Re salut!
J'ai vu ton post d'aujourd'hui "Départ pour l'isolement".
C'est juste dingue à quel point je me retrouve sans ce que tu écris. Que ce soit dans ton post d'aujourd'hui ou bien dans ta réponse à ma réponse lol.
Je me rends compte, de plus en plus, que même si je n'ai jamais consommé d'
Héroïne, nibpas grand chose d'autre(je crois que je lavais ecrit, 3 fois de la C, et
Kétamine, point barre à la ligne), mes problématiques ont été les mêmes avec le
Tramadol, je veux dire, exactementles mêmes qu'avec quelqu'un consommant de l'
Héro ou de la C quotidiennement.
À quel point ce médoc qui n'est même pas sur la liste des stupéfiants (ça me laisse baba, ça, dailleurs, vu la capacité d'accrochage de la molécule) est puissant, surtout quand on est monté jusqu'où je suis montée, et sur des années et des années.
Je ne sais sincèrement pas comment tu tiens sans produit, avec 30mg de Métha. Mon dieu.
Si je n'ai pas mes 95mg par jour, fractionnés, je ne peux rien envisager de faire, excepté être en
craving, récurer ma maison et mon jardin, et m'occuper de moi dans les moindres détails, rien d'agréable, je compense en fait par mes obsessions (je suis très obsessionnelle), pour ne pas regarder l'heure. Regarder l'heure, bordel...
Je dois métaboliser vite la Métha, car je suis obligée de prendre en 2 prises minimum pour ne pas sentir de "moins" dans l'après-midi...
Donc non, vraiment, je ne sais pas comment tu tiens avec si peu. Je te tire mon chapeau.
Ça m'effraie, je me rends compte qu'au vu de ce que j'ai consommé en
Tramadol, je suis à mon avis plus addict que beaucoup de personnes sous
Héro, ou C, consommateurs quotidiens. Niveau tolérance.
J'ai l'impression d'avoir une tolérance de cheval. Et pourtant je ne suis vraiment pas un gros gabarit.
Quand tu dis que tu dois faire attention en ce moment à la
rdr, c'est à dire? Enfin, je ne veux surtout pas être indiscrète.
J'ai conscience en me relisant que mes questions peuvent l'être et ce n'est vraiment pas ce que je souhaite. Pardonnez-moi si c'est le cas.
La "déception après prise", combien de fois je l'ai eu dans l'os ça aussi.
Assise sur ma table de cuisine, le regard rivé au placard où je range mes médicaments, à loucher dessus jusqu'à voir double, en plein
craving (souvent en milieu d'après-midi), puis finir par
redrop pour au final me payer une bonne déception. Pas assez. Et pas assez pour prendre plus d'ici à la prochaine prescription, donc cachetons "gâchés"...
Il faut savoir que mon histoire avec le
Tramadol a débuté très banalement.
Par contre, et c'est une autre histoire (j'essaie d'écrire la totalité de mon témoignage pour le poster ici), la suite rst nettement moins banale, j'avais réussi à me sevrer durant 2 ans. C'était encore possible à l'époque, j'avais décroché, et pas de
paws, rien.
Cela ne faisait pas très longtemps que j'étais tombée dedans.
J'avais encore toutes mes chances de ne pas avoir un cerveau qui finit pas ne fonctionner que sous
opiacés. Punaise quand j'y pense...
Crois-moi bien, un psychiatre que je voyais à l'époque m'en a represcrit, après que je lui ai parlé de ma nostalgie vis à vis du
Tramadol.
Évidemment, comment refuser? Je suis ressortie du cabinet folle de joie. Sans voir plus loin que le bout de mon nez bordel, à ce moment-là, on me prescrivait légalement LE produit qui m'avait ouvert (faussement) les portes du Paradis. Comment refuser? Je m'en veux tout de même énormément, et je lui en veux à lui, et pas qu'un peu.
J'ai peur que l'on ne me croit pas. Vraiment. C'est tellement énorme. Il m'a remise sous
Tramadol, sans que je ne le demande, juste après avoir parlé d'à quel point la molécule me réussissait.
Je n'avais aucune douleur, rien.
Il n'avait AUCUNE raison de m'en prescrire.
Je peux jurer sur la vie de mes deux filles, que oui, il se passe de drôles de choses dans le monde de la psychiatrie Française.
Cela faisait à peine un an qu'il me suivait, après le décès de ma précédente psy qui était très bien, quel malheur d'ailleurs...
À partir de là, une relation presque malsaine s'est installée entre lui et moi.
J'étais dans une totale dépendance vis-à-vis de lui, et j'ai même continué à aller le voir LUI après avoir déménagé de la région Parisienne dis-toi bien, quitte à prendre le TGV une fois toutes les 3 semaines. Non mais un truc de ouf cette histoire.
Il n'a jamais parlé de faire quoi que ce soit vis à vis de cette consommation, il me refaisait automatiquement mon ordonnance toutes les 3 semaines (je n'arrivais jamais à tenir les 4 semaines du mois, j'y retournais au bout de 3, ce qui.me faisait flipper a mort vis-à-vis des pharmaciens, une horreur)
Je gérais très mal ma prise sur le mois: Déjà je calculais tout sur 3 semaines au lieu de 4.
Je prenais des doses de cheval en début de mois, en économisant ma
Ritaline (oui, j'ai un
TDAH aussi, et j'ai d'assez grosses de
Ritaline), pour tenir ensuite avec beaucoup moins de
Tramadol en augmentant la
Ritaline, ce qui déglinguait totalement ma stabilité thymique, mes émotions. Toute ma vie tournait autour de ce que je prenais à tel moment du mois, je ne piuvais jamais trop rien prévoir à l'avance, ne sachant jamais vraiment comme j'allais me sentir le jour J arrivé.
Bref, une horreur.
Je ne veux pas m'étendre, je l'ai déjà trop fait lol:witch: , encore une fois, ce n'est pas le lieu. Il faut que j'arrive à achever ce foutu témoignage, c'est trop important que les gens sachent.
Cette histoire est trop énorme, on pourrait en tirer un roman sérieux.
Il y a trop de détails à expliciter, j'étais littéralement enchaînée à un produit, mais aussi à une personne. Et je n'étais jamais au même niveau thymique, d'humeur, selon la période du mois, ce qui m'a énormément handicapée pour prévoir des choses, mettre des projets à exécution par exemple.
Je te passe les détails, mais je vois un nouveau psy près de chez moi maintenant, enfin depuis Décembre, très compétent qui m'a directement envoyé au CSPAA, dont je ne connaissais même pas l'existence (je ne savais même pas ce type de structures existaient, pour te dire.)
Mon ancien psy s'est retrouvé coincé je pense, par rapport à l'énorme erreur médicale qu'il a faite en me prescrivant du
Tramadol en prescription "de confort", et n'a jamais eu l'humilité de m'envoyer régler mon problème d'addiction avec des spécialistes, une addiction qu'il avait lui-même réinitialisée.
Quand j'écris sur le sujet, je me dis: "Putain, on ne va pas te croire, c'est trop gros."
Et pourtant c'est la vérité. La pure vérité, je le jure.
Revenons à toi: Niveau sous, quel bonheur d'aider certaines personnes... Mieux vaut ne jamais rien attendre en retour (je suis extrêmement sélective sur mes fréquentations, personne ne consomme quoi que ce soit, j'ai trop peur d'être tentée, et si j'aide quelqu'un, je n'attends rien en retour.)
Apparemment, tu attends des sous que l'on te doit, à te lire, j'ai l'impression que tu raisonnes un peu comme moi: Tu aides mais n'attends pas forcément le retour.
Mais il y a des limites.
Visiblement quelqu'un s'est fait la malle pour se rencogner à l'autre bout de la France... Je pense que tu sais que tu as bien peu de chance de revoir la couleur de ton argent...
C'est pour cela que si j'aide, je pars du principe que la personne a peu de chance d'être suffisamment restabilisée un jour pour me rembourser. Donc je préfère me dire que je donne.
Mais heu, c'est un peu rageant là, tu te retrouvés à sec jusqu'au 5, avec, si jai bien compris, juste de quoi tenir en
tso pour ne pas être en réel manque, mais comme tu dis, ça ne t'aide pas du tout concernant les moments de
craving... C'est pas une vie, merde.
Tu sais, avec le temps, j'étais quelqu'un de très/trop généreuse. À tous points de vue.
J'ai appris avec le temps à trier à mort mes fréquentations. Et à penser un peu plus à ma tronche. Eh oui.
Et je pense pas que cela fasse de moi une égoïste de première.
Nous sommes suffisamment emmerdés et handicapés avec notre boulet à la cheville qu'est notre addiction. Il faut prendre soin de soi.
S'assurer au mieux le futur, assurer ses arrières, j'en reviens aux mêmes mots: Penser à soi, pas qu'à soi, mais être notre propre "meilleur pote" si tu vois ce que je veux dire, s'auto traiter avec un maximum de bienveillance, même si je sais que compte tenu de nos tempéraments en général pour toutes les personnesqui consomment, il y a toujours une bonne raison derrière, hein, c'est compliqué (je souffre encore d'un grand manque de confiance en moi, que je combats tous les jours.)
Nous traiter nous-même avec toute la bienveillance possible.
Les autres aussi, mais soi d'abord.
J'espère ne pas passer pour l'egocentrée de première...
Oh, quand tu racontes t'être vu droper directement sur le lieu où tu avais récupéré, t'as qu'à voir ce qu'on est amenés à faire avec ces conneries: Je n'attendais jamais de rentrer chez moi après être allée à la pharmacie chercher mon
Tramadol du mois, je m'asseyais sur le rebord de la petite fontaine en face et je prenais direct une plaquette entière. À chaque fois. En regardant aux quatre coins voir si on ne me regardait pas.
Pour ce que tu mentionnes à la fin de ton message, justement, je me vois très bien passer ma vie sous
Méthadone.Sans aucune honte.
Ça ne me pose pas de soucis.
Je n'ai aucun effet secondaire.
Et je refuse, je n'ai absolument pas le courage, mais alors absolument pas, de me lancer dans l'option d'une réduction progressive puis d'un arrêt de la Métha.
Je suis terrorisée par un éventuel
PAWS, et même, rien que réduire, supporter les
cravings etc, non. Je refuse net.
Je n'ai pas demandé à venir au monde (déjà que je suis un "accident"), j'estime avoir déjà bien assez morflé pour m'infliger ça par dessus le marché...
C'est lâche hein, ça fait lâche en tous les cas j'ail'impression, je pense, mais c'est ce que je ressens. C'est ce que je veux.
Je veux profiter du temps qu'il me reste ici. J'ai déjà pu commencer à faire plus de choses depuis que j'ai commencé l'induction de la
Méthadone.
Et je suis prête, pour ce faire, à devoir aller à la pharmacie, j'ai tellemebt l'habitude je vais te dire, devoir me procurer mes ordonnances n'est pas un problème puisque je suis en thérapie avec mon nouveau psy (comment ai-je fait pour me coltiner l'autre pendant 7 ans, surtout qu'on avançait plus du tout, ça pédalait dans la choucroute, les séances c'est comme si j'allais prendre le café et raconter les derniers potin, sans déconner. Aucune avancée sur plusieurs années, un temps fou perdu. Bref...)
J'entrevois le soleil, je compte bien m'accrocher, comme je l'ai toujours fait, et profiter de la possibilité des
tso.
Vivre un peu en paix. Tranquillement.
Comment te sens-tu ce matin???
J'espère que la journée d'hier n'a pas été trop compliquée à supporter?
La nuit tu parviens à bien dormir?
Accroche-toi jusqu'au 5, je sais, en temps normal, le temps passe très vite, mais quand on est dans ton type d'attente, il est infiniment long.
Tu arrives tout de même à faire des choses pendant la journée quand tu es sous-dosé et en
craving régulier ou pas du tout?
Pour ma part, je ne peux faire d'autre que le nécessaire.
Rien de distrayant, je n'en ai pas envie. Me détendre non plus, impossible.
Je me suis vue passer le temps à récurer ma maison du sous sol au grenier + le jardin (je suis extrêmement maniaque de l'ordre, de la propreté, du perfectionnisme, dans tous les domaines, c'est fatiguant ça aussi:/), à m'occuper de moi de la tête aux pieds. Mais sans aucun plaisir, pour passer le temps.
Et lire. Heureusement que j'avais mes bouquinns mon dieu.
Même regarder la TV, je ne pouvais pas, j'arrivais à le concentrer pour lire, mais pas pour regarder quoi que ce soit, même d'intéressant à la TV.
L'ennui + le
craving (enfin je ne sais pas trop lequel amène l'autre, de la poule ou de l'œuf) est le pire cocktail que je connaisse...
As-tu des astuces pour passer ces sales moments?
Je te souhaite une aussi belle journée que possible! Et je m'abonne à ton blog tant qu'à faire!
Çafait tant de bien de pouvoir échanger avec des personnes vivant intimement des choses similaires. Merci.