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Tout arrêter ! Définitivement ? 



Bonjour tout le monde!

Me revoici par ici. Depuis la dernière fois il s'est passé pas mal de choses.

Pour ce qui est du soin, je continue mes rdv au csapa, ça se passe bien et j'ai trouvé des gens de confiance. J'ai commencé à aller aux alcoolique anonyme et j'y vais tous les jeudi depuis 1 mois (bon, sauf jeudi dernier mais c'était pour la bonne cause...).

Pour mes conso, depuis le nouvel an, j'ai eu un ou deux weekend ou j'ai pris du LSD, pas de coke jusqu'au weekend dernier. Et là est le problème. Le weekend dernier. Je venais de passer une semaine sans boire. Alcool, pourquoi est-ce que tu me colles?

J'étais sur la bonne voie, peu de conso, peu de cuites (une fois par semaine, ça faisait longtemps que ce n'était pas arrivé...) Et là j'ai décidé de tout arrêter. Mais comment faire le deuil?

Déjà, pour commencer, vider mon stock. Ma voisine (aussi alcoolique que moi) m'a proposé de garder mes bières, ma bouteille de vin et ma bouteille de rhum (du Don Papa 10 ans d'âge !) mais, sans vouloir l'offenser, j'ai du mal à lui faire confiance sur le fait qu'elle ne boive pas mes bouteille... On a décidé, jeudi soir bien bourrés, qu'on arrêterai de boire ensemble. Sauf que j'ai mon stock... Vendredi soir, je l'ai appelée pour ne pas boire, ça a bien marché. Hier j'ai pas osé mais j'ai pas bu pour autant. Aujourd'hui, 8h30, premier verre de rhum, dans appeler qui que ce soit... Alors c'est parti, je sais comment ça va finir : je viens d'attaquer une 8.6, j'en ai 3 en stock, une bouteille de blanc et une demi-bouteille de Don Papa délicieux... ça sent le vidage de stock un dimanche et la gueule de bois (une fois de plus) un lundi...

Je veux lui faire confiance mais je ne peux pas... Je suis alcoolique et je sais que d'avoir de l'alcool chez soi est la pire des tentations. Autant me sacrifier, je n'ai pas d'enfants moi... Décision est prise: je finis mon stock et j'arrête. Définitivement ?

Définitivement ? Il est la le problème. Renoncer, à 26 ans, à l'alcool... Les bières pour se casser la gueule en rentrant du taf, pas de problème. Le vin au resto, plus ou moins pas de problème. Le rhum, pas de problème. Mais pour les grandes occasions, en famille, où l'alcool coule à flot. L'alcool, que dis-je ? Le vin blanc familial, produit dans les côtes du Rhône, vieilli en fût de chêne, dans la cave familiale... Comment le refuser? Il y a beaucoup de cuites que je suis prêt à ne plus prendre. Rien que l'idée de cuite me met la gerbe... Mais apprécier un bon vin, je n'arrive pas à en faire le deuil...

Ma voisine, que je viens de décevoir ce matin en buvant,  m'a dit qu'il y avait plus important que l'alcool dans la vie. Et elle a raison. Mais comment faire ce deuil? Comment se dire que plus jamais je ne boirais ?

Dans les anniversaires, il y en a qui n'ont rien bu depuis 24 ans... RESPECT!!! Mais moi je ne peux pas faire un tel deuil... Pas à 26 ans...27 dans un mois. Si je meurs à 27 ans je serais une rockstar ? M'étonnerai, je ne suis pas du genre a faire de la musique. L'apprécier je veux bien, la faire, je ne pense pas avoir le talent...

Toujours est-il que ma question du deuil de l'alcool me tracasse. Quand j'aurai fait le deuil alors je pourrais me décider à ne plus boire. En attendant, je ne sais pas comment faire...

A plus tard les amis

Catégorie : Tranche de vie - 10 mars 2019 à  09:19



Commentaires
#1 Posté par : filousky 10 mars 2019 à  14:22

Onlymoi a écrit

Toujours est-il que ma question du deuil de l'alcool me tracasse. Quand j'aurai fait le deuil alors je pourrais me décider à ne plus boire. En attendant, je ne sais pas comment faire...

C'est vrai, à te lire que tu n'as pas commencé de travail de deuil. Pour le moment, c'est du domaine extraterrestre et je te comprends. J'ai eu 26 ans et me souviens que l'idée de ne plus boire ne m'affleurait pas l'esprit. Il était déjà encombré par mon problème avec l'héroïne.

ET puis, et puis, les années ont passé et l'alcool a pris de plus en plus de place dans mon vécu jusqu'à ce que ma surconsommation me démange fort. Le psychiatre psychanalyste qui me suivait à l'époque me disait : "non, non, ce n'est pas un problème du moment que tu ne shoote plus d'héro".
C'était dans les années 80, années de l'ignorance en ce qui concerne la toxicomanie mal vécue. Je l'aimais bien mon psy foireux.

ET puis le temps passant,sevré d'à peu près tous les psychotropes, j'ai voulu m'attaquer à ma surconsommation d'alcool. À cette époque, il n'y avait pas plusieurs façon de procéder. C'était sevrage sous surveillance hospitalière et post cure avec bourrage de crâne sur l'abstinence totale.

Alors, se retrouver sevré avec la pensée que c'est pour la vie, waoh, pas étonnant que pour beaucoup, la post cure n'était qu'une parenthèses dans leur vie, l'idée même de ne plus jamais boire un verre, n'étant pas acceptable.     

Sur moi, ça a marché car je considère l'ivresse alcoolique comme la moins agréable de toutes les ivresses. Je n'ai eu aucun mérite à ne plus boire, d'autant plus que la qualité de la weed sur le marché était en pleine montée.

Mais je suis conscient de l'absurdité de la méthode consistant à faire croire aux patients qu'un seul verre pourrait être catastrophique : faux, archi faux si appliqué à tout le monde.

Aujourd'hui, je peux consommer de l'alcool, j'évite juste car je n'aime vraiment pas ses effets alors que je consomme d'autres drogues (cannabis, stimulants, opiacés).

C'est rarissime que je fasse des posts si longs. Devant cette impossibilité à accepter que tu ne boiras plus jamais, applique la technique du jour par jour. Chaque réveil le matin est le début d'une nouvelle journée. Ne pas boire un jour, une fois soigné de le dépendance physique, ce n'est pas inimaginable. Il suffit de recommencer le lendemain jusqu'au jour où tu n'y pensera plus. Tu seras alors à nouveau libre.

Amicalement

Fil


 
#2 Posté par : Morning Glory 12 mars 2019 à  02:07
Courage Onlymoi! Comme le dit Fil y a d'autres drogues moins addictives ou en tout cas nocives que l'alcool, je ne sais pas ce que ça fait d'en être dépendant mais je ne bois quasi plus perso, j'ai 24 ans et la dernère fois que j'ai bu c'était au nouvel an, et ça ne m'a pas plu du tout j'avais super envie de dormir, des nausées et... heu voilà.
Bon après voilà c'est surement différent pour toi, ça a l'air en tout cas. Mais je sais pas trop quoi dire de plus, Fil est de meilleurs conseils^^
L'alcool serait un deuil comme un autre, mais pas une fin en soi je pense (enfin pour l'alcool peut-être je sais pas, mais pas pour l'ensemble des drogues je veux dire, à condition de trouver moins addictif, surtout pas plus ça va de soi).

Tes efforts ne sont pas vains je pense que c'est comme une sorte d'entrainement, tu te solidifies à chaque tentative je suppose.

Prends soin de toi je pense à toi

Morning

 
#3 Posté par : Onlymoi 16 avril 2019 à  22:12
Merci à vous deux pour vos réponses !

Il y a tant de choses qui ont changées depuis ce post que je vais être obligé de faire un autre post pour expliquer et analyser moi-même mes avancées dans mes addictions, que ce soit dans le positif comme dans le négatif.

Toujours est-il que je ne perd pas espoir et qu'un jour, je serai un homme sérieux. Un grand merci pour votre soutien.

Sur ce, je m'en vais faire un long (très long) post sur tout ce qui a pu me traverser l'esprit pendant ces 3 à 4 (longs) mois...

Encore merci de votre soutien

filousky a écrit

C'est vrai, à te lire que tu n'as pas commencé de travail de deuil. Pour le moment, c'est du domaine extraterrestre et je te comprends. J'ai eu 26 ans et me souviens que l'idée de ne plus boire ne m'affleurait pas l'esprit. Il était déjà encombré par mon problème avec l'héroïne.

En effet, je ne suis pas apte à fait le deuil de l'alcool. Par contre je n'ai jamais touché (et au risque de dire un jamais que je regretterai), et je ne toucherai jamais à l'héroïne : bien trop dangereux pour moi...

filousky a écrit

sur moi, ça a marché car je considère l'ivresse alcoolique comme la moins agréable de toutes les ivresses. Je n'ai eu aucun mérite à ne plus boire, d'autant plus que la qualité de la weed sur le marché était en pleine montée.

Mais je suis conscient de l'absurdité de la méthode consistant à faire croire aux patients qu'un seul verre pourrait être catastrophique : faux, archi faux si appliqué à tout le monde.

Aujourd'hui, je peux consommer de l'alcool, j'évite juste car je n'aime vraiment pas ses effets alors que je consomme d'autres drogues (cannabis, stimulants, opiacés).

C'est rarissime que je fasse des posts si longs. Devant cette impossibilité à accepter que tu ne boiras plus jamais, applique la technique du jour par jour. Chaque réveil le matin est le début d'une nouvelle journée. Ne pas boire un jour, une fois soigné de le dépendance physique, ce n'est pas inimaginable. Il suffit de recommencer le lendemain jusqu'au jour où tu n'y pensera plus. Tu seras alors à nouveau libre.

Amicalement

Fil

L'application au jour le jour j'y crois mais pas pour arrêter l'alcool tant que je n'en aurai pas réellement envie...

Par contre je suis d'accord avec toi qu'un seul verre n'est pas une rechute à coup sûr... Une telle idée de fatalité ne fait que nous enfermer dans une mauvaise réaction en cas de rechute...

Bon courage à toi et merci d'avoir écrit plus longtemps que d'habitude pour répondre à mes questions.

Au plaisir de te relire.

Aymeric

(Ha nan, onlymoi...)


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