Un besoin de raconter ce grand bouleversement dans ma vie.
Je vais commencer par raconter mon histoire :
A 18 ans, permis en poche et voiture, j'ai eu envie de profiter de ma jeunesse. C'était l'année du Bac. Je quitte mon copain avec qui j'étais depuis 4 ans et je VIS, une vie d'une jeune de 18 ans, soirées bien alcoolisées en boîte, sorties entre copines.
Et je rencontre LA mauvaise personne. Ce mec, aux yeux bleus, un putain de beau mec et avec une tchatche d'enfer. Il a su y faire, et je suis tombé carrément accro. Et pas qu'a lui...
Très vite je me suis rendue compte que qqch clochait. Au début tout beau tout rose et ensuite plus de nouvelles pendant 3 jours, il avait tjrs une excuse, me rappelait, j'y retournais. Puis il faisait de nouveau le mort..
Mon ex copain m'avait dit que c'était un "camé" mais je ne l'ai pas écouté, il voulait me récupérer ( mais voulait aussi mon bien et s'inquiétait.) Il a même mêlé mes parents dont mon père qui me traquait pour voir au j'allais et avec qui.. Plus ils me traquaient plus je faisais le contraire.
Puis une nuit en sortant de boîte, je le vois se taper une trace. Naïve, je me suis mis en tête de le sortir de là.. Au final c'est lui qui m'à entraîné dans son monde.
Il m'à propose ma 1ère trace, un
speedball. Je me suis mise à prendre de l'
héro, qq fois par semaine, puis tous les soirs, puis le matin et ça y est j'étais dans la spirale.
J'ai quand même eu mon bac par je ne sais quel miracle. Mais les études après, pas questions, je voulais travailler.
En attendant, je me débrouillais avec l'argent de poche de mes parents et de petites combines, d'extra dans un resto en tant que serveuse. J'avais pas une thunes mais j'en avais tjrs.
Puis je vis ma 1ère crise de manque, puis une 2ème ou je décide d'aller chez le médecin pour avoir un traitement.
Subutex enchanté! En 4 ans de sub je ne l'ai jamais pris autrement que dans le nez sauf une fois où j'ai été hospitalisée pour un réquilibrage de traitement, la pas le choix.
Je me suis remise avec mon ex (il avait fini en prison il avait dérapé suite à notre separation, ah la culpabilité..) et s'en suiva:
une période sans conso d'
héro, grosse conso de benzo, un
sevrage (sub et benzo) re
héro, une dépression.
Mariage de mes parents (totalement defoncée) :Je rencontre un autre homme, c'était l'occasion je quitte mon ex mais sans intentions de me mettre en couple.
ET finalement ça se passe bien, au bout d'une semaine on part en vacances ensemble, je pars avec mon DERNIER 1/2 gramme.
Ça va faire 9 ans que nous sommes ensemble, je n'ai pas retouché à l'
héros MON SAUVEUR
Il fume des
joints, j'en fais de même (pas influençable la meuf hein! Alors qu'avant je détestais ça. . Je remplace une addiction par une autre)
je passe du sub à la
méthadone en 2011 (eh oui toujours pas moyen de prendre le sub "normalement") et s'en suit 6 ans de traitement, initialisé à 50mg, je baisse à 45 mg et je reste 4 ans à ce dosage sans me poser de questions. Je suis metaboliseur rapide je prends donc mon traitement en 2 fois 40 le matin et 5 le soir
Je suis bien dans ma tête, je me suis construite professionnellement. Tout baigne alors pk changer et mettre en danger cet équilibre.
Novembre 2014 je tombe enceinte.
J'arrête le
cannabis à 3 mois de grossesse.
Ma dose de
methadone est augmentée à cause de la grossesse, re augmente à l'allaitement. Je monte jusqu'à 70 mg que je descends rapidement sans problème en qq mois à mon dosage avant grossesse : 45 mg. Bien lancée je continue de diminuer jusqu'a 30mg.
A ce stade mon addicto me dit que du fait de mes 2 prises il va être compliqué de diminuer comme c'est le protocole. Ça va être dur, je vais en chier, sur plusieurs mois.
Il m'oriente vers un
sevrage sec.
Je tente le passage à 25 mg et je commence à sentir que c'est dur, le
sevrage est programmé je remonte à 30mg, ça ne sert à rien de me mettre mal alors que, bientôt je vais vivre l'enfer.
Je rentre donc en cure le 16 mai. Mon addicto me dit que j'ai fait un "tableau violent" (je ne me souviens plus des jours les plus durs) de plus intolérance aux
neuroleptiques des le 1er soir à l'hôpital.
Donc
catapressan,
valium (pas une réussite, arrff les pauvres infirmières, je suis désolée ),
tranxene,
tramadol (pour les douleurs dans les bras, ça je m'en souviens)
Et au bout de 6 jours, le plus gros est fait.
Je sors le 27 mai. Et la : la
descente aux enfers. Très violent, mon cerveau me fait comprendre qu'il n'est pas content
Gros troubles anxieux, sommeil déréglé et je passe sur tous les "petits" symptômes (mais y en a une belle liste )
Je reprends un peu le dessus au bout d'un mois et demi.
Ça fera 2 mois dimanche.
Je prends 1
xanax le soir et 2
noctamide et depuis hier je débute un
AD: l'
Effexor.
Mon addicto à l'habitude. Il m'à dit exactement ce que j'allais lui dire : que ça va mieux mais que tout me semble plat, fade, je ne ressens ni joie, ni tristesse, je n'arrive plus à pleurer, ni prendre de plaisir avec fille qui va fêter ses 2 ans.
Comme il dit : la courbe de mon
sevrage stagne.
Je ne peux pas dire que mon
sevrage est réussi, j'ai bien avancé mais j'ai encore un bout de chemin.
J'ai oublié la
méthadone, j'avais raison quand je disais que j'y étais juste physiquement dépendante.
J'ai passé un mois horrible, ou j'avançais dans un tunnel sans fin.
Aujourd'hui j'aperçois une petite lumière
Voilà, ce n'est pas si bien écrit que ce que je peux lire souvent sur PA mais ça vient du coeur et fallait que ça sorte, ici, car je ne saurai dire pk mais ici c'est un peu le soutien des gens qui me comprennent..
Mes proches n'ont pas idées de ce que j'ai vécu et de ce que je vis encore
Je viendrai donner de mes nouvelles.
Lola