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Comment acquière-t-on une identité de "drogué" ou de "toxicomane"? 



Le but de ce blog est de répondre à  une question en recueillant des témoignages: Comment devient-on un "drogué" ou un "toxicomane"? Est-ce-que cela vient de nous-mêmes, après avoir fait le constat qu'on ne peut plus se passer d'une drogue? Ou est-ce-que c'est un statu qui nous est assigné par la société? J'aimerais étayer un peu ce sujet sur lequel j'aimerais écrire quelque chose (article ou autre). J'aimerais beaucoup recueillir des témoignages à  ce sujet et je commencerai par le mien.

Etant enfant, j'étais plutôt agité et mal dans ma peau. Je suis le cadet de 3 frères. Si je faisais des conneries avec eux, ils me mettaient aussi souvent à  l'écart. Je me faisais aussi régulièrement engueuler, ou fesser pour leurs conneries. A l'école, j'avais de la facilité et je n'avais pas besoin de travailler pour avoir des résultats honorables. Par contre, j'étais un enfant assez agité, ce qui m'a valu d'être taxé d'enfant à  problèmes et d'être traité comme tel: je me faisais engueuler tout le temps, aussi pour les conneries des autres et certains profs n'ont pas hésité à  être violents avec moi: gifles, tirage de cheveux ou d'oreille, pincements,... Mes parents ont commencé à  me traiter comme un anormal: ils me trimbalaient d'un spécialiste à  l'autre pour voir si je n'avais pas une tare psychique, mais aucun spécialiste ne m'a découvert de tare. Mais le résultat c'est que j'ai commencé à  me sentir profondément anormal, différent des autres et, progressivement, j'ai commencé à  ne fréquenter pratiquement plus que ceux qui étaient aussi considérés et traités comme des enfants à  problèmes. J'ai aussi été abusé sexuellement pendant plusieurs années par quelqu'un qui n'appartenait pas à  ma famille nucléaire, mais qui était suffisamment proche pour que je passe régulièrement des vacances chez lui. Je n'ai pas été traumatisé, mais j'ai commencé beaucoup trop jeune à  rechercher des relations sexuelles avec les filles, alors je les draguais et je me prenais de râteaux, ce qui a encore accru le sentiment que j'avais de ne pas être comme les autres, d'être anormal.

Je vivais dans un petit village, très catholique, où les ragots allaient bon train. Mes deux meilleurs amis avaient un cousin et des amis, (qui étaient à  l'origine des amis de son cousins), qui fumaient des joints et (je ne le savais pas encore), consommaient de l'héro. Un jour, alors que j'avais 13 ou tout juste 14 ans, j'étais avec ses deux amis dans leur garage (celui de leur mère), qui nous servait de local pour se rencontrer. Nous avons fabriqué une pipe à  eau (leur cousin le leur avait appris) pour y fumer une cigarette (enfoncée dans le tube au bout duquel on mettrait normalement un foyer). Un voisin est passé est ça a fait trois fois le tour du village. J'avais acquis une identité de drogué,mais les drogues me faisaient encore peur et je ne fumerais que des mois plus tard mon premier joint.

A partir de ce jour, ma mère a commencé à  me saouler presque chaque soir avec des théories à  la con sur les drogues, du genre "tu commences par fumer un joint et tu finis avec une pompe dans le bras" ou "si tu commences à  fumer des joints, tu seras complètement esclave de la drogue et tu ne pourras plus t'arrêter". Elle a aussi commencé à  demander des conseils à  ses amies, et peu de temps après, elle a commencé à  me faire les poches régulièrement.

Je n'avais plus aucune intimité et je me sentais encore plus exclus et anormal. Moins je me sentais libre, plus je prenais de liberté et je restais de moins en moins à  la maison. Quelques mois plus tard, quand j'ai commencé à  fumer des joints, j'ai commencé à  ressortir le soir par la fenêtre et, quand je rentrais, je retrouvais ma mère, qui m'attendait en dormant dans mon lit. Mais ne brûlons pas les étapes et voyons comment j'en suis venu à  fumer mon premier joint.

J'avais acquis, à  tout juste 14 ans, un statu de drogué alors que je ne consommais encore aucune drogue illégale. Progressivement, toute une partie des autres ados du village m'évitaient ou n'avaient pas le droit de me voir. J'en suis venu à  vouloir me rapprocher du cousin de mes amis et de ses autres amis usagers de drogues, qui, en plus, étaient plus âgés et que j'avais envie de paraÎtre plus "grand". Au début, ils me rejetaient et avaient envie de rester entre eux. Un jour, j'avais aidé un homme du village, gravement dépressif, à  ranger sa maison, dont le sol était couvert d'un tapis de journaux, monnaie, restes de nourriture, etc. Au bout d'un moment, j'ai trouvé un bout de shit: du black. Je lui ai demandé ce que c'était.Il m'a répondu que c'était du shit et il m'a montré comment en faire un fil pour l'insérer dans une clope. Pour me remercier de l'avoir aidé à  ranger, il m'a donné le bout de shit. J'ai essayé une ou deux fois d'en mettre un peu dans une clope, comme il me l'avait montré, mais ces fois-là , je n'ai ressenti aucun effet.

Par contre, j'étais très content d'avoir ce bout de shit pour tenter de me faire accepter par le cousin et les amis de mes amis. Et ça a marché. A partir de ce jour, j'ai été accepté par le cousin et les potes de mes potes: ils sont devenus mes potes. C'est aussi ce jour-là  que j'ai senti l'effet de mon shit pour la première fois, mais ça a été un débourrage propre en ordre. On l'a fumé au bang. J'ai eu une méga chute de tension et je suis resté accroupi. Je ne pouvais pas me lever. J'avais des sueurs froides. A partir de ce jour, pendant un bon moment, j'ai commencé à  ne fréquenter pratiquement plus qu'exclusivement ce groupe d'amis. J'ai aussi commencé à  sortir régulièrement par la fenêtre la nuit pour rejoindre ce groupe d'amis. Avec eux, j'ai commencé à  aimer Pink Floyd, les Doors, etc. Mon identité de drogué s'est encore renforcée.

Au cours de ma 2e année d'école secondaire, j'ai commencé à  beaucoup m'intéresser au LSD et j'ai connu à  la même période une équipe de ravers, consommateurs de nombreuses drogues, dont du LSD. Ils m'avaient dit qu'ils en achetaient à  Z¼rich.

En 1994, à  l'âge de 15 ans, avec les amis avec lesquels nous nous étions fait surprendre avec la pipe à  eau, je suis allé au concert de la dernière tournée mondiale de Pink Floyd (Pulse tour), à  Bâle. Le jour précédent, je suis allé chez mon oncle et ma tante, qui vivent à  Bâle, pour y passer la nuit. J'ai dit que je voulais visiter un peu la ville pendant la journée, mais j'ai sauté dans le train pour Z¼rich, dans le but d'acheter du LSD.

Le problème, c'est que je ne savais pas du tout où acheter du LSD à  Z¼rich. Dans le train, j'ai aperçu une jeune femme avec un blouson noir, assise près de moi. Je suis allé lui demander où je pouvais acheter du LSD à  Z¼rich. Elle m'a d'abord dit que je ne devrais pas consommer de drogues. Ensuite, elle m'a dit qu'elle ne savait pas où je pouvais acheter du LSD à  Z¼rich, mais elle m'a conseillé d'aller voir à  la passerelle (photo plus bas), proche de la gare. Elle m'a expliqué comment y aller. Je ne savais pas encore où j'allais atterrir, mais il s'agissait de la passerelle menant à  ce qui était à  l'époque (sauf erreur) la plus grande scène ouverte de l'héroïne en Europe. Arrivé à  la passerelle, plusieurs dealers sont venus vers moi. Ils me proposaient tous "sugar" ou "cola" (héro ou coke). Je leur demandait du LSD et au bout d'un moment, l'un d'eux a commencé à   s'énerver et à  dire qu'à  cet endroit, il n'y avait que "sugar" et "cola". J'ai demandé ce qui était le moins cher. C'était l'héro. C'est comme ça que je me suis retrouvé avec mon premier paquet d'héro. Au concert, j'en ai fumé dans un joint avec le cousin de mes potes et, pendant une bonne partie du concert, j'étais blanc, accroupi: je n'arrivais pas à  me lever. C'était la grosse volée. Je n'ai jamais été dépendant à  l'héro (jamais le moindre symptôme de manque), ni à  aucune autre drogue, mais par la suite, j'ai acquis un statu de toxicomane (en raison de ma consommation d'héro) et ce statu deviendra officiel, quand plus tard je ferai deux thérapies pour éviter de faire plus de prison que je n'en avais déjà  fait. Mais ne brûlons pas les étapes.

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Après ce jour, pendant plusieurs mois, je n'ai pas retouché à  l'héro, mais j'ai commencé à  fréquenter de plus en plus mes nouveaux amis ravers, une trentaine de potes pratiquement tous au chômage. Au mois de juin 1994, j'ai fait ma première rave avec eux. J'ai enfin pu goûter aux délices du LSD. Ce que j'espérais trouver et que j'ai trouvé dans le LSD, c'était l'aventure.

J'ai assez vite abandonné la préparation de ma maturité (grosso modo un bac, mais en plus long), pour avoir plus de temps pour être avec mes nouveaux amis ravers/chômeurs. Nous consommions toutes les drogues que nous trouvions: c'était la grande expérimentation et l'abus. En rave, on se demandait fréquemment combien on consommait d'ecsta ou de LSD, pour être celui qui en bouffait le plus. Pour une soirée, je pouvais consommer 20 ecstas et 10 trips... On consommait aussi fréquemment de l'héro (en la fumant). Nous étions entre 20  et 30 potes à  traÎner ensemble et il y avait je pense environ une bonne cinquantaine de ravers à  Sierre, petite ville proche du village où j'habitais. Nous avions un local assez grand (abris anti-atomique sous une salle de gym) où nous mixions et passions du temps ensemble en consommant toutes sortes de drogues, dont de l'héro. Peu sont devenus dépendants et la majeure partie ont arrêté d'en prendre, mais certains en consommaient un peu plus, sans être encore dépendants. Ils ont assez vite reçu le qualificatif de "drogué" au sein du groupe, même si c'était sur le ton de la plaisanterie. Personnellement, je pense que si une personne l'entend souvent, à  force cela aura un impact sur la manière dont elle se percevra. En fait, toutes les personnes que j'ai vu acquérir un statu de "drogué" ou de "toxicomane" ont reçu ce qualificatif avant d'être dépendantes, pour celles qui sont effectivement devenues dépendantes.

Mais pour en revenir aux raves, j'ai bientôt commencé à  faire la fête chaque semaine. En plus des raves, il y avait notre local, les locaux des autres potes, et j'avais découvert un club d'afterhours ( et after-after) à  Bern où j'ai vite commencé à  passer tous mes dimanches et je passais les lundi matin dans un club pour l'after-after-after. Il n'était pas exceptionnel que je fasse la fête 5 jours par semaine.

Durant toutes ces années, une chose était primordiale pour moi: être quelqu'un au sein de mon groupe. Je me sentais toujours très mal dans ma peau, anormal, et j'étais tellement bloqué avec les femmes, qu'à  part avec certaines, j'avais beaucoup de peine même à  avoir une simple conversation. Mon souci était donc de réussir dans mon groupe. Et je tenais à  être vu comme quelqu'un d'expérimenté. L'un des moyens pour y parvenir était de consommer beaucoup de drogues et toutes les drogues possibles, notamment les drogues considérées comme"dures" (héro et coke). Deux autres activités qui étaient valorisée dans mon groupe à  cette époque étaient le business de drogues (synthétiques et cannabis) et les cambriolages (plusieurs de mes amis en avaient déjà  fait).

Un jour, je me suis décidé à  faire mon premier cambriolage. J'avais un ami d'origine brésilienne que je considérais comme mon petit frère (il avait 15 ans et moi 16 ans). Il avait déjà  fait des cambriolages et il m'avait raconté qu'à  l'âge de 9 ans, quand il vivait encore au Brésil, il avait volé des fusils dans une maison avec des amis. Il était vu comme quelqu'un d'expérimenté dans le groupe.

Un jour, je lui ai demandé s'il était partant pour faire un cambriolage, en lui disant qu'on pourrait cambrioler un garage que je connaissais parce que j'y avais fait un stage d'apprenti magasinier (mes parents me poussaient au cul pour que je fasse quelque chose).

Il était partant. Une nuit, nous y sommes allés. La fenêtre des toilettes était ouverte au 2e étage. Je lui ai fait la courte échelle. Quand il a atteint la fenêtre, il m'a tendu la main et je me suis hissé. nous sommes montés au  2e étage, pour aller au bureau et nous sommes tombés sur un gros coffre (à 2 étages). Nous avons pris tous les outils que nous jugions utiles dans le garage. Nous avons commencé à  écarter un peu la fente entre la porte et la paroi du coffre, avec des tournevis, puis avec une barre métallique. Nous avons réussi à  plier, sur environ la moitié de la porte, la première couche de métal et nous avons accédé à  une couche de mortier, que nous avons cassé, ce qui nous a permis d'accéder aux barres qui ferment la porte, que nous avons pliées (sur la moitié de la porte), et à  la deuxième couche de métal de la porte et, finalement, à  accéder au premier étage du coffre.. Il a commencé à  sortir le fric et je crois qu'il en a planqué une partie, parce qu'on avait compté un peu plus de 50'000 CHF et que le garage a déclaré qu'on lui avait volé 106'000 CHF (ou alors, ils ont fait une arnaque à  l'assurance...).

Si je le considérais affectueusement comme mon petit frère, je le voyais aussi comme quelqu'un de plus expérimenté que moi et je lui faisais confiance. Arrivé chez lui, on a sorti l'argent et on a compté 50'000 CHF et quelques poussière. Il a proposé de laisser l'argent chez lui pour être plus discrets et qu'il m'en donnerait au fur et à  mesure. Je lui ai fait confiance et, pendant quelques mois, ça a bien marché.

Nous allions tous les week-end en after à  Bern ensemble. Nous étions des habitués et faisions partie des meubles. Nous nous sommes vite rendu compte que la grande partie des "habitués" vendaient des drogues synthétiques (LSD, ecstas, speed...). Nous nous sommes mis à  en vendre. Le parking du club était un véritable marché des drogues synthétiques. Il n'était pas rare que nous achetions 100 pièces sur place, les revendions le même jour et en rachetions 100. Nous étions tellement nombreux à  vendre que, parfois, nous nous retrouvions à  nous échanger des drogues.

J'allais progressivement apprendre que celui que je considérais comme mon frère allait bientôt être expulsé vers le Brésil jusqu'à  sa majorité, chez son père, pour les cambriolages qu'il avait commis avant celui-là . Un jour, il m'a dit qu'il avait planqué le fric chez un autre ami, lui aussi considéré comme quelqu'un d'expérimenté. Peu de temps après, ils m'ont dit que la mère de cet ami avait trouvé l'argent (en fait, ils m'avaient entubés).  A la suite de cela, nous avons fait pas mal de cambriolage pour soi-disant "nous refaire", mais en fait il voulait amasser un max de pognon avant de partir pour le Brésil.

Quand il a été expulsé, je n'avais pas encore 18 ans. Je continuais ma vie de raves, after, after-after, etc. Et j'ai continué quelques mois, jusqu'aux premiers mois de mes 18 ans, à  faire des cambriolages, petits, faciles, de faible ampleur, genre monnayeurs de machine à  laver le linge, clubs de sport, juste pour financer mes week-end.

Un jour, je me suis fais choper et, manque de bol, je suis tombé sur un juge d'instruction surnommé dans la région (par monsieur et madame tout le monde) le Sheriff, en raison de son acharnement à  vouloir dresser les délinquants. On racontais qu'il allait même écouter les discussions dans les bars après le travail, dans le but de dénicher de nouveaux délinquants.

Il m'a fait moisir 17 mois en prison préventive (sans téléphone, sans congé, enfermé seul dans une cellule minuscule pendant une année, puis les 5 derniers mois, en cellule commune), en prétextant le risque de récidive et de collusion, car mon ami (qui ne l'était plus) était au Brésil et qu'il ne pouvait pas être extradé vers la Suisse. Or, même en étant jugé pour tous mes délits comme si j'avais été majeur, ce qui a été le cas, je risquais au maximum 24 mois de prison, étant donné que j'étais primaire (je n'avais pas commis d'autre délit avant). J'aurais donc pu sortir en conditionnelle après 16 mois. J'ai fêté mes 19 ans et mes 20 en préventive...

Avant mon premier jugement, après près de 12 mois de préventive, des intervenants en toxicomanie sont venus me rendre visite en prison, à  la demande de mes parents, pour me pousser à  aller en thérapie. Comme je n'étais pas dépendant et que je ne me considérais pas comme un toxicomane, même si j'avais consommé toutes sortes de drogues, j'ai refusé. Ils sont revenus me voir 2 fois et j'ai refusé de la même manière.

A mon premier jugement, j'ai été condamné à  être emprisonné dans une prison spéciales pour jeunes adultes (sorte de prison "de redressement"), où le temps que j'avais passé  en préventive n'aurait pas été pris en considération et où je serais resté au minimum pou une année et au maximum pour 3 ans, la durée étant déterminée selon des critères tels que l'assiduité au travail et le rangement de la cellule.

J'ai décidé de faire recours et de partir en thérapie résidentielle. J'avais officiellement acquis un statu de toxicomane. Quand je suis arrivé à  la dernière phase de ma thérapie, celle dite de "réinsertion", je n'avais qu'une envie: me barrer. Alors, après avoir commencé une formation de technicien du son, j'en ai eu tellement marre de n'avoir pas de revenu et de continuer à  être dans un "centre thérapeutique" que j'ai abandonné cette formation et j'ai commencé à  travailler comme ouvrier non qualifié temporaire dans le domaine du bâtiment. Cela m'a permis de quitter la structure.

Mais je me suis retrouvé seul: après toutes ces années (17 mois de prison et 2 ans de thérapie j'étais coupé du monde).Et je bossais comme un con pour des petits salaires. Un bon moyen de ne plus être seul, c'est de faire du business, alors je me suis remis à  en faire. Je vendais des ecstas. Peu de temps après, j'avais de nouveau plein de potes et je refaisais la fête tous les week-end. Un jour, je me suis fait balancer par mon plus gros client, qui a essayé de me mettre les achats qu'il faisait chez d'autres fournisseurs sur le dos. Je suis retourné trois mois en préventive et j'ai refait un séjour écourté en thérapie résidentielle pour éviter de rester plus longtemps en prison. Je suis resté 3 mois en résidentiel et après, j'ai recommencé à  travailler comme manœuvre. 

Après cela, j'ai connu ma femme. On a eu des hauts et des bas et finalement, on a repris nos études et on a 2 beaux enfants. J'ai réussi mon master en science sociales il y aura bientôt 3 ans et ma femme est encore étudiante. J'ai déjà  fait quelques stages, mais je cherche du travail. C'est très difficile... Malgré cela, nous sommes de bons parents et nous nous nous débrouillons tant bien que mal. Je fume encore des joints (j'en ais fumé tout au long de mes études sans souci) et je sors une ou deux fois par année (si quelqu'un peut s'occuper des enfants) dans les fêtes open air de la scène transe psychédélique (essentiellement "dark psy" et "high tech". J'y consomme des drogues telles que du LSD, d'autres hallucinogènes (mescaline, DMT, champis,...) et aussi du speed et éventuellement du MDMA, mais j'y vais surtout parce que c'est l'occasion de faire la fête avec des amis.

Les 2 thérapies que j'ai faites ne m'ont servi à  rien, car elles se sont focalisées sur les abus sexuels que j'avais vécu étant enfant, mais que je n'avais pas vécus comme un traumatisme, ni refoulés. Je n'étais pas non plus dépendant à  une drogue.

Ce qui est déterminant, c'est le fait de m'être vu assigner une identité d'enfant à  problèmes, puis de drogué, puis d'acquérir un statu officiel de toxicomane et de délinquant. Ce sont là  les raisons qui m'ont amené à  avoir le parcours que j'ai eu.

Si mon histoire vous parle, j'aimerais bien avoir aussi votre témoignage, car je souhaite creuser le sujet. Autrement, de manière générale, je serai content de répondre à  vos questions, remarques, commentaires,...

Merci pour vos futures contributions!

Catégorie : Témoignages - 07 septembre 2015 à  12:36



Commentaires
#51 Posté par : bighorsse 12 mai 2016 à  00:42
j ai acquis mon identité de "vaut rien" à  ma naissance ; mon pere lorsqu il a su qu il avait une seconde fille a disparu prendant 3 jours puis quand il est revenu voir ma pauvre mère esseulée , rejetée pour avoir enfanter CA (moi) , mon pere s est penché sur mon berceau et à  prononcé cette sentence "celle là  , on dirait un vieillard..c est sûr, elle ne fera jamais rien de sa vie"
malheureusement aucune fée n etait passée avant lui pour prononcer des paroles plus positives pour mon avenir..

ma mère me prit en grippe et  fit une depression post partum sans être soignée..son rejet fut constant et elle devint une alliée malefique de mon père

on ne me reconnut jamais la moindre qualité à  part celles de ;
robustesse (pour faire des travaux de force quand mon pere avait besoin de mains supplementaires pour refaire notre maison , ex ferme en ruine)
; d insensibilté ; on pouvait me taper dessus à  coup de manche à  balaie, manche de martinet, je ne pleurais jamais devant eux.
de .rebellion  aussi ;une tare qui provoque la violence parentale à  chaque bêtise faite par un de mes freres ou moi meme ...

ainsi je devins un être hybride , mi gars mi fille , selon ce qu on voulait de moi

à  l adolescence, mon père decida que je tournerai mal, que je me droguerai surement, si ce n etait  pas dejà  fait....rien ne venait corroborer ses dires ...c etat ma personne elle même qu il n aimait pas, qu il craignait secretement..il faut dire qu il devait ressentir à  quel point je pouvais le haïr , recoltant ainsi ce qu il avait semé durant mes 14 premieres années..

mes reussites scolaires ne l interessaient pas et il me  diminuait sans cesse en mettant en avant ma soeur aînée

Vers mes 16 ans il voulut que je saute par la fenetre de ma chambre (6eme etage) car j etais rentrée avec 5 minutes de retard de la bibliothèque ..ma soeur approuvait et me tançait pour que je me depêche de sauter....

les choses s aggraverent avec l arrivée de la  terminale où je brillais en philosophie...et litterature....pour lui c etait "les tarés, les cinglés, les fous, les drogués "qui aimaient la philo...

à  18 ans :mes parents divorcerent dans une violence meutriere...on failli se faire assassiner , mais nous aussi manquerent de peu de devenir des parricides pour proteger definitivement nos vies à  tous , mais surtout celle de ma mere

elle me nous en fut pas reconnaissante..elle quitta la ville , laissant ainsi derriere elle ses plus grands enfants majeurs....4 jeunes sans toit ni argent...

grâce aux bourses d'etat et mes deux mois d ete passés à  l usine je partis à  la fac faire une année deplorable ; ether, alcool, trous noirs, shit ,came lsd,opium iranien, etc...tout état bon pour faire passer l extrême desolation qui etait installée dans mon âme depuis mon plus jeune âge
la mort se refusant à  moi, je partis dans la came comme dans un ultime sursaut de vie (contrairement à  ce qui est dit en général sur les grands toxicomanes qui le seraient pour combler leur envie suicidaire)..non moi la came m a sauvée la vie car elle m'a apportée la notion du bonheur , ce que je ne connaissais pas avec un tel passé
depuis l enfance j avais vécu enfermée : notre maison etait dans un village riche et raciste  qui ne nous acceptait pas  ; personne ne venait nous rendre visite; nous n etions pas autorisés à  sortir hors de notre cour ; puis plus tard à   l adolescence il etait strictement interdit de sortir sauf pour se rendre au college
, en sport, et travailler qq heures à  la bibliotheque
je n avais pas d amis , tout juste quelques camarades chretiens, qui me faisaient la charité en me parlant,en  me cotoyant  ...

en decouvrant le monde de la came, je vivais un âge d or où le plaisir de la dope s alliait à  la joie d avoir des amis non violents, avec qu je vivais dans une maison "bleue en haut de la colline"

 
#52 Posté par : Jean C. 13 mai 2016 à  01:14
Bighorse, je compatis. Pour toi aussi ça a vraiment dû être dur. Merci pour ce témoignage. Je remarque que toi aussi, tu as été affublée d'une étiquette péjorative, mais dans ton cas, dès ta naissance, et que toi aussi, tu as été affublée d'une étiquette de (future) droguée sans pour autant être dépendante à  une drogue à  ce moment-là . Il y a beaucoup de choses dans ton histoire qui résonnent avec la mienne et avec celle de personnes que je connais. Il y a aussi quelque chose que j'ai remarqué en grandissant au sein d'une "bande" d'usagers de drogues en tous genres: certains, qui avaient une consommation plus excessive que la moyenne des autres sans pour autant être dépendants, se faisaient étiqueter par les amis, par leurs pairs, pas méchamment, sur le ton de la plaisanterie. N'empêche que certains se faisaient répéter presque quotidiennement qu'ils étaient des "finis" ou des "pige que dale". A mon avis, ce genre de choses ont un impact sur la manière dont les personnes affublée d'une telle étiquette finissent par se percevoir. Qu'en penses-tu au regard de ta propre expérience (pas seulement en ce qui concerne l'étiquetage par les pairs, mais la manière dont une étiquette de drogué ou une autre étiquette affecte la manière dont on se perçoit soi-même)?

 
#53 Posté par : bighorsse 13 mai 2016 à  02:29
en effet les enfants qui sont regulierement qualifiés de "pige que dal" à  l ecole mais aussi à  la maison , n ont presque aucune chance de se developper intellectuellement de façon satisfaisante; il y a comme un interdit posé sur leur intelligence

par rapport à  mon etiquette de "droguée" bien avant  l heure, mon psychanalyste m avait dit "vous avez obéi stricto sensu à  votre pere"....j etais donc une "bonne fille" répondant aux attentes negatives de mon père....

j ai eu bien du mal à  realiser que mon cerveau etait assez brillant ; même en ayant en fac des resultats de major de promo, je ne me sentais pas à  la hauteur .. j ai le syndrome de l imposteur...

voilà   jespere avoir repondu à  ta question ?

c est bien la premiere fois que je parle de tout ça à  qq un....
Reputation de ce commentaire
 
Merci du fond du coeur. Il faut parler de ce genre de choses.
 
Merci de mettre un nom à  se qui me ronge depuis toujours /me

 
#54 Posté par : Jean C. 17 mai 2016 à  11:59
Chère Bighorsse,

Tu as répondu à  ma question et je t'en suis très reconnaissant. Je pense que ce que tu décris n'est malheureusement pas l'exception, mais la norme. J'aimerais beaucoup un jour avoir l'opportunité de faire un peu de recherche de terrain sur ce sujet.

En ce qui te concerne, je t'encourage à  continuer à  prendre conscience de ta valeur et de ton intelligence. Je te souhaite d'être heureuse et de pouvoir vivre tes rêves. Merci pour ce témoignage.

 
#55 Posté par : MiAnge-MiDémon 17 mai 2016 à  12:52
Depuis la lecture de ce blog je n'arrête pas me demander à  quel moment j'ai eu cette  étiquette de tox mais je ne trouve pas. J'ai commencé à  écrire à  plusieurs reprises à  ce blog. Mais j'ai à  chaque fois fini par tout effacer.
Le passé est passé. Je pense qu'il y a encore un sacré pavé  de ma vie que je ne suis pas prête à  partager. De ce fait je ne peux pas répondre à  cette question.
est ce que j'y été prédestinée ?  Oui je pense.
Est ce qu'on n'y a poussé ? On en attendait pas moins de moi.
Je n'ai surprise personne et ça à  même donné une excuse à  ma mère quant elle m'a jeté dehors alors que je n'étais pas encore accros.
Enfin voilà , je pense que nous avons tous un passé plus ou moins commun. Qu'on a eu une jeunesse pas toujours facile à  porter pour nos petites épaules.

 
#56 Posté par : bighorsse 18 mai 2016 à  08:55

Jean C a écrit

Chère Bighorsse,

Tu as répondu à  ma question et je t'en suis très reconnaissant. Je pense que ce que tu décris n'est malheureusement pas l'exception, mais la norme. J'aimerais beaucoup un jour avoir l'opportunité de faire un peu de recherche de terrain sur ce sujet.

En ce qui te concerne, je t'encourage à  continuer à  prendre conscience de ta valeur et de ton intelligence. Je te souhaite d'être heureuse et de pouvoir vivre tes rêves. Merci pour ce témoignage.

c est très gentil mais j ai repondu exactement aux attentes de mes parents et grâce à  eux, je suis certaine d aller au paradis :
je suis l image même de la ratée
-à  peine finie affectivement
- marginale dans l âme
insupportable , incorrigible (ils ont essayé pourtant avec manche à  balai, manche de martinets ,oui car la vilaine coupait les lanieres ..)
le pire pour moi en tout cas : ne pas avoir assez utilisé mes capacités pour faire le bien
-je ne sers à  rien

ça c est ce que je pense tout au fond de moi; dans la réalité, dans le quotidien, je fais bien ce que j ai à  faire, et j aime rendre mon fils le plus heureux possible


 
#57 Posté par : Jean C. 23 mai 2016 à  21:31
Mi-ange-mi-démon,

Ton commentaire me semble un peu paradoxal, car d'un côté, tu ne sais pas quand on t'aurait affublée d'une telle étiquette, mais d'un autre côté, tu dis que ta mère n'a pas été surprise et que cela lui a donné une excuse pour te foutre dehors ALORS QUE TU N'ETAIS PAS ENCORE ACCRO (c'est-à -dire pas dépendante). Il me semble donc bien, au vu de ce que tu dis, qu'au moins à  ce moment-là , mais peut-être plus tôt, on t'a au moins fait te faire sentir toxicomane alors que tu n'était pas dépendante.

Je comprends que tu aies encore de la peine à  parler de ton passé. Si tu as envie d'essayer d'y voir plus clair, nous pourrions essayer, par MP ou par entretien (si c'est faisable), de retracer ton parcours de vie.

En ce qui concerne la souffrance vécue dans la jeunesse, je pense aussi que ça doit être une constante, mais je pense qu'elle est avant tout liée à  l'étiquetage, la stigmatisation et l'exclusion. Elle n'a à  mon avis pas grand chose à  voir avec les drogues, mais elle a beaucoup à  voir avec la manière dont on traite les usagers de drogues. Qu'en penses-tu?

 
#58 Posté par : Jean C. 23 mai 2016 à  21:41
Chère Bighorse,

Ce que tu as écrit me rend triste. D'une certaine manière, cela me donne l'impression que (temporairement je l'espère) ceux qui t'ont qualifiée de "ratée" et qui t'ont traitée comme telle ont réussi à  te faire perdre complètement confiance en toi et à  te faire te sentir comme une ratée alors qu'on ressent à  ce que tu dis que tu es une bonne mère qui s'investit pour que son fils soit le plus heureux possible et que tu dis toi-même que tu as des capacités que tu n'as pas assez utilisées.

J'ai envie de te dire de prendre confiance en toi et d'utiliser ces capacités, car je suis convaincu que tu es une personne très riche humainement, qui aurait beaucoup à  apporter, ne serait-ce que par ton expérience de vie. A mon avis, la plupart des gens ne vivent pas le 10ème de ce que des gens tels que nous peuvent vivre. J'espère que tu prendras conscience de ta richesse.

Je te souhaite d'être heureuse et épanouie.

 
#59 Posté par : Jean C. 11 avril 2017 à  03:32
Ce qui accompagne, chez certaines personnes, le processus d'étiquetage, c'est ce que le Prof. Marc Lewis nomme une habitude fortement ancrée, qui n'est absolument pas une maladie.




 
#60 Posté par : Jean C. 11 avril 2017 à  03:40

 
#61 Posté par : Jean C. 17 avril 2017 à  10:45
Depuis environ une année, je revis dans le village où j'ai grandi (je n'avais pas d'autre solution que de vivre dans la maison familiale après ma séparation).

Je suis atterré, parce que je me suis rendu compte que certains des villageois me voient encore exactement de la même manière que quand j'étais ado, malgré le fait que j'ai 38 ans et qu'ils ne m'ont plus vu dans le coin depuis mes 18 ans.

Une amie d'enfance est venue me rendre visite ces derniers jours. Hier, elle a eu une réunion de famille chez ses parents. Quand elle leur a dit qu'elle m'avait rendu visite, il lui ont demandé "celui qui a fait un coma éthylique à  12 ans"?

En effet, à  l'âge de 12 ans, une année avant l'épisode de la pipe à  eau, j'étais dans le garage de mes amis (le même endroit où s'est déroulé l'épisode de la pipe à  eau). Je voulais y organiser ma première boum le lendemain. Nous avions trouvé plein de bouteilles d'alcool pour cette boum, dont de l'abricotine fabriquée avec les abricots de la famille (et piquée dans la cave de mes parents) et des bouteilles d'autres alcools forts achetées au magasin. Nous étions au garage de mes amis et j'avais envie de découvrir ce que ça faisait d'être saoul. Cela s'est terminé à  l'hôpital: coma éthylique.

Non seulement, les parents de cette amie d'enfance me voient toujours, 26 ans plus tard, comme "celui qui a fait un coma éthylique à  12 ans". Mais en plus, au lieu de leur faire remarquer qu'ils étaient complètement cons d'avoir toujours cette image de moi 26 ans plus tard, mon amie a voulu prendre ma défense en leur disant que des adultes m'avaient, à  l'époque, forcé à  boire, ce qui est bien évidemment totalement faux, pour ajouter directement après qu'aujourd'hui, je suis un activiste pour la légalisation du cannabis (alors que je suis un activiste pour la régulation des marchés de toutes les drogues). Dit dans ce contexte, je peux comprendre que cela n'aura pas amélioré l'image que se font ses parents de moi... C'est de cette manière que les ragots naissent, perdurent et donnent lieu à  des étiquettes: des histoires auxquelles chacun ajoute son petit mensonge et qui forment l'image que se fait une communauté des personnes qui sont perçues comme déviantes. En passant, j'ajoute que les parents de cette amie lui ont fait croire que j'étais mort quand j'étais en prison. Elle l'a cru pendant près de 2 décennies, jusqu'à  qu'elle apprenne par mon frère que je suis bien vivant.

C'est avant tout la société qui est malade...

 
#62 Posté par : sud 2 france 17 avril 2017 à  15:23
On "acquiert" pas une identité de drogué ou de toxico, se sont les gens (vagues connaissances, surtout dans les villages) qui vous collent cette "magnifique" étiquette. J'ai compris ça assez tôt (vers 17 ans) et là  j'ai coupé mes cheveux, et lorsque j'ai touch à  l'héro je me suis mis à  avoir une dégaine tout ce qu'il y a de + classique, et des cheveux très courts.....Et même si on me prend parfois pour un flic contrairement à  bcp de potes je ne me suis jamais fait arrêter pour un quelconque dépistage par les poulets qui au pire me sortent parfois un alcootest, qu'ils rangent, dépités, quand je leur répond que je suis + que d'accord pour souffler, mais que je ne bois pas....Et de là  me disent de circuler.
Alors qu'un collègue de travail qui "revendique" sa tenue de teufeur se fait interpeller en moins de 2 dès qu'il y a du bleu dans les parages....Dépistage, bye permis, fouille et j'en passe......Vous voulez arrêter de vous faire emm....?? Coupez vos cheveux et troquez vos sarouels contre des pantalons normaux....
Reputation de ce commentaire
 
Témoignage et point de vue éclairant.
 
Triste réalité... Pour ne pas etre vu, soyez transparents..

 
#63 Posté par : Jean C. 17 avril 2017 à  16:22
Sud 2 france,

Merci! Témoignage et analyse éclairants. D'accord avec toi.

Cependant, personnellement, j'ai un peu de la peine à  me conformer, surtout si je suis convaincu que je ne fais de mal à  personne et que l'attitude de la société envers moi est injustifiée. C'est pourquoi, je refuse de jouer un rôle qui ne me correspond pas (de toute manière, sur la longueur, je n'y arrive pas et je dis ce que je pense), simplement parce que mes CONcitoyens sont bourrés de préjugés et qu'ils excluent les personnes qui ne vivent pas comme eux.

 
#64 Posté par : Al-Rïh Chords 17 avril 2017 à  17:53
De nombreux propos dans lequel je me reconnais : consommateur de substances psychoactives depuis l'âge de mes 13 ans ( premier trip au LSD , suivi par une consommation quotidienne de hasch, de nombreuses prises de Datura, mescaline, champignons, salvia,... Médocs ( Xanax, Lexomil, tramadol, DXM...), plus récemment MDMA), j'ai souvent été confronté à  cette image de "drogué" . J'en suis aujourd'hui arrivé à  la conclusion que c'est une nécessité, dans un groupe social qui est composé d'individus n'ayant pas ou peu d'expérience avec les psychotropes, de catégoriser les consommateurs comme des "drogués" ( au sens péjoratif du terme...).
J'ai l'impression que les gens ont peur de cette "clairvoyance" qu'offrent les drogues psychédéliques aux usagers avertis, ne consommant pas uniquement dans un but récréatif.
Plus j'avance, plus je me sens heureux et chanceux d'avoir su tirer profit d'expériences uniques, que je n'aurais jamais pu avoir sans consommer de stupéfiants...

 
#65 Posté par : Jean C. 17 avril 2017 à  18:58
Al-Rïh Chords,

Merci pour ce commentaire intéressant et ton témoignage. C'est vrai qu'il y a une méconnaissance particulière en ce qui concerne les psychédéliques, et de plus en plus d'études indiquent non seulement que les risques liés à  leur usage sont beaucoup moins importants que ce que l'on a prétendu, mais aussi qu'ils pourraient être de formidables outils thérapeutiques pour toute une série de problèmes (dépression, syndrome de stress post-traumatique, anxiété,...).

Je ne pense pas du tout que ce soit une nécessité de catégoriser les consommateurs comme des drogués. Malheureusement, la société, par le biais de nombreuses décennies de propagande anti-drogue, a été éduquée à  le faire.

Au contraire, il faut informer. Personnellement, je suis partisan de cours d'éducation aux substances psychoactives, semblables aux cours d'éducation sexuelle pour les enfants, et l'information des adultes.

Les risques sociaux auxquels sont confrontés les usagers sont énormes. Et il est temps de prendre un peu de distance par rapport au "tout sanitaire".

De plus, la grande partie des problèmes sanitaires liés aux drogues sont liés aux politiques prohibitionnistes (accès limité aux services de réduction des risques et à  la réduction des overdoses; pas d'information sur la composition et le dosage des produits, produits coupés avec des substances plus dangereuses, peur d'appeler l'ambulance quand on est confronté à  une overdose; vente aux mineurs, etc.)

 
#66 Posté par : Al-Rïh Chords 17 avril 2017 à  19:09
Je suis tout à  fait d'accord avec toi ! Le potentiel des psychédéliques est impressionnant ! Je suis actuellement dans une de mes périodes les plus heureuses, et ce grâce à  une "session" de MDMA qui m'a "débloqué" (de je ne sais quoi, mais le résultat est bien là ) . J'ai eu accès à  de super pilules (IKEA dosées à  266mg) puis plus récemment à  de jolies cristaux roses. J'en abuse pas, une fois par mois pour l'instant, et je sens que le potentiel de cette molécule est énorme ! À condition de ne pas en abuser ! Comme tout...Je viens juste de le découvrir, du haut de mes 23 ans ^^

 
#67 Posté par : Jean C. 17 avril 2017 à  20:27
Al-Rïh Chords,

Merci pour ce témoignage. Comme la tendance est à  se focaliser uniquement sur les aspects négatifs de l'usage de substances psychoactives, c'est toujours très utile de parler de ce qu'elles peuvent nous apporter de positif. (D'ailleurs, si les gens en consomment, c'est bien que ça leur apporte quelque chose...).

C'est une bonne idée de ne pas en abuser. C'est une bonne manière de bénéficier des côtés positifs en limitant les risques. En plus, c'est sympa de ne pas être déchiré au point de ne plus pouvoir échanger avec les autres teufeurs... Quand j'étais ado, c'était la compétition avec mes potes. C'était à  celui qui s'en enverrait le plus. Avec le temps, je me suis assagi. Et j'adore faire la teuf de manière un peu plus raisonnable, avec des pauses. C'est quand j'ai fait mon premier festival d'une semaine que j'ai compris qu'il valait mieux que je revoie ma manière de faire la teuf. (Si ça dure une semaine, c'est dommage d'avoir mal partout le 3e jour...).

Personnellement, les rares fois où je peux encore aller en festoche (j'ai deux enfants et je passe pratiquement tous mes weekends avec eux), je préfère le MDMA en cristaux, (notamment parce que je sais où en trouver du bon), je prends des minis-parachutes, juste pour la motive. Mais je prends principalement du LSD, parce que j'adore ça et personnellement, ça me va plutôt bien. Je peux en abuser, (et je l'ai fait à  maintes reprises), mais je n'ai jamais fait de bad trip, même s'il m'est arrivé de penser que je ne redescendrais jamais. Le LSD m'a aussi apporté beaucoup quand j'étais préoccupé par un problème avant de le prendre. Pas de bad trip, mais quand un truc me prend la tête et que je suis sous LSD, je tourne le truc dans tous les sens dans ma tête, et bien souvent, j'ai trouvé des réponses à  mes problèmes... Donc, j'ai aussi fait l'expérience des effets thérapeutiques du LSD... wink

Cela dit, je parle pour moi. Personnellement, je sais que je peux y aller avec le LSD. Mais ce n'est pas le cas de tout le monde. Donc, je n'aimerais donner de mauvaise idée à  personne. Commencez doucement, par exemple avec un quart ou un demi. Laissez monter. C'est le passage de net à  tripé qui peut être le plus délicat. D'une fois qu'on est monté, on peut en reprendre et le sentir, prolonger l'effet ou le rendre plus intense, mais le plus délicat est passé. Si on met la dose dès le départ, on va directement se faire le méga trip, mais d'une fois que c'est passé, c'est passé et quasiment impossible à  remonter (ou alors il faut des doses de cheval). Si vous êtes du genre à  paranoïer facilement ou s'il y a eu des cas de psychoses ou de schizophrénie dans votre famille, vous devriez réfléchir à  deux fois avant de prendre du LSD, parce que s'il ne cause pas de psychose ou de schizophrénie, il peut en déclencher chez les personnes plus sensibles à  ce genre de risques. [Mais là -encore, chaque personne est différente: un ami a développé une schizophrénie (qui est stabilisée actuellement: une ou deux crises par année) après avoir traversé plusieurs périodes de dépression. Il continue à  prendre du LSD. il ne fait pas vraiment attention aux dosages et pour lui, cela se passe bien. A chaque fois, il est tout content et il dit que ça lui apporte quelque chose. Après, il consomme du LSD depuis ses 15 ans, on a commencé les teufs en même temps. Donc, il n'est pas surpris par l'effet. Si je dis ça, c'est avant tout pour éviter que les personnes dans sa situation se fassent traiter comme des gamins inconscients par leurs potes bien intentionnés qui s'inquiètent pour eux. Certaines fois, il faut admettre que se sont les personnes elles-mêmes qui savent le mieux comment gérer leur conso et les risques qui y sont liés et il vaudrait peut-être mieux se limiter à  leur donner les infos qui leur permettront de le faire encore mieux, sans vouloir leur donner une leçon].

Je te souhaite de profiter de la vie. A+!

 
#68 Posté par : nakedlunch 23 avril 2017 à  16:05
Salut Jean.C,

Je suis indignée... 17 mois de prison et 2 ans de thérapie... À 19 ans. Un putain de Shérif ! L'inquisition.
Je ne sais même pas comment tu as surmonté ça.. Pour le peu que j'ai fais, en cellule j'avais déjà  fais le tour de toutes les façons de mettre fin à  mes jours.. Asphyxie, pendaison, stock puis ingestion de médicaments, frapper sa tête contre les murs...Bon le manque rend fou aussi.
Tu es vraiment fort.

Et comme tu le racontes, une fois sorti après si longtemps incarcéré, quelle autres solutions que de dealer, cambrioler, retour et à  l'illégalité ? Bref, ils te prennent tout, il n'y a pas d'autres options pour se refaire de la thune vite.

Sur l'identité de toxicomane, je vois bien la mentalité et l'hypocrisie d'un petit village suisse. Et ce genre de jugements poussent à  la curiosité, braver l'interdit, franchir une ligne, que pour tous on a déjà  franchi de toute façon..
Avant même que je goûte à  la dogue dure, mes parents fouillaient ma chambre, regardaient mes bras, vérifiaient si mes cuillères étaient tordues.. Bref, malgré eux, ils m'ont appris comment faire, comment dissimuler et surtout ils ont fait naître en moi une curiosité malsaine. Qu'est-ce qui était si bon que ça leur faisait si peur ? C'était une obsession pour moi, l'héroïne.

Tu poses une très bonne question, est-ce que l'identité de toxicomane qu'on nous impose, construit notre image de nous -mêmes ?

En tout cas, tout mon respect pour mener la vie que tu mènes, les combats que tu défends, alors qu'une incarcération aussi longue à  un si jeune âge, en aurait plongé plus d'un dans la dépendance. Ils n'ont pas réussi à  te briser, et c'est tout à  ton honneur.

Je ne ne trouve pas les mots justes pour décrire ce que j'ai ressenti en lisant tout ça..
je continue de lire ton blog, il y a beaucoup à  lire, nombreux commentaires et liens intéressants.

En tour cas c'est un exemple pour moi, la prison n'est pas une fin, pas une fatalité, tout est encore possible. L'identité qu'on m’impose, tout ce que mes proches voient en moi maintenant qu'ils savent, je ne suis pas que ça. S'ils pensent que je vais rechuter, si chaque jour ils doutent de ma capacité à  m'en sortir, s'ils pensent que je vais replonger aussi vite que j'en suis sortie... Ça ne veut pas dire que c'est vrai. Et je t'avoue qu'à  force d'entendre ça, j'avais tendance à  me dire que c'est ce qui devait arriver... Se foutre du regard des autres, c'est faisable. Mais le jugement de ceux qu'on aime... C'est autre chose.

Peace :)

 
#69 Posté par : Jean C. 23 avril 2017 à  17:41
Salut nakedlunch,

Merci pour ton soutien et ta compréhension. J'aimerais aussi te témoigner mon soutien et ma compréhension. Même si ton expérience de la prison a été plus courte, ce sont les premiers temps qui sont les plus difficiles. A mon avis, la prison est une forme de torture. Les personnes qui ne sont pas passées par là  pensent que l'amour est la chose la plus importante dans la vie. En me basant sur mon expérience, je suis convaincu que la chose la plus importante dans la vie, c'est la liberté (peut-être d'ailleurs que sans liberté, on ne peut pas aimer pleinement).

En fait, la préventive, c'est assez bizarre, tu n'as pas de sorties, pas de téléphone et simplement une promenade quotidienne dans la cour avec les autres détenus. Au début, c'était très dur, surtout parce que je pensais constamment à  ce que j'avais laissé dehors. En plus, pendant de nombreux mois, j'étais seul en cellule. Mais au bout de quelques mois, j'ai commencé à  moins penser à  ce qu'il y avait dehors. Progressivement, mon monde, cela devenait la prison. Le reste n'existait plus vraiment. J'y ai aussi fait la connaissance de personnes que j'aimais bien, des amis, ce qui a rendu les choses plus faciles. Nous passions nos journées à  causer aux fenêtres (en se faisant engueuler par les gardiens). Un jour, j'ai pu être transféré en cellule commune, avec des personnes que j'aimais bien. A partir de là , cela a été plus facile. Puis, quelques mois avant mon départ en thérapie, j'ai pu travailler à  la cuisine et ça a aussi permis d'alléger le fardeau.

Mais la deuxième fois, j'étais vraiment au bout. En plus, je venais de vivre une séparation. Alors un jour, j'ai pété les plombs et je me suis ouvert les veines avec un couteau en plastique. Je savais bien que je n'allais pas mourir. C'était plus un appel au secours. Mais j'ai toujours les cicatrices aujourd'hui.

En ce qui concerne l'étiquette de drogué, je ne m'en suis pas sorti. J'ai beau avoir fait un master en sciences sociales, être le père de deux enfants et ne plus avoir consommé d'héroïne depuis près de 20 ans, depuis que j'ai fait confiance aux professionnels des addictions (au sens large: en Suisse, cela englobe aussi la réduction des risques et la prévention), en croyant qu'ils avaient beaucoup plus évolué sur la question qu'ils ne l'ont fait en réalité, et que je milite pour une réforme des politiques des drogues, je suis retourné au point de départ: la plupart des gens me voient comme un "drogué".

Cela me touche beaucoup que tu me voies comme un exemple. Les échanges que nous avons eu me font penser que tu es très intelligente, que tu as beaucoup de potentiel. Les gens ont tendance à  donner aux usagers une image d'eux-mêmes extrêmement négative, mais ce n'est pas le cas. Les usagers ne sont pas que des usagers. Ils sont aussi plein d'autres choses. Mais la société les réduits au seul fait d'être des usagers. Donc, ne te laisses pas dévaloriser de la sorte. Sois consciente des nombreuses qualités que tu as. Ne les laisse pas gagner... Par contre, s'il y a un point où je te déconseillerais de prendre exemple sur moi, c'est celui-ci: ne te dévoile pas. Continue à  jouer la carte de la discrétion. La société n'est pas encore prête pour la franchise.

Je te souhaite d'être heureuse. Fais-toi plaisir. wink

 
#70 Posté par : Jean C. 11 mai 2017 à  11:36
Quand j'ai étudié Outsiders, d'Howard S. Becker, dans le cadre de mes études en sciences sociales, j'ai eu l'impression de suivre un cours sur ma vie. Son livre m'en a appris beaucoup plus sur "les problèmes de drogues" que toutes les thérapies que j'aurais pu faire.

En relisant Becker après avoir lu Carl Hart et Marc Lewis, cela ne fait que me conforter dans l'idée que son analyse est la plus pertinente, même si elle mériterait d'être affinée.

Certains l'ont mal compris et pensent qu'aborder les "problèmes de drogues" comme des problèmes de déviance face à  la norme justifierait le fait de considérer les usagers comme des criminels. Pourtant, Becker précise bien que c'est la société qui crée les normes, plus précisément, des entrepreneurs de morale qui ont le pouvoir de nommer, de définir quelque chose comme un problème social. C'est aussi la société qui exclut, stigmatise et discrimine les personnes étiquetées comme des déviants. Il précise aussi que l'on peut être accusé à  tort (par exemple, en fréquentant un groupe de personnes considérées comme déviantes).

Si l'on prend en considération l'étude du Prof. Bruce Alexander sur le parc aux rats, on peut se rendre compte que la société, qui multiplie les règles plus restrictives les unes que les autres, peut ressembler aux cages individuelles dans lesquelles sont enfermés les rats qui consomment jusqu'à  en mourir, alors que dans le parc aux rats, ils ne le font pas. Nos sociétés sont de plus en plus restrictives et elles ne conviennent pas à  tout le monde. A mon avis, au lieu de multiplier les règles plus restrictives les unes que les autres, il faudrait en supprimer, pour permettre à  un maximum de personnes de trouver leur place dans la société. Nos sociétés ressemblent de plus en plus à  des prisons...

http://www.stuartmcmillen.com/comics_fr/parc-aux-rats/

 
#71 Posté par : Jean C. 24 mai 2017 à  12:31
A lire aussi:H.S. Becker, Les drogues, que sont-elles?: "Le fait qu’une substance soit un narcotique ou un médicament ne dépend pas de ses propriétés pharmacologiques, mais de la manière dont l’État décide de la traiter. Bien qu’il puisse être, et soit souvent, arbitraire, l’État cherche plus souvent encore à  produire une justification rationnelle crédible de ses actes, en recourant la plupart du temps à  la science ou à  une alliance entre science et morale. Certaines conditions scientifiquement vérifiables doivent être satisfaites pour mériter telle ou telle étiquette et le traitement gouvernemental correspondant. Par exemple, la substance a-t-elle le pouvoir de guérir une maladie? Cela a-t-il été démontré selon une méthode qui rencontre les standards établis par l’État et ses organes de contrôle. Auquel cas, la substance peut être un médicament, ce qui veut dire qu’elle peut être distribuée et ingérée par des individus pour qui la prise de cette substance a été approuvée par des professionnels qualifiés. Le médicament a-t-il été pris par des personnes approuvées par l’État ou ses représentants dans le monde médical? Ou la substance n’a-t-elle pas réussi à  avoir une valeur médicinale reconnue? Auquel cas, elle est classée, pour la collectivité, dans la catégorie des narcotiques interdits."

http://howardsbecker.com/articles/drugsfr.html

 
 
#73 Posté par : Louna 25 juillet 2017 à  12:57
Bon ....
J'en ai plein le cul de cette société de merde qui se complaît dans l'hypocrisie .
Je viens de voir la tête de cette pauvre femme qui a perdu sa gamine et qui d'après ce que j'ai lu ici, chie sa haine sur les tox .  Elle a trouvé ça pour se donner bonne conscience parce qu'elle s'en veut et il ya de quoi .Mais elle ,si ça se trouve est droguée à la télé,aux écrans à son téléphone ,à la malbouffe, à sa voiture,enfin à toute ces conneries  de cette société de merde  Forcément que les parents de Pauline ont loupé un truc mais il ya cette société qui n'informe ses enfants car de toute façon en matière d'éducation c'est  de l'éducation à la société de consommation et plus largement du conditionnement au capitalisme  . Je suis placé pour en parler pour avoir bossé quelques années comme educ spé . Si les gamines et les gamins était informé sur les drogues il n'y aurait pas tous ces décés qui ne sont sans commune mesure avec la clope ,et l'alcool qui tue autrement plus que la codéine . J'ai 60 piges et je prends de la drogue parfois quand ça me plait  et en connaissance de cause . Ce forum va dans le bon sens .Chapeau pour le boulot ! Il n'ya pas de société sans drogue alors marre de la répréssion .
La société actuelle est de plus en plus liberticide et particulièrement la société française !
Le retour de l'ordre moral amène une régression sociale ..
J'imagine cette pauvre femme défilant contre le mariage pour tous avec les néo croisés.
Pendant qu'on parle de ça on ne parle pas d'autres  sujets beaucoup plus préoccupants .
C'est de l'instrumentalisation ,de la manipulation  et les merdias s'y entendent en la matière .
Les gens sont tous drogués à quelque choses et la majorité sont drogués à la connerie!

Protéger les enfants : Bonjour
Les mômes sont impactés par les pesticides de la nécroagriculture,et sa malbouffe, les ondes  elecromagnétiques puisqu'on les gaves de Wifi  de tel portable . Ils en font des AVC à 6 ans . Les métaux lourds ,le nucléaire . La terre est considérée comme une poubelle par la majorité des humains et les mômes héritent de tous ça ...dans leur corps et leur  mental .
Nous sommes dans une société du spectacle en plein naufrage alors que nous vivons sur une planète magnifique .

Merci d'avoir lu mon coup de gueule
Reputation de ce commentaire
 
L'éducation aux drogues plutôt que la stigmatisation et l'exclusion. Bravo!

 
#74 Posté par : Louna 25 juillet 2017 à  14:01
Désolé j'ai oublié de dire  qu'en conclusion une identité de toxi c'est comme toute les identité c'est une construction sociale . Ca n'existe pas l'identité  que dans la tête de certains qui sont des identitaires donc des fascistes
Pour exemple ces néocroisés "défendent l'Europe contre les invasions"  :

http://lahorde.samizdat.net/2017/07/14/ … la-baille/

 
#75 Posté par : Jean C. 18 août 2017 à  17:26
Louna,

Tout-à-fait d'accord: l'identité sociale est une construction sociale. J'ajouterais qu'elle est généralement assignée de l'extérieur et a un impact sur la manière dont les gens se perçoivent.

Elle est souvent un outil de stigmatisation et d'exclusion.

 
 
#77 Posté par : Mayala 27 octobre 2017 à  10:11
Salut,  ton histoire est prenante..  Vraiment bravo à toi c est dingue comme tu t en es sorti !!! Perso l héro m à trop abîmée et mon rêve de devenir médecin n à jamais pu aboutir.. Même infirmière j'ai pas eu le courage de faire les trois ans. C est comme si l héro avait anéanti mes capacités intellectuelles qui étaient pourtant si développées..

 
#78 Posté par : Mayala 27 octobre 2017 à  10:13
Et pour le statut,  perso je ne l ai jamais accepté,  peu de gens sont au courant,  il n y a que les médecins qui me collent le "ancienne heroinomanie par inhalation sevrée par methadone" sinon moi perso je suis juste une maman qui veut vivre bien,  même quand j était dedans j'ai jamais assimilé que j était dépendante

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