J'ai enfin sauté le pas après 20 ans de "rupture" avec les psychédéliques, due à de gros abus responsables de quelques sévères
bad trips : hier soir j'ai pris une dose relativement light de
1p-LSD (à peu près 70µg en solution diluée) sachant que je suis très réceptif aux hallucinogènes.
Set & setting : pas très
RdR j'avoue, en fait je suis allé à un apéromix en extérieur où j'ai enquillé quelques pintes, et j'étais bien chaud quand je suis rentré chez moi avec mon mec, du coup j'ai droppé mon truc dans l'euphorie du moment, alors que c'était pas du tout prévu. Mon mec est resté sobre. ça a commencé à monter au bout d'une petite demi-heure je dirais, et j'ai été pris d'une euphorie énorme et d'un fou-rire incontrôlable. Je me tapais des barres de fou-rire sans raison, j'avais l'impression d'être le roi du monde. Heureux. Très vite j'ai compris que j'étais parti dans un très bon trip et qu'il n'y allait pas y avoir de souci, alors j'ai redroppé deux mini-gorgées de ma solution au 1P. Je n'avais pas d'hallucinations mais cette espèce de sensation de surfer sur une sorte de grosse vague cosmique lumineuse super drôle.
Au bout d'un moment j'ai eu envie de bouger, mais mon mec se sentait plutôt de rester à la maison, alors j'ai tracé seul dans un bar rock style un peu biker tenu par un pote, à 10mn de chez moi. L'air était hyper translucide, comme cristallin...en marchant je n'avais toujours pas vraiment d'hallus, juste la sensation que tout était plus grand, plus large, et plus "flex", comme si le monde était devenu super groovy, je ne sais pas comment expliquer ça mieux. Arrivé au bar je me suis posé, j'ai expliqué à mon pote (qui est un américain de San Francisco, a fait les concerts du Grateful Dead et ce genre de trucs) que j'étais sous acide, ce qui l'a fait marrer, et je me suis posé à discuter avec les gens et descendre quelques bières. La déco du bar fonctionnait super bien avec l'effet du 1P, dans le genre repaire de pirates avec des têtes de morts, des objets amérindiens et des totems psychés...Le trip venait par vagues successives, ça montait, un peu vertigineux mais toujours gérable, des potes à qui j'ai dit que j'étais perché m'ont dit que ça ne se voyait carrément pas...puis ça semblait redescendre, et là yaaaaaaaah une nouvelle vague. Je ne sais pas trop combien de vagues il y a eu, peut-être cinq ou six sur l'ensemble de la nuit, difficile à dire.
On est restés là un moment à tchatcher et à écouter du bon rock psychédélique complètement adapté à la situation, puis le bar a fermé et on a bougé vers un petit club techno pas loin, où ça mixait tech-trance pas dégueulasse, là j'ai encore croisé des potes, bu encore pas mal de bière, dansé comme un ouf en me tapant des grosses barres de kiff total, entre le son, les gens, les lumières, le barman qui se foutait de moi parce que j'étais déchiré, les petites loupiotes des platines qui donnaient l'impression d'être dans Star Wars aux commandes d'un vaisseau spatial lol...Au bout d'un moment, le DJ résident qui est un copain m'a demandé si je voulais mixer, j'avais justement ma clef USB, j'ai un peu hésité parce que j'avais peur d'être trop chéper mais finalement j'ai pris les commandes et ça s'est plutôt bien passé, j'ai pas non plus fait le mix du siècle mais le feeling était là et les gens avaient l'air contents, j'ai joué une petite heure de techno de Detroit, très surpris de voir qu'alors que j'étais complètement sattelisé, j'arrivais sans problème à gérer la technique de mix, comme s'il y avait en moi une part qui savait devoir assurer et échappait à l'effet de la drogue. Puis on a fait la fermeture du club et je me suis retrouvé dans la rue avec deux potes, un mec et une meuf, et on a bougé chez la fille.
Là je me suis fait un petit coup de parano parce que j'imaginais qu'ils étaient en train de m'embarquer dans un plan à trois, mais c'était pas de la méchante parano, je me moquais plutôt de moi-même en me rendant compte du film que je me faisais. Et puis, bien que je sois gay, dans l'état dans lequel j'étais et vu que le gars était assez sexy, si c'était réellement parti en plan à trois peut-être même que j'aurais suivi
mais non, je me faisais juste des films...On a squatté l'appart de la meuf, qui est juste un appart de fou, sur deux niveaux, avec une vue de dingue et une pièce salon où on pourrait quasiment ouvrir un club. Un pur appart de bringue quoi. Le soleil s'est levé et là en regardant le paysage par la fenêtre (une colline, un coin de la ville vraiment très vert) je me suis rendu compte que j'étais quand même très haut, parce que là sur les arbres et la nature j'avais des visuels de dingue, c'était genre la forêt mystique d'Avatar en face de moi, alors qu'en fait c'est juste une colline un peu verdoyante quoi. Et ça bougeait, et c'était d'un vert vivant et magnifique, et la lumière était tellement belle...J'étais juste trop bien, et j'ai senti que je commençais à amorcer ma
descente, disons que les vagues montaient moins haut, ça commençait à refluer gentiment, alors j'ai dit au revoir et je me suis rentré à la maison, j'avoue que je ne me souviens plus trop comment. Pile en arrivant je suis tombé sur mon mec qui partait en ville. Il avait une forme un peu cubique, j'ai réalisé que j'hallucinais quand même encore bien.
Descente un peu longue et un peu pénible, surtout dûe au fait que j'avais aussi pas mal picolé, et le mélange
descente d'acide/gueule de bois d'
alcool c'est pas super agréable mais ça a été, à part qu'à l'heure où j'écris je n'ai pas encore pu dormir.
La sensation globale que je retire de ce trip et de ces retrouvailles avec le psychédélisme, c'est que ça a été un très gros kif, un peu dingue, un peu vertigineux par moments mais sans mindfuck, jamais de bad, un bon coup de montagnes russes bien délirantes quoi. Je me rappelle m'être dit que c'était vraiment un produit
safe à partir du moment où on est un minimum posé dans sa tête et dans sa vie. J'ai eu mon petit moment philo (sans ça un trip n'est pas un trip
) où j'ai aussi réalisé qu'on ne pouvait absolument pas se considérer en dehors du réel, qu'il n'y a aucune rupture, aucune discontinuité entre le réel et "soi". Je voyais, de manière hyper limpide, que ça ne sert à rien de chercher à comprendre abstraitement ce qu'est le réel, s'il y a une lumière au bout du tunnel ou je sais pas quoi. Que Tout est là, dans l'expérience qu'on fait dans l'instant. Bref un chouette trip, j'ai l'impression que ça m'a un peu dépoussiéré les méninges, je suis curieux de voir comment ça va se déployer dans ma vie dans les jours qui viennent
Bises à tous,
Peace