La télé est super forte.
je suis collé, écrasé dans mon siège, cramponné à ma casquette militaire.
Engoncé dans mes pulls et ma veste un peu trop petite. le chauffage du salon est poussé à fond, et il y fais une forte chaleur terrible, bizarrement je ne la remarque pas du tout. Il finit par me le faire remarqué avec un air à me demander ce que je fou encore avec toutes ces vetements. Je ne veut surtout pas me déshabillé. ''Bon'', ce dit il, ''après tout..''
Sur les chaînes de TV,
assit dans son fauteuil,
mon oncle zappe machinalement.
ça fait peut être 10 ans que je n'ai pas regardé un programme télé... j'en avais oublié les designs, le format des émissions, leurs contenus visuels ainsi que l'hypnotisme sacré qui en émane, et qui vous bercent chaleureusement dans un doux ronronnement jusqu'à annihilé de par sa simple présence tout efforts de concentration autre que pour s'en extraire. La double sensation de voir les choses de l’extérieur me frappe, et puis ce son...
Ce crépiement incessant..
Les têtes des présentateurs ont changés, le bonhomme des chaînes infos a rajeunit dans un même costard, les mêmes conneries.
Mon oncle sait.
Il l'a sentit ou en tout cas,
j'en ai la conviction, il me voit tel que je suis,
tel ''un fantôme'', il me l'a d'ailleurs, en marquant un arrêt net, fait remarquer à la fin du repas. A la fin de ma
cigarette il l'a capté. Quelque chose en lui lui a mis la puce à l'oreille ont dirait... ma mère en aurait parlée à ma tante dans ses conversations téléphonique ? Elle l'aurait inquiétée avec ça ?
ça ne semble pas logique mais dans une mauvaise phase pourquoi-pas...
je suis à bout de souffle.
Il zappe.
On tombe sur le match. Il s’arrête là-dessus et me parle du foot. On jongle d'une banalité à l'autre je rentre dans le jeu comme à l'habitude, un peux machinalement.
Il me siffle du regard et me renvoi profondément à mon canapé engoncé, les doigts moites et crispés sur ma casquette. Je transpire. Mes dents se serrent doucement.
Je repense à cette nuit, puis à cette autre, je me demande si je fais vraiment du bien autour de moi, les cries des supporter ponctue encore mes pensée. Je me demande si j'ai bien fait. Pourquoi les événements ont pris cette tournure, et comment j'en suis arrivé là ?
mille questions s'entrechoque.. pourquoi, j'ai rien fais. J'aurais peut être pue, peut être qu'il ne c'est pas vraiment passer ça ou bien tout ça aurais-il était que dans ma tête..
On ne peut pas jouer tout seul à ce jeu là reprend fermement mon oncle avec un regard à demi accusateur. C'est un match Paris Saints-Germains-Amiens.
Amiens comme la ville d’Armand.
On dirait le match retour Astrid-Armand les deux personnages qui occupent mon cœur en ce moment, et je suis le ballon.
J'y repense et il m'est de plus en plus difficile de suivre ce qu'il se passe à l'écran.
Reprise du contrôle par mon oncle. Il me dit qu'il ne supporte pas Mbappé. Sa sonne comme un jugement sans appel. Pour lui,
ce n'est qu'un pti' malin égoïste ; il veut toujours tout faire tout seul. Sa gloire, sa renommé ont dirait qu'il ne coure plus qu’après ça aujourd'hui.
Son regard marque un arrêt.
Je ne comprend plus,
ça n'a aucun sens,
est ce que c'est moi ça ?
Il reprend :
– ''Pas comme l'autre là, l'Argentin, c'est le seul qu'il apprécie dans le PSG.Ah oui il fait ça bien lui, ne cherche pas a écraser les autres lui, non. Ni a dépasser la limite,''
son regard semble humble et plein de gratitude..
– '' pi il joue proprement, pas de gymnastique inutile pour apitoyer l'arbitre, ah ça non pas de simulacre et du faire play. simple.''
Je ne sais pas trop quoi en penser. Il reprend :
– ''Forcément ce n'est pas les mêmes moyens avec Paris là, au prix ou ils sont payés, tu te rend compte ? se jeter au sol à la moindre occasion si c'est pas moche ça.''
J’acquiesce machinalement.
Sa semble le contrarié un peux, ou en tout cas il semble avoir l'air de le prendre un peux à cœur. Et sa continue tout doucement, plus il compte les passes, plus je me demande ce que je fou là. Qu'est ce que je fou là. Pourquoi je perd les pédales ? Tout semble se resserrer autour de moi à la vitesse de la lumière. Quel lumière ?
La discussion dramatique du midi me relance dans le fond. Je sais que je ne le leurre pas du tout sur mon propre jeu. Et pourtant j'aimerai...
Il me regarde, me renvoi la balle. A chaque fois je tape à coté ; lui,
il semble reprendre tranquillement son swing de jeune homme et continue sa tranquille progression vers mes cages. J'y comprend rien,
tout l'univers, ce non-objet omniscient semble me montrer du doigt, même le commentateur football à l'air de me coller une étiquette de blaireau
Lâche. Fainéant. Tricheur ses mots reviennent sans cesse dans le haut-parleur.
Je suis perdu je comprends ni le jeu de la TV ni où on en est dans la discussion avec mon oncle. A chaque une de mes pensées j'ai l’impression de devoir faire le choix de ma vie ou de ma mort,
j'ai l'impression qu'à chaque une de mes pensées je fais le mauvais choix, que je vais tout reperdre
à nouveau..
Je glisse, me mange la gueule par terre, plein du gazon humide et froid. C'est la panique.
Lui me considère toujours gravement.
Mais sans laisser de coté sa douceur, et sa simplicité qui émane naturellement et calmement de ses 94 ans. Les supporters en redemande.
Il semble gêné par la personnalité qu'il retrouve 5 ans après, devant lui.
Je fonds en larmes à l'intérieur.
Il semble ne plus comprendre ou j'en suis, moi non plus.
La dernière fois que je l'ai vue il y a 5 ans j'étais pour lui encore qu'un gamin.
Aujourd'hui on attend autre chose d'un homme. Et ma vie n'a pas plus d’intérêt, ni de sens...toujours au même point, dans les mêmes schémas, toujours dedans, toujours à la limite limite. Je le comprends dans son regard, il n'a rien pour y accrocher une considération quelconque, même lui à la lisière de la mort il à plus de facilité à me perdre dans ses propos. J'étais plus vif enfant.
Tête de mort. Même lui n'y croit plus pour moi.
En vrai il ne me juge pas autant mais la machine est en route, je le sais à l'intérieur
Ma tante perd un peux la tête, elle est inquiète par le fait que ma mère et ma soeur ne sont toujours pas rentrées des courses
elle apparaît soudain dans mon champ de vision. Elle me demande un peux ahurie ou elles sont et que font elles depuis tout ce temp.
Je suis percuté dans ma bulle, incapable de réagir, la réalité d'une temporalité refais soudain surface. Qu'est ce que je peut bien en savoir ? Et qu'est ce que je peut bien en avoir a foutre, persécuté par les voix de mon moteur, le regard dans le vide, incapable de sortir de ses boucles...
Elle insiste encore, me redemande ce qu'elles peuvent bien foutre.
Je suis bloquer là, ne savant pas comment réagir, ne savant pas quoi répondre, quoi dire, quoi faire. Leurs deux yeux globuleux reste braqué tant d'instant sur moi, en attente, ne semblant pas comprendre.
Je répète machinalement que je ne sait pas, saisi mon téléphone, fais mine de chercher un message jamais reçut.
Je me ré-excuse en disant que je ne sais pas, re-bloque sur mon téléphone, et sa
plusieurs fois de suite. J'ai l'impression que sa dure mille ans. Je finis par les appeler. C'est la messagerie. C'est un soulagement. Je ne me sentais pas capable d'habité la moindre conversation.
Ça me donne une sorte de légitimité pour qu'il me foute la paix j'ai l'impression.
Ils discutes entre eux, semble trouver une raison logique à leurs retards malgré l'inquiétude de ma tante. Elle retourne dans le fond de la pièce, mon oncles se replonge dans la télé on baragouinant quelque chose que je perçoit comme un lointain écho. Lointain.
me retrouvant de nouveau là, bêtement. Avec le sentiment que la taule de ma carcasse se disloque doucement laissant passé les bourrasques de vents venant du plus profond. je sais que je fais de la merde depuis toujours mais je n'en avais pas conscience jusqu'à quel point. Comment sortir de ça ?
Je saisis ma casquette roule une
cigarette en vitesse et sors fumer une clope.
La tension est à son comble. Comme au spectacle.
Mon oncle lève les yeux sur moi, il semble un peut étonner de cette soudaine situation puis ce replonge dans sa télé. C'est la pub.
Dehors il fait froid. Mais à l'intérieur je ne sais pas. Ma clope au bec je fais les cents pas, m’assois sur une poutre et commence à essayer de réunir mes esprits.
Toutes sortes de voix éclose en moi.. des douces et des pleines d'autres.
Je commence doucement à délirer. Je regarde les arbustes à la lumière du réverbère et observe dans les feuilles l’apparente facticité des choses, comme en suspens les couleurs sembles plus vives comme lors d'une montée d'acide,
ou d'un sentiment amoureux. Je me dit que c'est se fameux sentiment de dé-réalité assez connue dont j'avais fais des recherches sur internet à force de devoir le supporter.
Aucune autre bouche de sortie à l'intérieur.
Je cherche à m'accrocher dans ce tourbillon infernal. Je flippe me mets me à me parler tout seul.
- ''Sale merde, petit enfoiré tu profites, t'as jamais rien su gérer qu'est ce que tu veux gérer une femme après''. Ces remarques me font toussé tellement leurs absurdités et leur non-sens est abjecte. je m'insurge.
– ''encore ton discours de merde, tu jouis de ça hein gamin ? tu aimes bien en chier ? t'as toujours été comme ça, depuis que t'es gamin !''
les mots de ma mère à midi reviennent et puis ceux des autres intériorisés...
je me méprise et me rend bien compte que le mépris alimente un sentiment de victime qui alimente encore plus le sentiment de mépris etc... je cherche une solution en moi mais rien ne viens.
Je recherche le silence, à ressentir mes contours mais impossible, tout se délite irrémédiablement à l'intérieur de moi. Je me met crier à haute voix à l'arbuste légèrement craintif qui ce trouve la devant moi, '' quoi ?!! '' En marmonnant..
– ''je parle à ma conscience !!'', et je continue le dialogue aussi sec.
sans me rendre compte qu'une personne est dans mon dos et m'observe.
J'entend un bruit métallique et me retourne.
Un petit gars chauve dans le lotissement m'apparait, il ferme sa boîte aux lettres en me regardant craintivement..
– ''sa va monsieur ?''Je parle toujours sèchement dans ma barbe.
Je bégaie '' oui oui '',
casse toi,
les deux mots résonnent si fort dans ma tête qu'ils semble se détacher de ma boite crânienne et emplir l’atmosphère tout autour de moi.
Il se rapproche très méfiant me demande qui je suis et ce que je fais dans le quartier.
Je le regarde avec mépris. Sa peur sur la gueule je me relève, j'ai envie de lui tordre un peux la tête.. mais je ne suis pas en état de faire le malin, je décide de réunir de l'énergie pour le rassurer, et entreprend de lui expliquer agacé par une évidence et une question aussi stupidement dissimulée
que c'est normal qu'il ne m'ai jamais vue.
« Je viens voir mon oncle et ma tante », il n'y as rien de plus à savoir.
Il m'a pris pour un putain de zonard. Je comprend qu'il m'a pris pour un fou a m'entendre m’engrainer avec un arbuste. M’engueulant à moitié avec ma clope au bec. Je comprend aussi que les skyzos aux abords des Carrefours plein de Perlimbourg son fou à une presque tout autre mesure et qu'on est pas loin d'y glisser, lentement. Je rentre à la TV en marmonnant moins fort. Toujours des insultes.. glacé.
Dans la cuisine tout bouge toujours, ma tante oublie sa mémoire direct, donc en train de tourner en rond dans la cuisine, déplace et replace des objets aléatoirement. Ça m'amuse un peux, tout en me rassurant. « elle va bientôt crevé la vielles ! »
Mais le bruit de la télé et mon cœur prêt à exploser me dirige droit vers le siège ou mon oncle m'attend déjà. Tout autour des objets semblent mêlés à un mouvement désordonné. Il semble s'écarter et se rapprocher au contact de son regard malin.
Il a une légère mou dans l'oeil droit qui lui donne un air de pirate, mais sans l’orgueil de celui qui le regarde. Et il me regarde. En tout cas il semble ne jamais me quitter des yeux en pensés. Je ne lâche pas ma casquette de mes genoux, stoïque. Je n’enlève pas ma veste, je reste cloué au fauteuil les yeux écarquillés, mal à l'aise. A la TV le match se termine dans un tonner d'applaudissement et de commentaire satisfait.
Il zappe sur des chaînes machinalement.
Je fais une vanne la dessus, ça passe mal, et ça me remet à ma place.
Il semble me remettre à ma place à nouveau.
Je suis encore plus mal à l'aise et il a l'air de plus en plus dépité de me voir.
Un moment je ne sais plus à quel strophe ou virgule. Je change de cap, je me bat depuis le début avec l'envie féroce de me foutre sauvagement en l'air, mais rien, je suis sobre depuis une dizaine d'heures. Je sais que j'ai une plaquette de Terciant dans la poche gauche à l'intérieur de ma veste,
je me précipite du bout des doigts en espérant faire tomber l'une des pilules.
La question de la prendre entière ou la coupée en deux m'apparait, il faudrait que je soit suffisamment défoncer pour affronter le repas qui va suivre sans piquer du nez dans mon assiette. Je me demande aussi comment je vais faire pour ne pas que mon oncles assis en travers en face de moi ne le voie. Je peux toujours faire passer ça pour un chewing-gum, un bonbon ou une pastille à sucer. J'ai du mal à laisser mes doigts accrocher à la plaquette ça fait un léger bruit d'emballage dans
la poche. Je pense au petit bonbon bleu ciel. Si fort.
Au moment ou j'y suis presque il se retourne, plonge son regard en moi et me dit :
– ''dit, gamin, c'est une
cigarette ou c'est de la drogue que t'es allé fumer ?''
Surprise, et soudain blanc. Je m'insurge doucement, puis le rassure...
''non, non c'est du
tabac.''
Je suis désarçonné par cette question. Sors machinalement mon paquet de
tabac pour lui montrer, me défend, lui tend. Il jette un œil dedans. insiste.
Je lui explique que je ne fume pas de drogue parce que ça me rend un peux fou.
Je m'entend mentir. Il m'explique que c'est vraiment une vilaine chose la
cigarette. Qu'il fumait plus jeune. J'en profite pour le renvoyer à sa question.Il m'explique qu'il à tout arrêté le jour ou sa fille a eu son premier petit. Elle lui a dit qu'il ne devait pas revenir pour fumer. Je n'arrive pas à m'enlevé l'idée de la tête que sa fille est une personne conflictuelle et malhonnête qui l'a complètement abandonnée et privée de ses petits enfants par la suite.
Il insiste. Il à tout arrêté d'un seul coup.
Du jour au lendemain il a tout jeté, quand on veut coupé une addiction il faut le faire d'un coup. Je l'ai fais une fois aussi, mais je ne m'en vente pas. C'est pas la peine de fanfaronner. Ni le moment. Je pense aussi à ma plaquette de Terciant j'ai envie de la balancer aux chiottes, comme tout le reste de mes addictions. J'ai peur et beaucoup de peines pour elles. C'est comme si on me demandait de mourir d'une certaine façon. Et j'ai beaucoup de peur. L'angoisse redescend un peut. Plus de petit bonbon bleu.
J'ai du mal à sortir de cette état. Il y a du bruit à la porte, ma mère et ma sœur viennent de rentrées des courses, s'ensuit un mouvement général vers la table de la cuisine.