J'avais 14ans, était-ce un viol? 



Au centre d'un rond-point verdoyant et fleuri, à  l'ombre d'une structure en bois, j'étais hors du temps, hors de moi, couverte de vomi. Des voisins ont du appeler pour faire venir le SAMU, on me l'a appris, comme une honte supplémentaire dont me parer. Un flash : mon premier souvenir, trois hommes en noir avec une bande horizontale rouge s'approchent. Une bouteille d'eau, des mains qui m'arrosent la tête. Transfert à  l'hôpital, je suppose, je n'ai aucun souvenir. Zero.
Trou Noir de chez Noir.

C'était un 27 juillet, j'ai fait (plutôt que fêté) mes 15 ans le 3 aôut suivant. J'étais encore vierge ce matin là .

Nous étions une bande de quatre filles et cinq types. Dont mon meilleur ami G et sa copine E. Ma meilleure copine S et moi avions chacune un speedake Peugeot, elle un rouge et blanc, moi un bleu métallisé, vite rebaptisé cercueil par mes pairs. Les 5 types, tous entre 2et 3ans de plus que moi, avaient eux aussi tous un engin. L'oncle de B avait le garage à  deux roues en face du collège, B, je vous en reparlerais. On buvait, on fumait des joints et on tirait des bangs. J'étais la seule à  être bonne en cours et à  rentrer en seconde générale, au lycée accolé à  notre collège à  la rentrée de septembre, eux étaient soit empêtrés dans les redoublements, soit déjà  engagés dans des filières techniques. Nous « squattions » ensemble depuis 3ans. Premiers baisers, premiers joints, premières cuites, premiers murs pour aller en boÎte, le tout ensemble, surtout avec S dont les parent étaient bien plus cools et me couvraient pour tout. « Oui Mme A-S, Votre fille dort à  la maison, on la garde pour déjeuner elle rentrera demain après midi ». Pendant ce temps, les mères au téléphone, on était à  l'apéro avec le cousin et ses copains avec qui on passerait la soirée en boÎte en Espagne. Un exemple vers mes 13ans. Nous étions proches, S et moi, c'est ce qu'il faudrait retenir.

Une matinée d'été dans le Sud comme bien d'autres. De la bande ce matin il restait S et moi pour les filles, et tous les mecs sauf GB.
Soit B, F, A et GO. La tante de B ne serait plus là  à  partir de 13h, ils avaient fait le plein de « shime ». On est partis manger au Mc Do en attendant d'être sûrs que Tata avait laissé le champ libre. On se gare, dehors je précise. B et A partent devant on les rejoint.
A l'époque je ne mélangeais pas alcool et joints. Enfin j'évitais depuis que le jour de l'an précédent j'avais vomis sur ma conquête de la soirée (qui était dans la même classe, et avec qui j'aurais une histoire plus tard, quand il est devenu mannequin et sdf) au moment qu'il croyait crucial pour nous 2.

Nous étions bien là , tous les 6, à  boire comme des trous. Mais du peu que je me souvienne, c'était le plan des mecs, leurs alcool, l'appart de la tante de B, et eux qui insistaient pour que je sois le plus alcoolisée possible. Au point que S me dit « pas grave, tu resteras chez moi ». Les réactions de ma mère sont terrifiantes, encore aujourd'hui.
Mon dernier souvenir était sur la terrasse. B m'apprend à  frapper des Tequilas sans verre. Ca consistait à  me faire avaler une gorgée de Teq, une de Schweppes, garder dans la bouche et secouer la tête le plus violemment possible 2-3 fois avant d'avaler. J'essayais de prouver que je savais suivre les marques du carrelage (genre je gère), je me rappelle marcher en crabe et arriver à  les suivre une sur deux mais être fière de moi quand même.
Black Out.

Seule sur un rond point en pleine canicule. Coma éthylique. J'ai été raccompagnée chez moi en chaise roulante dans les escaliers, s'il vous plaÎt. Souvenir de ma mère qui me demande pourquoi de son éternel air horrifié « Qu'est ce que ma fille M'a ENCORE fait à  MOI ».
Je répétais « Tout oublier, Tout oublier ».
Alors, oui, j'ai un traumatisme d'enfance ( plusieurs en fait) qui pesaient déjà  lourd, mais ces mots n'ont pris leurs sens que des mois plus tard.

La nuit où je suis sortie de ma léthargie je ne comprenais rien à  ce qui avait pu se passer. Je croyais avoir eu un accident de scooter. Mon 501 posé sur la chaise était lacéré d'au moins 4 déchirures horizontales béantes toutes effilochées. J'étais couverte de bleus et de peau râpée-crôutée. J'enlève ma brassière à  rayures marinières et petits boutons sur le côté d'une manche… et là  stupeur et tremblements… Mon soutien gorge Dim dernier modèle tout neuf en satin crème avec un ruban au centre en zigzag est couvert de vomis. Il est sous mon tee shirt et il est couvert de vomis???? Ma culotte est bizarrement mise mais je refuserais de m'en rappeler pendant plusieurs années. Mes cheveux (bouclés volumineux et indisciplinés à  la base) sont cartonnés, ils ont manifestement trempé dans ma gerbe. Mais mon casque Bieffe violet est intact. Pas de planton? Et mon scout est en bas avec une tache de vomis visible depuis mon balcon
Putain mais que s'est il passé???
Je rassemble mes flashs sous la douche. Il y a le rond point et les men in black avec leur camionnette, ok, moi dans une chaise roulante dans mes escaliers en train de me prendre un coup. Ma mère qui me secoue « mais qu'est ce que j ai fait pour mériter ça » et moi qui lui répond « juste tout oublier ».
Ne pas faire un bruit, ma mère va me renier, hurler, criser etc autant partir discrètement, il doit être 6h du matin. J'attends sous la fenêtre de chez C la boulotte du groupe qui n'était pas là  cette fameuse après-midi qu'elle se réveille et me raconte ce qu'elle sait de ma mésaventure. J'ai le temps d'inspecter mon scooter. Couvert de tâches vertes, des restes de Get 27 et des TGV qui me donnent vraiment la nausée.

Les questions s'enchaÎnent mais je ne veux pas connaÎtre la réponse. Je trouve fort que mon scooter soit rentré tout seul. En fait c'était mes potes. Attentionnés, ils ont même gerbé dans la rue histoire de signer. Heureusement qu'ils ont pas abÎmé mon 2roues tout neuf et tout bleu.
Et cette histoire de vomi sur mon soutif. Premier flash/Vérite : Je suis allongé sur du béton, je sens les mains d'un type qui me soutient la tête sur ces genoux pendant qu'il me pelote les seins, ça c'est L, A est au dessus de moi, un autre B regarde devant en n'étant pas bourré (et s'il n'y avait qu'un seul coupable pour moi ce serait lui) et sort une capote. S lui dit « Fais gaffe elle est vierge » Pendant qu'elle roule une pelle à  GO et … elle se casse. Moi je suis complètement inerte.

Autre flash, Mais qui se passe chronoliquement plus tôt, Les 4 mecs, surtout B, le seul en état de réfléchir, décident qu'il faut descendre par le parking en sous sol. Et là  j'ai compris l'état de mon jeans, n'arrivant pas à  tenir sur mes pattes, ma descente fut chaotique, certains m'ont retenue d'autres m'ont laissée dévaler. J'ai fait 4étages comme ça. Souvenir du bas des escaliers, A me roule une pelle je tourne la tête pour vomir par-dessus bord.

C ouvre ses volets, j'attends un peu et viens frapper. Elle est étonnée de me voir, que j'ose encore me montrer après ce qu'il s'est passé. Mais quoi putain? Qu'est ce que J'AI fait de si grave??
« Tu t'es tapé les 4 en même temps »

Voilà  comment l'histoire a tourné, j'étais devenue la pute de la bande, le jour même mon copain de l'époque (avec qui je n ai jamais couché, puisque jamais fait avec personne avant ce jour dont je ne me rappelle pas) me largue par son meilleur pote qui ne sachant rouler s'encastre dans la cabine téléphonique d'une gendarmerie avec mon scooter, complètement mort pour le coup. Entre temps je suis aussi rentrée dans un bus sur la route des plages, les flics m'ont relevée (je suis restée 20min au milieu de la circulation la cheville- cicatrice à  vie- coincée sous le scoot trop lourd) en me disant de prendre un bain de mer pour virer le sang et qu'il y paraÎtrait pus rien. En sang, mon scout neuf esquinté et n'osant croire à  toute cette histoire, je suis retournée traÎner avec mes bourreaux. Juste cette foutue après midi où je reculais l'affrontement avec ma mère. Il s'est surtout limité à  l'état dans lequel j'avais mis mon scooter. " Autant donner du lard aux cochons". Voilà , après j'ai refusé de mettre un pied dehors jusque me rentrée au lycée, où j'ai changé de fréquentations. Je m'empiffrais et me faisais vomir toutes les nuits, à  défaut de parler, j'arrivais à  me vomir. C'était déjà  un soulagement. Avant ça j'étais anorexique restrictive, toujours la même, troquer une dépendance contre une autre.

Avec l'âge je me pose certaines questions sur notre chère fonction publique entre autres.
Pourquoi n'ont ils pas envisagé aux urgences, alors que j'étais jeunette et proprette, que je m'étais pas fait ça toute seule? Un kit de viol? Une prise de sang pour prouver que j'ai pas pris de drogue à  ma mère au moins? Même à  l'insu de mon plein gré? Attendre mon réveil que je puisse expliquer quelque chose d'autre que "Tout Oublié/Oublier"? Le SAMU ou les voisins ils ont pas trouvé étrange que je sois arrivée toute seule sur mon rond point? Personee s'est demandé comment mon scooter est rentré tout seul? Et pourquoi on s'est fait chier à  me le ramener si ce n'est par culpabilité? Même pas un signalement de l'histoire aux flics? Et ceux qui m'ont ramassée vautrée en état de choc ( au loin de m'être pris un bus qui m a même pas sentie) sur une 4voies, ils se sont pas dit que j'avais l'air franchement paumée? Ou que ça pourrait intéresser quelqu'un de venir me chercher, sans que je courre le risque supplémentaire de me tuer à  conduire en sang?
Quelque chose qui aurait pu appuyer ma parole si j'avais voulu parler.. Si j'avais trouvé à  qui parler...

J'ai fini par vendre mon corps puisqu'il leur appartenait déjà , au moins j'ai vendu chèrement un corps qui n'a jamais été à  moi, c'était aussi un moyen de capter l'amour inconditionnel de mon père pour ses putes, toujours du même âge ou plus jeunes que moi, qui m'ont remplacée dans son coeur depuis le jour où la vie nous a écartelés. J'avais dix ans, 23 le jour où je l'ai revu dans un aéroport. J'étais déjà  devenue escort pour arriver au bout de mes coûteuses études. Ma famille est riche et pleine de relations, mais le mal était fait. Et au jour d'aujourd'hui je ne parle plus à  mon géniteur. C'est une autre histoire, mais cette dernière explique un peu mieux la mienne. Et le distinguo que j'ai vite appris à  faire entre moi et mon enveloppe, histoire de pas me détester de trop. Mon corps, c'est juste pas moi. Ca résout des conflits même si c'est un peu schyzo comme position

Je n'aurais jamais cru pouvoir écrire là  dessus, tellement c'est loin et tellement c'est digéré, pourtant ça n'a jamais été raconté à  un psy, tellement j'ai décidé que ça ne ferait pas partie de moi et tellement la culpabilité m'a suivie. Je n'ai pas vraiment d'émotions à  ajouter à  ce récit, j'ai juste mis ça le plus loin possible, le plus longtemps possible… Et j'ai appris à  vivre avec.

J'ai voulu en parler une fois à  ma mère à  l'âge de 17ans, c'était le jour où elle a découvert que j'étais anorexique, et boulimique vomisseuse ( un drame d'avoir bouché l'evier, elle est maniaque de la propreté, sans ça elle serait passé à  côté 5ans de plus). J'ai commencé à  expliquer tu te rappelles du jour où j'ai fait un coma éthylique, on m'a fait boire, la suite je ne l'ai pas voulue…
« L'hôpital m'a bien dit que pour être dans cet état là  il ne devait pas y avoir que de l'alcool »
« Y avait rien d'autre » Vrai de vrai, je ne touchais à  rien à  14ans et j avais été première de ma classe toute ma vie.
« Maman laisse moi te raconter »
«  Si on se fout dans des états pareils, c'est qu'on l'a bien cherché ce qui est arrivé »
J'arrivais juste à  envisager de formuler le terme « viol collectif » à  voix haute. A leur faire payer, j'avais enfin intégré, j'envisageais même d'écrire cette fameuse lettre au procureur, je voulais « laver mon honneur » d'une certaine manière, ma mère a coupé court à  tout ça. Fallait faire comme j'avais fait jusqu'alors : comme s'il ne s'était jamais rien passé.

J'ai essayé d'en reparler une fois à  ma mère elle m'a traitée de menteuse. Et Dieu sait combien j'aime ma mère. D'où cette sorte de dualité en moi, quand j'écris cette histoire, pour la première fois, je me sens limite usurpatrice.

Est-ce que je l'ai cherché? est ce que c'était bien un viol? Est ce qu'on se reconstruire si quelque part on ne l'a jamais admis? Si on est même plus sûr que ça c'est passé? Si personne n'a jamais essayé de vous croire? Ma mère m'a refusé la réalité de cette expérience, qui d'autre m'aurait écoutée?

Prostituée et toxicomane... C'est ce que j'ai fait de ma vie, je suis certaine que cet événement y a été pour quelque chose, mais si j'essayais aujourd'hui de me confier, je sais que j'inspirerais le doute, l'incrédulité. Je sais que j'étais mineure, et il n'y a pas de prescription, je ne compte saisir aucune justice, mais si je le désirais, je pense que ce qi a découlé de ce jour, plutôt que servir mon argumentation la réduirait à  néant.

Les gens préfèrent croire que vous n'êtes pas comme eux, qu'à  eux ça ne leur arriverait pas...


Catégorie : Témoignages - 04 septembre 2015 à  15:21



Commentaires
#1 Posté par : sud 2 france 04 septembre 2015 à  15:53
très.....touchant....

 
#2 Posté par : wastedreamor2 04 septembre 2015 à  16:03
Je voulais juste rajouter la dernière dimension des conséquences de cette histoire,
Mon premier amour, M, qui fut le premier tout court 2ans plus tard ( dans ma tête du moins), savait que je n'étais pas vierge, mais il n'en a jamais su la raison, et n'a jamais su qu'il était le premier, bien que notre histoire ait duré 6ans par intermittence.

Je l'ai laissé partir parce que je l'aimais vraiment et que je me sentais incapable d'être aimée, surtout par lui, je ne voulais pas faire son malheur, et trouvant qu'on s'était rencontrés trop jeunes, je ne voulais pas qu il me reproche un jour de lui avoir fait louper sa jeunesse. Il serait donc mieux sans moi. Aujourd'hui il est marié à  celle qui m'a succédée dans son coeur, (son coeur il m'en a parlé après notre histoire, notre histoire c'était plutôt la guerre des nerfs sans parole). Son deuxième fils est né le mois dernier.

Et moi je stagne bordel!

 
#3 Posté par : stella 05 septembre 2015 à  09:58
C'est fou comme la culpabilité peut ressortir de ce genre d'histoire. Tu es quand même VICTIME dans cette histoire. Et oui les hôpitaux, les pompiers et ta mère aurait du réagir. Ils auraient du te poser ou se poser les bonnes questions.
Jamais tu n'as eu l'envie de parler de tout ça a quelqu'un ? À part ta mère je veux dire (si on peut appeler ça comme ça.... Désolé). Cela te ferait peut être avancer de discuter de tes émotions de ta culpabilité, de ton histoire à  un professionnel, qui sera sans jugement.
Je pense sincèrement que cela pourrait te soulager, au moins de ce poid de culpabilité.

Tu n'es pas coupable, personne n'est jamais coupable de se faire violer. Et oui c'est un viol! Ils ont profité de toi, de ton état d'ébriété. Quel bande d'ordure et ta copine de l'époque mais quelle salope. Excuse moi du terme mais vraiment ça me touche.

Comment te sens tu après toutes ces années? Ta vie devient-elle plus stable? As-tu finis tes études? Continues-tu l'escorte?

 
#4 Posté par : wastedreamor2 05 septembre 2015 à  12:10
Merci @ Sud2France & @ Stella ...

Je vais essayer de répondre brièvement aux questions, parce que là  aussi il y aurait matière à  dissertation...

Si j'ai eu envie de parler de ça à  quelqu'un?
Je suis bipolaire, j'ai pété quelques durites bourrée bien plus jeunes et j'ai du raconter ça à  1 personne, mon meilleur ami rencontré à  la rentrée suivante et j'avais déjà  commencé à  être escorte, dc vers 22/23a.
Sinon mon copain actuel ( 10ans de relation, le seul en qui j'ai jamais eu confiance). Plus pour essayer de décrypter ma mère et son comportement que pour raconter "ça". Je lui ai fait lire ce texte hier après m, depuis il en sait autant que vous...

Quant aux professionnels, j'ai eu de mauvaises expériences, ça ne me donne pas l'impression qu'en parler un jour changera quelque chose. En plus quand je relis mon pavé, je réalise que je suis incapable d'associer la monder émotion à  cette histoire. Il y a d'autres choses que j'ai l'impression d'avoir plus de mal à  accepter : les coups, la toxicité de mes 2parents, mon déracinement à  8ans, l'abandon/kidnapping sur ma personne, l'indifférence & la violence de ma famille paternelle depuis, mon gd père ex nazi ( et moi suis demi rebeu " la sale bougnoule"), qqs clients bien jetés, ma bipolarité pas vraiment traitée , mon rapport à  la coke et aux aiguilles, un internement HDT franchement traumatisant, la mort y a 1an de la grand mère pat. qui m'a élevée sans que l'on ne m'avertisse, d'autres décès.

Il y a telllement de trucs qui dans le fond doivent bien me travailler que la tâche me semble herculéenne. Ma dernière psychologue (22ans) et psychiatre associée ont décidé que je n'étais plus bipolaire ( alors que c'est re diagnostiqué depuis par 5 toubibs ou psy). Borderline "seulement". Résultat on était sensé bosser sur quoi pendant les séances??? Aucune écoute des "je vous crois pas", "c'est tjs pareil avec vous" tout le temps. J'ai arrêté d'y aller et la psychiatre en a conclu que "personne ne pourrait jamais m'aider" et m'a filé les coordonnées d'une collègue spécialisée dans les troubles du comportement alimentaire lors de notre dernière séance. Ca j'ai toujours pas compris.
Sinon j'ai testé TOUTE la pharmacopée AD/ neuroleptique grâce à  elle, à  raison de changement d'ordo tous les mois(ou 2semaines à  la fin). C'était pas adapté, je n'en voulais pas, je suis restée deux ans sans traitement. C'est mieux que dans le cirage. J'en ai un léger depuis Mars.

Je ne suis plus escorte depuis 4ans. J'ai fini mes études, mais ça fait tellement lgtps que je n'ai pas bossé dans "ma branche" que je ne suis plus "bankable" pour un employeur, donc là  je me suis remise dans les bouquins et je tente certains concours de la fonction publique pour pas perdre mon niveau d'études.


Ma vie est plus stable, j'ai quelqu'un depuis 9ou10ans. Mais mon entourage/ex amis/famille sont  "so judgemental", j'aurais jamais du être honnête. Mais considérant que sans mes propres voies je serais morte la gueule ouverte depuis bien longtemps, je m'en foutais un peu de l'avis général. J'ai quand même évolué en ne vivant plus au jour le jour, en me droguant BCP moins, et tout le monde me ressort mon passé dans la gueule comme un boomerang.

J'essaye de me concentrer sur Mes concours/ Un job qui me plaise/ Mes bouquins.

 
#5 Posté par : Jean C. 05 septembre 2015 à  14:07
Merci pour ce témoignage bouleversant. Désolé que tu aies vécu un tel traumatisme. Tu n'es pas seule et j'espère que tu trouveras des personnes qui ont vécu des choses similaires et qui t'aideront à  mieux accepter ce qui s'est passé et surtout à  ne plus te sentir coupable. Je pense malheureusement que c'est en grande partie la société qui te fait te sentir coupable:

A part cet événement horrible, il y a d'autres choses qui me frappent dans ton récit: D'abord quand tu dis que tu "es devenue la pute de la bande". Ce qui me frappe, (mais ne m'étonne pas beaucoup, c'est le fait que l'on t'a collée une étiquette de "pute". Je pense que ce genre d'étiquettes influence beaucoup les relations qu'aura une personne (les personnes qui lui seront disponibles pour établir des relations sociales), mais aussi sur la manière dont une personne se perçoit. Est-ce que je me trompe si j'émets l'hypothèse que les étiquettes de "toxicomane" et de "bipolaire" t'ont elles-aussi été collée de l'extérieur, par la société?

J'ai été abusé sur une période relativement longue étant enfant, les 2 thérapies que j'ai faites se sont focalisées sur ça, mais elles m'ont été inutiles: dans mon cas, je ne l'avais pas vécu comme un traumatisme, mais ça a eu un grand impact sur mes relations avec les filles et sur la confiance que j'avais en moi, mais mes problèmes ne venaient principalement pas de là .

Mon principal problème c'est que je me sentais anormal parce que la société me considérait comme anormal. A l'école et à  la maison, j'étais plutôt agité. J'ai deux frères plus âgés et, si j'ai fait mes premières conneries avec eux, ils m'excluaient souvent. Mes parents travaillaient beaucoup et le rôle de mon père, au quotidien, en dehors des vacances, se limitait plus ou moins à  m'engueuler et à  me fesser. Je me faisais engueuler pour les conneries de mes frangins. A l'école, je me faisais traiter comme un enfant à  problèmes et certains profs n'ont pas hésiter à  me tirer les cheveux, gifler ou tirer les oreilles. Mes parents étaient convaincus que j'avais un problème psychique, alors ils m'ont fait consulter plusieurs spécialistes qui ne m'ont trouvé aucune tare. A cette époque, je fréquentais déjà  surtout ceux qui étaient aussi considérés comme des enfants à  problèmes.

Un jour, j'étais avec de bons amis dans leur garage (qui nous servait de local pour nous rencontrer). Un de leurs cousins fumait des joints et consommait aussi (je ne le savait pas encore), de l'héroïne. Il leur avait appris à  fabriquer une pipe à  eau. Nous en avons fabriqué une pour y fumer simplement du tabac (j'avais 14 ans). Un voisin est passé devant le garage: la nouvelle a fait trois fois le tour de mon petit village. Aux yeux des villageois, je n'étais plus l'enfant à  problèmes. J'étais devenu le drogué. A partir de là , ma mère a commencer à  me saouler avec les théories de l'époque sur les drogues, genre "tu fumes un joint et tu finiras avec une pompe dans le bras), alors que je ne m'intéressais encore pas du tout aux drogues et qu'elles me faisaient plutôt peur. Elle a aussi commencé à  me faire les poches régulièrement. Elle est devenu complètement parano et, c'est là  encore où la société dans son ensemble "entre en action", elle a commencé à  demander des conseils autour d'elle, conseils qui ont alimenté sa parano. En fait, elle a fait tout ça parce qu'elle croyait aux conneries qu'on lui racontait sur les drogues, mais le résultat, c'est que je n'ai plus eu aucune intimité et que j'ai pris de plus en plus de liberté. C'est aussi que quand j'ai commencé à  fumer mes premiers joints et que je me suis rendu compte qu'elle m'avait raconté des conneries, je n'ai eu qu'une envie, c'est de tout essayer, ce que j'ai fait. J'ai fait deux thérapies alors que je n'étais dépendant à  aucune drogue, simplement pour éviter de faire plus de prison que ce que j'avais déjà  fait. Le résultat le plus ennuyeux, c'est qu'à  partir de là , j'avais officiellement un statu de toxicomane.

Quelqu'un qui m'est très proche a été diagnostiquée "borderline". Elle refuse cette étiquette et se considère plutôt comme quelqu'un qui a de la peine à  gérer ses émotions et qui doit apprendre à  le faire.

Tout ça pour te dire qu'à  mon avis la perspective d'un psychologue serait trop restrictive pour que tu puisses réellement comprendre ce qui t'es arrivé dans toutes ses dimensions, cas l'analyse d'un psychologue serait focalisé sur toi et ta famille alors que c'est l'ensemble de la société qu'il faut prendre en compte.

J'espère que ces pistes de réflexion pourront t'aider. Et, le cas échéant, si tu es d'accord, j'aimerais bien savoir dans quelle mesure ce que j'ai écrit te fait écho.

Tous mes v œux de bonheur. Ne te laisse pas abattre par le regard des autres. Tu peux être fière d'être toi. Profite de la vie!

 
#6 Posté par : wastedreamor2 05 septembre 2015 à  14:40
@ Jean Croisier, merci pour ton témoignage, touchant au demeurant.

Nous avons un sacré point commun, je m'explique :

Juste avant cet épisode, alors que ma mère et son copain étaient en vacances, tjs avec la même bande, nous fumions des bangs sur le balcon( je voulais pas que l odeur s incruste, bien mal m'en a pris). Un Gros bang. Un voisin CRS m'a dénoncée à  ma mère.

Depuis sa parano est devenue sans bornes (elle me traitait déjà  de pute et catin vers mes douze ans, je sais que ça y est pour quelque chose ses insultes, je suis devenue la pire image qu elle pouvait se faire de moi. Au moins je me faisais traiter pour ... la vérité.).

Les poches, mon journal intime, elle me suivait même parfois ou me faisait suivre par son mec, est ven ue me sortir par la peau des fesses de bars où elle m'a vue avec ts mes amis et un foutu Monaco. Tellement flippée d'elle j'ai arrêté de fumer de 15 à  21ans. C'était menaces de'analyses d'urine et de transfert au collège de la Légion d'honneur ( son père l'a). Et j'étais aussi éternellement droguée pour elle même si j'étais clean, elle m'a jamais crue pour rien, et m'a encore foutue dehors à  22h30 cet été avec mon copain & mon chat alors que j'habite à  800 bornes et que les billets non remboursables m'avaient déjà  coûté un demi bras. J'ai du rajouter 300€ de plus pour rentrer à  Paris.

Tout ça parce que j'ai été malade comme un chien à  cause de trois bières aux fruits rouges. Bah non je m'étais forcément mise minable "et elle voulait rien savoir". "Peu importe si je m excuse demain ou dans un an, elle veut plus entendre parler de moi". Je suis infantilisée dévalorisée "salie" constamment. J ai passé 3ans sans la voir, ça l'a mm pas fait réfléchir. Sans parler de son copain qui me hait et avec qui j'ai vécu de nombreux épisodes de violence de 12 à  Maintenant. C'est lui qui lui rabâche que je me drogue et ne vais rien, quand à  mon mec qui a le vhc, "c'est comme le sida, une maladie de drogué" et ça peut se transmettre par la salive, ça je savais pas.

Ils ont coutume de jeter mes draps quand je m'en vais. Je crois que ce coup ci je suis partie pour de bon( même si j'ai déserté sa maison  17ans, je revenais Noël & étés). Et encore elle c'est le parent qui m'aime, mon père c''est presque pire. Si, c'est pire.

Une fois je l'ai rappelé fiers de moi au bout de 2ans sans appel, car j'etais sevrée depuis dix huit mois. Il me sort " je m attendais à  ce que tes prochaines nouvelles soient pour m'informer de ton décès dans un caniveau avec R, la seringue dans le bras".

Je suis d'accord avec toi, la société nous stigmatise et on finit par réagir comme si on était devenu cette projection de nous mêmes qui à  la base n'était pas soi.

"L'enfer c'est les autres"
Reputation de ce commentaire
 
Commentaire très sincère tout en étant très réfléchi. Et on a des points communs

 
#7 Posté par : Jean C. 06 septembre 2015 à  02:11
Merci de partager tout ça! C'est important de le faire...

Concernant l'hépatite C, elle se transmet par le sang. C'est la A qui se transmet par la salive. La personne qui a l'hépatite C est contagieuse quand son hépatite est active. On peut la traiter et la rendre inactive. Donc, le mieux, à  mon avis, c'est encore de prendre rendez-vous avec un médecin pour en parler. Mais deux de mes copines l'ont eue et je ne l'ai pas. Il faut faire attention aux contaminations par le sang. On y pense pas forcément mais on a de nombreux vaisseaux sanguins dans le nez et si l'un d'eux saigne un peu, cela ne se voit pas forcément. En cas de sniff, il faut donc éviter le partage de paille. (chacun sa paille).

Pour le reste, je n'ai qu'une chose à  te dire: tu m'as l'air d'être intelligente et d'avoir une grande expérience de vie. Sois en fière. Émancipe-toi du regard des autres et croque la vie à  pleines dents parce que tu le mérites largement. T'en as déjà  assez chié...

Bon courage et merci de partager ton expérience avec nous. Cela nous fait du bien à  tous.

 
#8 Posté par : wastedreamor2 06 septembre 2015 à  11:05
Et encore merci JC de rappeler les mécanismes de transmission de l'hépatite C...
J'aurais du m'y attarder au lieu de me contenter de raconter la psychose de mon beau-père.

Je l'ai eue. Elle n'a jamais été active et je me suis guérie spontanément (comme 30% des cas).
Mon copain c'est une autre histoire. Il n'arrive pas à  se faire prescrire le traitement, malgré son stade 3, il ne va pas assez mal pour son doc & la sécu & il a raté son rencard à  Villejuif (bah ouais il gère plus grand chose). Moi, son état me flippe franchement.

Le virus est hyper résistant et reste actif dans du sang oxydé (séché), à  l'air libre. C'est plus facile à  attraper que le VIH.

Avec le traitement on est guéri en 2mois (ou3?). Ce "nouveau" traitement a succédé il y a 2ans ( je crois) à  celui par interféron qui était épuisant. Seulement les laboratoires le facturent (après négociations en plus) la bagatelle de 55 000€... D'où la réticence de la sécu à  l'octroyer.

Moi je partirais plutôt du principe que s'il faut rajouter le coût d'une greffe, ou attendre une cirrhose, à  terme, les traitements cumulés seront plus onéreux que traiter l'hépatite avant qu'elle n'ait fait de dégâts sérieux. Mais ça ne dépend pas de moi...

Sûrement de la masse des connards qui comme mon beau père pensent que ça à  un intérêt limité de soigner une maladie de toxos et pédés.

 
#9 Posté par : stella 06 septembre 2015 à  12:27
C'est marrant comme la société étiquette très souvent les gens sensibles et intelligents par "borderline" ou "bipolaire".
Je vois aussi mon copain à  qui on a donné cette etiquette... En tout cas les psy et médocs ne l'ont jamais aidé. Il utilisé les toxiques pour se sentir plus apaisé. Je pense pas qu'un jour il pourra vivre sans.

 
#10 Posté par : wastedreamor2 07 septembre 2015 à  00:52
On peut, j'ai pu : Je les ai tous arrêtés du jour au lendemain, à  la mort de mon grand père en 2008. Et la liste établie par le même AP HP qui m'a internée était costaud. Je m'en voulais tellement qu'à  cause de mon état ( de manque jusqu'au trainvia paris) je ne l ai pas vu la derniers fois que j'aurais pu. Alors pour "expier" j'ai arrêté tous les médocs.

On a essayé de m'en faire reprendre des dizaines de fois, j'essaye, si ça me catsagne trop je refuse... Et pour l'instant j'ai tout refusé à  part le lamyctal qui marche sur ma cousine ( qui est aussi bipolaire, comme bcp ds ma famille). Elle sa vie va on ne peut mieux donc j'attends des miracles de cette molécule.

Franchement on peut arrêter, considérant le manque d'opiacé comme l'apogée du syndrome, j'ai presque pas senti les autres ( si Bzd l'été dernier, pas drôle du tout).

Après vivre sans traitement si tu es convaincu qu'y a un truc qui tourne pas rond c'est pas l'idéal non plus. Je l'ai fait, plusieurs fois de longues périodes, mais je reprends coke ou hero à  chaque fois... La fameuse auto médication.

En ce moment je médite sur l'intérêt d'une thérapie EMDR, on doit tous associer des situations banales à  des trucs pas cols et se les rejouer. C'est ma piste actuelle. Mon cerveau, j'en ai besoin si je veux encore faire quelque chose de ma vie. Donc les psychiatres ne me répondant qu en termes d AD, neuroleptiques, et autres lithium... Je leurs ai fait mes adieux en février.
Àh pardon Stella, je t avais mal comprise, bah oui comme ton copain, les toxiques c est ce qui m apaise tout en restant le "moins invasif". Quand tu vois les zombies d'HP et que tu sais qu'on a voulu faire e toi l un d'entre eux ça laisse pas confiance à  la médecine psychiatrique de 2015

 
#11 Posté par : Sasaia 07 septembre 2015 à  01:25

stella a écrit

C'est marrant comme la société étiquette très souvent les gens sensibles et intelligents par "borderline" ou "bipolaire".
Je vois aussi mon copain à  qui on a donné cette etiquette... En tout cas les psy et médocs ne l'ont jamais aidé. Il utilisé les toxiques pour se sentir plus apaisé. Je pense pas qu'un jour il pourra vivre sans.

C'est ma hantise .idem que ton homme .Et pourtant je m'obstine a me sevrer .les Ad et autres médocs n'aident pas ma bipolarité .
S en ajoute l enfance et ma vie de femme abusée et maltraitée .ton mec  qui te juge  en te classant toxico .je tiens pour mes enfants .je suis en sevrage depuis ce soir ,et tout se que je ressens c'est l'envie de mourir


 
#12 Posté par : Jean C. 07 septembre 2015 à  13:08
L'envie de mourir, c'est quelque chose que j'ai connu, mais il vaut mieux aller de l'avant et montrer à  tous les connards qu'on peut être autre chose qu'un "tox" ou un "malade".

wastedreamor2, c'est à  toi de savoir si les médicaments te font ou non du bien. Mais en tous les cas, ne laisse pas les gens te réduire à  une identité de "malade" ou de "tox" ce genre d'étiquette deviennent rapidement un statu social et tu es bien plus que cela. En ce qui me concerne, en menant à  bien mes études tout en étant père de famille, j'ai montré que j'avais des compétences comparables à  n'importe quelle autre personne, même si je n'arrive pas à  trouver ma place dans la société.

Etre fragile psychiquement quand on a vécu ce que tu as vécu, je dirais que c'est normal:on met du temps à  digérer et à  comprendre ce qui nous est arrivé et quand en plus la société nous rejette, on a vraiment tendance à  se sentir comme une merde.

Mais si tu es sensible, tu m'as aussi l'air très intelligente et pleine de qualités humaines. A mon avis, tu es quelqu'un de bien, donc tu dois vraiment en prendre conscience et exploiter toutes les richesses de ta personnalité sans te laisser réduire à  une "malade" ou une "tox". Digère ce qui t'es arrivé et essaie de te faire du bien et de te réaliser dans des choses qui te plaisent. Tu peux prendre ta revanche et ça vaut vraiment la peine de montrer à  tous les connards pleins de préjugés qu'on a autant de valeur que n'importe quelle autre personne (et qu'on les emmerde...)

Je te trouve sympa. Le monde a cruellement besoin de gens sensibles, sympas et intelligents, alors va de l'avant! Tu as tout mon soutien.

 
#13 Posté par : PtitYoda 07 septembre 2015 à  14:26
Whaou @wastedreamor2 ! Ton témoignage est renversant pour moi ^^ Merci de l'avoir partagé.

Je voudrais juste pouvoir te prendre dans mes bras, te serrer fort contre moi et te chuchoter à  l'oreille que tu es une belle personne, que la vie est belle malgrés tout.

Je parcours ce site depuis longtemps et tu es la première à  réellement me donner l'envie de m'inscrire afin de pouvoir te répondre.

Un admirateur.

 
#14 Posté par : Jean C. 07 septembre 2015 à  15:59
wastedreamor2, à  mon tour de partager. J'ai écrit une version bien plus détaillée de mon histoire que tu trouveras ici: https://www.psychoactif.org/blogs/Comme … html#b1520

Pour le reste, je partage le sentiment de PtitYoda...

Comme tu as aussi des admirateurs, n'écoute pas trop ceux qui te dénigrent... wink

 
#15 Posté par : wastedreamor2 08 septembre 2015 à  07:33
@ Ttityoda, tu m'honores, je n'en espérais pas tant!
@ Sasaiatout mon soutien pour ton sevrage

Jean croisière, je m'en vais lire ton nouveau blog...

 
#16 Posté par : wastedreamor2 08 septembre 2015 à  11:09
Et j'oubliais :

Bienvenue sur le forum PtitYoda,

Tu verras, on se sent bien dans le coin..

 
#17 Posté par : Jean C. 08 septembre 2015 à  18:52
Je ne t'ai jamais rencontrée, mais je t'adore déjà . Prend conscience de toutes tes qualités et de tes compétences. Les projets d'études dont tu m'as parlé sont une très bonne idée. Je t'ai mis quelques infos sur mon blog. Vas-y! Des aides existent et ça te fera surement beaucoup de bien.

Amicalement, Jean wink

 
#18 Posté par : wastedreamor2 12 septembre 2015 à  08:35
Jean je te remercie enormement de ton soutien et de ton attention, tu m'as réellement rendus les jours "post-catharsis" plus aisés à  vivre. Un peu de brown aussi, mais on se refait pas...

Je crois que j'avais besoin de sortir ça de moi pour avancer en me sentant moins coupable vis à  vis de ma mère suite au clash de cet été.

Merci de votre soutien, c'est une denrée rare.

 
#19 Posté par : Jean C. 12 septembre 2015 à  10:35
wastedreamor,

merci à  toi d'avoir d'avoir partagé ton histoire. Fait chier: c'est trop souvent les personnes sensibles, intelligentes et sympa qui s'en prennent plein la gueule... En tout cas, à  mon avis, tu es pleine de richesses. J'espère que tu prendras conscience de toutes ces richesses et que tu ne te laisseras plus rabaisser par des préjugés à  la con...

Tu dis: "Un peu de brown aussi, mais on se refait pas...". Ne te dévalorise pas parce que tu as consommé une drogue. Il n'y a rien de mal à  cela. En plus, une grande partie des gens qui te demandent d'être abstinent sont des buveurs d'alcool ou des fumeurs... A mon avis, le principal élément à  prendre en considération ce n'est pas le fait de consommer des drogues, mais pourquoi et comment on les consomme (on peut consommer une drogue pour échapper à  une réalité trop pesante, mais on peut aussi consommer des drogues par pur plaisir, pour booster ses performances, pour partager (côté social: fait tourner...), pour des raisons thérapeutiques, etc.). Il y a aussi différents types de consommation: non problématique, excessive, problématique, dépendance...

Il y a deux ans, j'ai fait un gros travail de documentation sur des programmes de logement pour personnes dépendantes et sans logement, sans exigence d'abstinence et sans exigence d'avoir un projet, mais qui offrent toute une gamme de services auxquels peuvent accéder les personnes, sans y être obligées. Ces programmes de logement s'appellent "housing first" et la plupart ont été évalués systématiquement. Les résultats sont impressionnants (j'ai fait une vaste revue de la littérature scientifique à  ce sujet). Je ne vais pas entrer dans les détails, mais l'élément qui est important ici, c'est que la plupart des personnes se stabilisent et diminuent leur consommation au fur et à  mesure que leur situation s'améliore. Elles ne deviennent pas nécessairement abstinentes, mais elles se stabilisent... (En fait, la plupart des personnes que je connais qui sont sorties d'une dépendance continuent à  consommer certaines drogues pour le plaisir). Tout ça pour dire qu'à  mon avis, le plus important c'est que tu prennes conscience de ta valeur et que tu aies des rêves à  poursuivre. Les études, c'est vraiment une très bonne idée, c'est possible et ça te fera beaucoup de bien de faire quelque chose qui te plaît et de parler de plein de choses avec d'autres étudiants.

Donc, globalement, je te dirais fais-toi plaisir en faisant des choses qui te plaisent, ne te laisse pas trop toucher par le regard des autres (s'ils ont des préjugés, c'est qu'ils sont ignorants, ce qui est normal après près d'un siècle de propagande anti-drogues...) et croque la vie à  pleines dents: poursuis tes rêves. J'ai très envie de te savoir heureuse...

A+!

 
#20 Posté par : BedBug 12 septembre 2015 à  13:06
Il est des jours, des choses qui me font profondément, mais alors profondément, haïr mes contemporains (oui je sais ne faisons pas de généralités) et ajoutent bien des questionnements concernant la perception ou plutôt l'acceptation que j'ai de nôtre société (pour ne pas dire espèce) et ce moment présent en fait partie.

Ce genre de contact avec la (ou une) réalité est terrible, bouleversant, révoltant et pourtant tellement indispensable pour avoir """pleinement""" conscience de ce qui nous entoure, une leçon d'humilité comme j'aime à  le dire, et rien que pour cela merci.

En dehors de tout ça, pour faire plus "léger", j'aime bien ta façon d'écrire; personnellement j'étais un peu perdu au début avec les pseudo mais la tournure que tu as donnée à  ce récit (comme une sorte de mauvais rêve) est vraiment très forte, bravo.

Et bravo également pour avoir réussis à  verbaliser ce secret, take care.

 
#21 Posté par : BedBug 12 septembre 2015 à  13:22

Le virus est hyper résistant et reste actif dans du sang oxydé (séché), à  l'air libre. C'est plus facile à  attraper que le VIH.

Tout à  fait, l'hépatite C étant très résistante à  l'air libre (de quelques minutes à  quelques heures pour le VIH c'est encore un peu confus contre +/- 16h à  plusieurs jours pour l'hépatite C) cela la rend d'autant plus dangereuse. C'est très trompeur pour les gens qui ne pense en premier lieu qu'aux transfusions sanguine et aux rapports sexuels mais du sang on peut en perdre/échanger très facilement (pailles, brosse à  dents, etc) en très petite quantité certes mais parfois cela peut être suffisant.


 
#22 Posté par : wastedreamor2 13 septembre 2015 à  11:35
@BedBug, merci pour tes précisions, moi meme j'ai chopé le VHC alors que j'avais arrêté l'escorting et que je ne mme shootais plus, tout en n'ayant t à  peu près zéro vie sexuelle (les ravages de 20ans au sub...)avec le même partenaire.

 
#23 Posté par : Syam 16 septembre 2015 à  00:09
Juste WD2 pour te dire que j'ai développé une réponse ici mais qui s'adresse aussi en particulier à  toi - et à  toutes les victimes :

https://www.psychoactif.org/blogs/Ghb_1 … tml#c10257

 
#24 Posté par : wastedreamor2 02 janvier 2016 à  23:03
Je ne lis ton commentaire qu'aujourd'hui..
Si la terre comptait plus de Syam que d'êtres humains

 
#25 Posté par : sawa 03 janvier 2016 à  12:54
attention à  l'hépatite, elle dégénère souvent en cancer du foie très difficile à  soigner. Cherchez les médecines douces et alternatives qui, prises au début, sont souvent efficaces. Pour les traitements psychiques dans les chocs psychologiquess et les traumatismes, les psychanalyses et autres psychothérapies courantes sont insuffisantes, inopérantes, tant que le travail sur les énergies du corps et de l'âme n'est pas fait.
Bon courage à  vous toutes et tous pour cette nouvelle année.

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