Catégorie : Trip Report - 14 mars 2024 à 21:35
#DMT #hyper-espace #kétamine #matière noire #OEV
1
Ça a tout mélangé : les couleurs, les formes, les lettres, les noms... Toutes les propriétés physiques et sémantiques sont bouleversées par le passage de ce flux de matière exotique.
Wow, sacré expérience !
Le 6 janvier (je me souviens de la date par coeur), pendant un trip champis, mon esprit pouvait quitter mon corps quand je fermais les yeux, et j'ai parlé à la musique pendant plusieurs heures, comme si c'était une personne. Genre, pitain, c'est ok de parler à la musique en fait ! Et je le savais même pas J'avais l'impression qu'elle me répondait, à travers les changements de pattern et l'évolution du timbre des sons. Je n'étais plus qu'énergie, je baignais littéralement dans la musique, et elle déterminait tout mon environnement. J'avais l'impression d'avoir trouvé "le secret" : y a qu'à se laisser faire... J'ai vraiment été impressionné par l'expérience, même si je ne suis clairement pas encore parti aussi loin que toi.
Mais tu sais, si t'avais été accompagné par quelqu'un qui sait ce que c'est qu'une expérience psychédélique, et que les bouffées délirantes ou autres ne mettent pas en panique, ben ça aurait peut être pas été une mauvaise chose non plus. Juste au cas où tu ferais quelque chose qui craint vraiment pour toi... Perso, je n'ose pas encore partir aussi loin quand je suis tout seul, peut être qu'un jour j'oserai, mais pour le moment, j'aime bien sentir que quelqu'un veille sur moi.
Amicalement.
Pesteux a écrit
Mais tu sais, si t'avais été accompagné par quelqu'un qui sait ce que c'est qu'une expérience psychédélique, et que les bouffées délirantes ou autres ne mettent pas en panique, ben ça aurait peut être pas été une mauvaise chose non plus. Juste au cas où tu ferais quelque chose qui craint vraiment pour toi... Perso, je n'ose pas encore partir aussi loin quand je suis tout seul, peut être qu'un jour j'oserai, mais pour le moment, j'aime bien sentir que quelqu'un veille sur moi.[/justify]
Alors c'était pas prévu que je parte aussi loin, hein! Même si de l'extérieur on peut se dire que c'était évident, sur le moment je me disais pas que ça irait aussi loin.
J'étais plutôt parti pour vivre un breakthrough dissocié mais pas me lever sans en avoir conscience et déambuler en braillant.
Après, le fait d'être en co-présence de quelqu'un c'est quelque chose que j'aime pas du tout sous DMT. Ca me met en stress parce que j'arrive pas à lâcher prise. Pour lâcher complètement il faut que je sois seul. Quand je suis accompagné je ressens comme une obligation le fait de pouvoir continuer à communiquer avec la personne, ce qui est incompatible avec l'état dans lequel me met une bonne dose de DMT. Ce paradoxe à l'intérieur de moi m'empêche de profiter du trip. Ce qui n'est pas du tout le cas avec le L ou les champis par contre. Avec l'aya je sais pas trop parce que j'ai testé qu'une seule fois la jurema mais c'est un contexte particulier.
Après je dis "bouffée délirante" mais c'est peut-être pas approprié. Ce n'est pas du tout le genre de truc qui m'arrive dans ma vie non plus.
Mais c'est sûr que pour quelqu'un qui a l'habitude d'accompagner des gens cette situation est gérable. Enfin bref, merci pour ton retour en tout cas!
bisous! ^^
ZetA a écrit
Après, le fait d'être en co-présence de quelqu'un c'est quelque chose que j'aime pas du tout sous DMT. Ca me met en stress parce que j'arrive pas à lâcher prise. Pour lâcher complètement il faut que je sois seul. Quand je suis accompagné je ressens comme une obligation le fait de pouvoir continuer à communiquer avec la personne, ce qui est incompatible avec l'état dans lequel me met une bonne dose de DMT. Ce paradoxe à l'intérieur de moi m'empêche de profiter du trip. Ce qui n'est pas du tout le cas avec le L ou les champis par contre. Avec l'aya je sais pas trop parce que j'ai testé qu'une seule fois la jurema mais c'est un contexte particulier.
Ouais, je vois ce que tu veux dire, moi ça me le fait avec les champis. Et clairement, je ne me ferais pas accompagner par n'importe qui : être un bon pote ne suffit pas. On apprend progressivement à être de bon sitter avec ma copine, chacun veille sur l'autre à tour de rôle. Aux doses qu'on prend, on ne tripe plus en même temps. A partir d'un certain seuil, si je parle à ma copine, si j'essaye de lui décrire ce que je vis, je pars moins loin, et je me sens écartelé entre la réalité et le trip. C'est pénible et fatigant. Au point où j'en suis, je commence à vivre le fait de parler comme une résistance au trip, un frein au "y a qu'a se laisser faire" dont je parlais plus haut. J'ai l'intuition que ça doit me servir de devise à ne pas oublier pour la suite. La soirée psyché suivante ne m'a pas envoyé aussi loin, pourtant c'était la même dose, cueillie dans le même champ, le même jour, et homogénéisée. Ca m'apprend aussi que le contrôle de la dose ne permet pas de tout contrôler pour autant. Un premier essai avec du L prévu pour bientôt... Une amie me dit qu'on a plus envie de parler qu'avec les champis, à cause de la dimension plus stimulante, t'en penses quoi ?
Ca me surprend un peu que ça ne te le fasse pas avec les champis. Ca te ramène même pas un peu sur terre de parler avec quelqu'un ?
ZetA a écrit
Je me dis que de l'extérieur ça devait ressembler à une micro bouffée délirante de cinq minutes.
(...)
Après je dis "bouffée délirante" mais c'est peut-être pas approprié. Ce n'est pas du tout le genre de truc qui m'arrive dans ma vie non plus.
De l'extérieur, on observe surtout un comportement et un discours qu'on ne comprend pas. Et c'est angoissant si on n'est pas un peu habitué. Souvent, l'angoisse des autres, et leur réaction à cette angoisse, c'est le 1er problème. Dramatiser et appeler du secours alors qu'il en se passe rien de grave, ça peut être une catastrophe pour les personnes en plein trip. Les personnes que j'ai connues qui on vécu des descentes de LSD en HP s'en sont souvenues longtemps...
De l'intérieur, je ne l'ai jamais vécu, mais les personnes décrivent des expériences très différentes les unes des autres. En vrai, le terme regroupe des expériences très diverses. C'est le vocabulaire psychiatrique, pas celui des personnes, alors ça a tendance regrouper un peu tout dans le même sac. Malheureusement, je ne connais pas d'autre expression. L'expérience des champis s'en distingue clairement, même si ça me semble voisin, car c'est de l'ordre du délire.
Un jour j'ai vécu une dépersonnalisation, c'est pas exactement une bouffée délirante, mais c'est des phénomènes du même ordre. C'était vraiment effrayant ce détachement de mon corps, l'impression de le reconnaître sans pour autant le trouver familier. C'était un détachement sans en être vraiment un, puisque je me sentais prisonnier de ce corps étrange. Ca duré seulement quelques minutes, heureusement. C'est un peu le même genre de détachement de mon corps qui a eu lieu lors de mon trip du 6 janvier, sauf que là, c'était merveilleux au lieu d'être terrifiant. D'ailleurs, j'ai pas arrêté de le répéter, comme une révélation "waaa, mais c'est merveilleux en fait !", avec l'impression de vivre le réel sans filtre. Régulièrement, j'ai demandé depuis combien de temps je tripais à ma copine, j'avais peur que ça s'arrête trop vite. Mais non, l'extase a duré une éternité. J'avais l'impression que plusieurs heures avaient passé, quand il ne s'était écoulé que 10 minutes. Ca a duré 4H en vrai.
En te lisant, j'arrive pas vraiment à savoir si c'était plutôt merveilleux ou terrifiant pour toi. J'ai l'impression que c'est pas vraiment en ces termes que tu l'exprimerais. T'as l'air d'avoir été soulagé à la descente en tout cas.
ZetA a écrit
Je parlais tout seul en mode automatique « non mais c'est quoi ? », « mais qu'est ce que... », etc. en titubant sous le ciel étoilé.
(...)
J'étais entouré par des fragments de mots épars qui ne voulaient rien dire.
Ca, c'est vraiment impressionnant. Dans mon expérience, les mots avaient encore un sens, même si j'avais aussi cette impression de rien comprendre. Tous les objets qui m'entouraient me paraissaient inutilement complexes et futiles. Je regardais ça de très haut, avec une teinte de mépris amusé, en mode, "je suis libéré de mes contraintes terrestres ", et avec un ptit sourire en coin, genre "on s'en rend pas compte, mais qu'est-ce qu'on se complique la vie d'habitude".
Quand je parlais à la musique, je me tournais vers les enceintes. Ca me paraissait tout à fait ok de parler à la musique, mais je riais de moi-même et de mon réflexe très terre-à-terre de me tourner vers les enceintes alors que le son était partout, qu'il inondait toute la pièce, me traversait, et flottait tout autour de moi. J'étais sidéré par sa limpidité et son omniprésence ! De ma vie, je n'ai jamais rien vécu d'aussi intense et merveilleux.
Amicalement.
Pesteux a écrit
Un premier essai avec du L prévu pour bientôt... Une amie me dit qu'on a plus envie de parler qu'avec les champis, à cause de la dimension plus stimulante, t'en penses quoi ?
J'en pense que c'est possible. Je trouve surtout que le L me met en "double couche" alors que les champis non. Double couche c'est pour illustrer le fait que sous L j'ai une partie de mon conscient qui est pris dans des interactions avec mes potes ou la contemplation, etc. et une autre partie qui analyse ce qui se passe en parallèle au niveau émotionnel, ou ce qui se joue (au sens psychologique) dans ces interactions.
Alors qu'avec les champi, je suis plus porté, traversé etc. par des flux, c'est plus ''sauvage'', beaucoup moins analytique.
Dans les deux cas je parle mais je ne le vis pas de la même manière.
Après, j'ai beau avoir une icone de champi, en fait j'en prends pas tant que ça. Je prends plus de L que de champis. En partie parce que j'ai légèrement peur des champi depuis que j'ai fait un bad à 4g (golden teacher). Et en général je charge pas trop. Mes potes ne sont pas des explorateur.ice.s comme moi (et encore je me considère assez soft), donc on cherche à plutôt à passer un bon moment ensemble plutôt que d'ouvrir les portes de la perception au pied-de-biche! ^^
Pesteux a écrit
Ca me surprend un peu que ça ne te le fasse pas avec les champis. Ca te ramène même pas un peu sur terre de parler avec quelqu'un ?
justement quand j'ai fait mon bad aux champi, que tout ce que je regardais se fractalisait et que j'avais l'impression que j'allais mourrir... un pote m'a accompagné en me parlant et ça m'a fait trop du bien. Mais des fois c'est pas la question. Quand tu vis un truc incommunicable, que l'expression elle-même n'est plus possible, bah t'es tout seul avec tes perceptions. C'est ça que la DMT me fait ressentir en tout cas.
Pesteux a écrit
En te lisant, j'arrive pas vraiment à savoir si c'était plutôt merveilleux ou terrifiant pour toi. J'ai l'impression que c'est pas vraiment en ces termes que tu l'exprimerais. T'as l'air d'avoir été soulagé à la descente en tout cas.
C'était ni l'un ni l'autre. Je pense que l'effet pseudo-anxiolytique de la ké me mettait dans un état de neutralité émotionnelle. C'était plutôt la situation du mindfuck à l'état pur. J'avais ni la peur ni l'amour transcendantal, j'étais juste confus au plus haut point, comme si j'étais confronté à un problème qui me dépassait infiniment et dont la seuls chose que je pouvais faire c'était en mesurer l'ampleur.
Et "les fragments de mots épars" c'est une manière d'exprimer qu'il y avait des choses que je voyais, des objets, qui étaient des significations. C'est comme si ça avait matérialisé des morceaux de langage et qu'ils étaient extérieur à moi. Je pense que c'est ce genre de sensations que les gens appellent ''des glyphes'' dans les TR de DMT. Sauf qu'avec la ké je les percevais moins disctinctement que si j'avais pris juste de la DMT.
Conscience a écrit
j'ai tout lu <3
yop!
J'ai pas trop compris ta réticence à lire mon TR "par pudeur", je ne parle pas de truc sexuels ou quoi.
Mais tant mieux si t'as kiffé! ^^
<3
ZetA a écrit
Conscience a écrit
j'ai tout lu <3
yop!
J'ai pas trop compris ta réticence à lire mon TR "par pudeur", je ne parle pas de truc sexuels ou quoi.
Mais tant mieux si t'as kiffé! ^^
<3
parce que ca ressemble trait pour trait a ce que jai vecu récemment.. En fait, dans ma parano j'ai cru que tu me racontais...