des choses n'est pas leur suppression, mais leur utilisation correcte et raisonnable, et bien cela, nos autorités n'en ont toujours pas conscience...
30 : Lorsque l'on parle de n'importe quelle technique - qu'il s'agisse de
LSD, de yoga ou que sais-je encore - destinée à l'éveil spirituel. le symbole bouddhiste du radeau s'applique. Le Bouddha place son Dhamma - sa méthode, sa doctrine - sur un radeau. Ceci porte aussi le nom Jana, de véhicule. D'où le Mayahana - le gros véhicule - le Hinayana - le petit véhicule. Et il vous emmène de l'autre côté de la rivière, où le premier rivage est celui de la naissance et de la mort, le second celui de la libération, du nirvana. Alors vous prenez le radeau, vous vous rendez à l'autre bord de la rivière, et vous abandonnez le radeau derrière.
36:12 : Laissez moi résumer tout ça maintenant. Tout éveil spirituel induit quelque chose qui dépasse l'ego et la volonté. Vous ne pouvez pas le faire vous-mêmes. Certains moyens sont plus faciles que d'autres : c'est plus facile si vous utilisez une plante divine que si vous vous frappiez violemment la tête contre un mur de briques. Mais en dépit de cette facilité, il existe le risque que vous négligiez la discipline et la méthode...
Un autre problème est la fraction entre le rôle du prêtre et celui du médecin les a finalement appauvris. Il n'y a donc personne qui est en mesure de comprendre la mort ou la préparation de la mort.
Finalement, le plus grave problème, qu'il s'agisse de consommation de
psychotropes ou de
méditation, est l'obsession de l'extase ; ne pas savoir comment aller au-delà de l'extase, comment aller au-delà du divin que chacun possède en son sein.