Bonjour à tous,
Aujourd'hui je voudrais vous expliquer comment la
cocaïne est arrivée dans ma vie (il y a deux ans maintenant) et pourquoi j'ai décidé de l'abandonner sur le bord de ma route (il y a un peu moins d'un an).
J'ai commencé à consommer des drogues assez tard (
y compris alcool, tabac, cannabis). Une relation de 4 années avec un homme que je n'aimais pas mais qui, tel un gourou, s'était emparé de ma vie de façon psychologique. Ca a été violent, long, douloureux, mais je m'en suis sortie (c
ela serait bien long à expliquer, mais une personne faible, introvertie et "trop gentille" comme je le suis peut se faire facilement manipuler)...
Ce ramassis de déchets m'interdisait TOUT. Pas le droit de sortir, pas le droit de se maquiller, de s'habiller comme je le voulais... le jour où j'ai réussi à partir, le jour où je me suis enfin sentie
LIBRE d'agir comme bon me le semblait, sans avoir de compte à rendre ni avoir peur à chaque coin de rue, et bien je me suis complètement lâchée.
Alcool,
cigarettes,
cannabis... A 21 ans, tout ça était nouveau pour moi et le besoin de me sentir vivante, et ces années de frustration, ont fait débloquer mon cerveau et je me suis mise à abuser de tout ça. Depuis j'ai appris à m'en servir, et au quotidien je gère très bien
(enfin je pense !) ces consos-là .
Un jour dans ces premiers mois de folie, une amie proche me dit qu'elle a testé une drogue "dure" : la
MDMA. J'étais fascinée, on a choisi un bon concert électro et j'ai pris ma première perche (souvenir mitigé, j'ai pas vraiment kiffé cette fois là à cause d'un mec croisé sur place).
S'en suivent pas mal de soirées MDMesques, et enfin, un jour, dans l'appart d'un nouveau pote, on me propose la fameuse
trace de cocaïne.
Ces gens-là , et j'ai encore contact avec la plupart, étaient les "
grands frères des soirées". Beaucoup plus âgés que moi (
j'en avais 22 et eux 35 en moyenne), ils me faisaient me sentir en sécurité. J'avais des conversations plus intéressantes avec eux qu'avec les jeunes.
Et la fameuse trace de cocaïne, pour moi c'était le saint Graal ! J'avais observé ça dans tellement de films, et plus tard, du coin de l'oeil, dans les soirées en appart où moi je fumais des
joints pendant que d'autres faisaient tourner un plateau.
Je ne suis pas du genre à quémander. Alors quand on me l'a proposée, j'ai naturellement sauté de joie
Intérieurement, bien sûr, parce que devant eux, je devais faire bonne figure, genre
"Ouais, c'est normal, tout va bien, je sais faire..."Elle était là ,
toute prête sur la table...Donc je roule mon petit papier, le mets dans ma narine gauche, bouche la droite, je fais comme les autres, j'inspire... Ouh, ça pique ! Et pour faire encore plus comme les autres, je récupère le reste du bout du doigt et l'applique sur mes gencives (chose que je ne fais plus, je préfère sur la langue maintenant).
Un cap était passé. Après le premier
para, voilà , j'avais pris ma première
trace de cocaïne. J'étais une "grande".
Viennent nombre de soirées où je prends une trace par-ci, une trace par-là . Ca me plait, même si le goût est pas génial pour les sinus, mais pour l'instant je n'en comprends pas vraiment l'effet. Je continue à penser que la
MD est bien plus forte et plus efficace.
C'est la période où j'ai plongé les bras devant dans une soupe d'
MD quotidienne. Soirées, musique électro et after-en-apparts-glauques étaient devenus mon quotidien de jeune chômeuse-intérimaire rebelle, qui goûte à la vie des excès.
Seulement la
MD, ça va bien 5minutes
(euh... 5 ou 6 mois plutôt ^^). Le corps ramasse. Mes dents saignaient, mon ventre coulait des bronzes d'acidité, ma peau était dégueulasse, et surtout, je commençait à ne plus sentir aucun effet, à vomir toute la nuit en soirée, et bien sûr, la déprime s'est installée.
J'ai décidé, comme beaucoup l'ont fait un jour autour de moi, de passer pro de la
CC. J'ai acheté mes deux premiers petits grammes rien qu'à moi, je me sentais super forte, à distribuer autour de moi des traces.
Et oui, la générosité apporte beaucoup d'amis fidèles !!! Bizarrement, c'était les plus jeunes qui passaient leurs vies à me quémander des lignes.
Les "vieux" eux, continuaient à m'offrir, et je leur offrais
(à eux) en retour avec plus de facilité.
Mais du coup le pochon se consumait de plus en plus vite... Surtout que "Caroline" quittait l'univers des soirées pour s'installer dans ma vie de tous les jours... Je la côtoyait régulièrement autour d'un café chez une copine. Ou avant de faire 2 arrêts de métro à pied, on se mettait un ptit corner dans la cage d'escaliers. Le truc totalement inutile,
le petit péché mignon par excellence.
Mon copain de l'époque aimait beaucoup la
cocaïne. Du coup, j'ai découvert ce que c'était que d'en prendre
à deux. Et j'ai kiffé. Le sexe sous
coke, c'est "DUUUR ET RAPIIIIDE" comme la loi de Brannigan (
BIG UP aux fans de Futurama ). Et les discussions à n'en pas finir... où tu livres tous tes secrets...
Voilà , maintenant je savais ce que c'était que l'
effet cocaïne dans son apogée. Et les nuits passées à éclater 4 meuges à 5 enfermés dans un appart. A se dire combien on se kiffe, ce qu'on pense de telle ou telle chose, de s'insurger de l'injustice, de faire des grands projets ...
Un couple d'amis s'est mis à dealer. Une
coke pas top, mais pas chère. Elle nous convenait bien. Ce petit
gout de reviens-y. Et ces soirées enfermés, toujours, avec le litre de vodka et les paquets de clopes vides étalés sur la table...
J'ai commencé à sentir une certaine hypocrisie (étais-je devenue paranoïaque ou bien était-ce une prise de conscience de la réalité ? je ne sais pas encore vraiment) de la part de ces "amis". Meme de la part de mon mec de l'époque.
Je me rendais compte que ma générosité naturelle était multipliée par 1000 lors des prises de
cocaïne. J'offrais mon âme, ainsi que mes
cigarettes, mes secrets et mes traces (tout ça mélangé) à qui voulait. Je me suis livrée à des personnes qui n'avaient pas à connaÎtre ma vie dans ces détails.
Le laisser aller, le je-m'en-foutisme de mes amis vis à vis de ce produit ont commencé à me mettre mal à l'aise.
Ils dealaient, donc pour eux pas de problème pour se fournir une conso (
pas encore du moins. Pour info, ce couple là a bien sombré et est devenu bien sale à voir de l'extérieur, je ne m'épancherais pas sur cette histoire, mais pour les avoir revus quelques mois après, je n'ai reconnu ni l'un ni l'autre : amaigris, méchants, paranos, radins, se faisant des crasses l'un l'autre... brefons les brefs).Par contre impossible pour eux d'arranger une fois ou deux
la gentille copine qui leur donnait toutes ses clopes, payait les bouteilles et surtout leur faisait plein de jolies lignes blanches avec le pochon qu'elle venait de leur acheter.
Du côté de mon copain de l'époque, ça a également commencé à m'énerver. Il était alcoolique coté mauvais. Ingérable sous
alcool. Force amplifiée avec la
Cocaïne. Jamais violent avec moi, mais il me foutait la honte par toutes ses actions. Et quand on rentrait, on finissait le gramme ensemble... et il racontait sa vie. Ou celle de ses potes. Ou celle de X artiste dont il était fan. Un vrai monologue. Insupportable, je ne pouvais meme pas en placer une.
Moi, la petite brune si introvertie, avait trouvé le produit qui me faisait parler et m'ouvrir !
(Et, d'ailleurs, au final je n'utilisais même pas ce potentiel avec celui que j'avais désigné pour être mon compagnon de vie. ) Et ce produit était en train de se jouer de moi !
En fait, je l'avais mal compris. Et là , la réalité s'ouvrait à mes yeux. C'était uniquement du fake. De l'
hypocrisie pure.
Arrive un moment fatidique. Celui qui m'a fait un gros "TiiiLTTT !!" en pleine face.
Un ami très proche
(je suis encore amie avec lui, il fait partie de ma bande, mais était extérieur au groupe de l'époque) m'avait filé 100 € pour que je lui prenne un gramme d'une très bonne
coke. Je lache 100 € aussi, et me voilà avec 2grammes d'une
coke juste MAGIQUE dans la poche.
Mon gramme dure la soirée entière, plus l'after (elle était incroyable, facile à travailler, très forte... ) à mon mec, son couple d'amis, et moi. Je paye, je suis heureuse d'etre généreuse, j'offre... je passe une super soirée.
Mais... le gramme n'a pas suffit. J'avais le deuxième dans ma poche. On change de soirée. L'after se rallonge. Il ne finit pas à 10h00 du mat, mais à 18h00 chez d'autres amis. Je paye encore. Je ne sens meme pas la culpabilité, mais non ! je suis invincible, trop forte, et c'est pas grave, je lui en paierais un autre demain !
J'avais perdu la notion du temps. On rentre se coucher. Il fait nuit (c'était l'hiver). Et mon ami de m'appeler... et de me dire "Mais qu'est ce que tu fous ! C'est mon anniversaire, tu viens on t'attends nous !"
Merde.
Je pensai pouvoir lui en reprendre un... Sauf que, maligne, j'avais oublié que je ne pouvais pas directement joindre le dealer. Et qu'il fallait lui faire passer le message une semaine en avance...La dispute qui s'en est suivie m'a bouleversée. J'ai pleuré. La
descente a été terrible. Il s'est énervé, puis s'est calmé. Il m'a dit "
M, c'est pas que t'es une voleuse... c'est que t'agis comme une sale tox sans scrupules. Ca te ressemble pas."
J'ai rassemblé mes forces pour aller lui offrir une jolie bouteille de vodka et plein de bonbons pour son anniversaire. Et les
100 € étaient des le lendemain sur son matelas. Lui, cet ami, je ne l'ai jamais perdu.
Par contre, les autres... Je leur ai dit au revoir.
Les dettes envers la banque... creusée par l'
alcool, les places de concert, les
cigarettes, et la
cocaïne. Je me suis rendue compte que je dépensais de l'argent que je n'avais pas
(à l'époque je vivais à moitié chez mes parents et chez mon copain, quand les uns et l'autre ne me foutaient pas dehors).
Les
descentes - aux enfers - à la suite des nuits d'abus.
Finies les traces pour accompagner mon café...
Changement de décor.
Rapprochement de mes "vrais" amis.
Et maintenant je ne vois "Cécile" que de temps en temps. Rarement. Une trace suffit à tenir la soirée.
J'en reprends une si je m'en sens le courage de ne pas en reprendre une troisième. Et ça me convient très bien comme ça.
EDIT : Ce témoignage m'a un peu épuisée la tête :) mais qu'est ce que ça fait du bien...