Catégorie : Carnet de bord - 26 janvier 2019 à 23:01
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Je ne pensais pas que c'était possible mais c'est exactement le traitement que je souhaiterais, ce serait juste parfait je pense - au moins d'essayer...
Pour te répondre Emma,
- la consultation me fait terriblement peur donc je n'y pense pas concrètement encore, ça reste une solution présente dans mon esprit si je vois que je replonge vraiment trop hardiment et régulièrement dans le produit. Une prescription de ritaline serait le top mais effectivement, ça doit pas être évident à obtenir.
-Les associations, j'ai aussi peur de m'embourber dedans et d'avoir des contacts dans la même situation qui me rappelleraient sans cesse ma condition. Déjà que j'essaie d'y penser au minimum... Et j'ai peur d'orienter mes relations sociales vers un lieu de consommateurs qui pourraient éventuellement me faire consommer plus au final...
Introuvable pourquoi ?
Qu''attend tu comme personne ?
Et si tu en avais une, es tu sur que tu arriverai à l'appeler en cas de craving ?
Je n'ai personne à qui faire suffisamment confiance pour en parler sans que ça se sache et que l'on me juge, ou pire, que l'on propage ces infos sur moi, ce qui serait embêtant.
Je cherche juste une personne de confiance qui aurait sensiblement le même vécu que moi pour en discuter mutuellement et pouvoir justement l'appeler en cas de craving intense, ce que je ferai bien sûr sans hésiter. Actuellement j'ai deux exutoires.
1) Lorsque j'ai le craving j'appelle des proches mais ça ne fonctionne pas car j'évite le sujet (ils ne savent rien).
2) Écrire et déballer mon sac fonctionne bien même si au final je consomme quand même.
Le parfait équilibre serait d'avoir un proche pour pouvoir l'appeler et lui déballer mes problèmes pile au moment venu et vice versa : je pourrais l'aider aussi en cas de situation similaire. Je pense que ce serait vraiment génial.
Journal de cocaïné n3 - deux semaines
Première semaine : 0 consommation
Pourquoi?
Comme d'habitude: journées très occupées, fatigantes mais surtout : état grippal donc l'envie de c totalement annihilé même le samedi soir là où d'habitude le craving est à son paroxysme. En plus ce jour là j'étais de sorti dans un bar avec des connaissances professionnelles qui consomment aussi - ce que j'ignorais. Ils avaient commandé de la C mais heureusement ils n'ont pas réussi à finaliser leur deal pour des raisons que j'ignore, et donc j'ai pu éviter de consommer.
=> 10 jours d'abstinence soit 3 de plus que d'habitude
mais facteur maladie à prendre en compte - réduit le craving presque au néant.
-Mardi suivant:
Je craque le soir. 500mg, sniff, 40e. Qualité moyenne par rapport à d'habitude
*Motifs : récompense de mon travail, sortie de maladie, envie de travailler encore toute la nuit tout en kiffant ma race, je savais par anticipation que j'allais gérer le lendemain : juste compromis réalisable et réalisé.
*Bilan des effets : effets de bonheur trop courts, hypocondrie, courbatures, anxiété, paranoïa, descente affreuse, impossible de dormir => catastrophique. effets négatifs > effets positifs
-Samedi (aujourd'hui)
Je craque le soir. 500mg, plugg, 40e. qualité bien meilleure
*Motifs : identiques à ceux de Mardi
*Bilan des effets : plus long, agréable plateau, plus de tics, moins de courbatures, descente moins raide, stress et angoisse moins forts... effets positifs > effets négatifs (pour l'instant)
*Pourquoi autant de différences d'effets?
-Qualité de la C
-ROA (sniff vs plugg)
-Redose plus fréquente
-Usage abusif de kratom red thaï
Sur ces deux consos:
*Observations : à chaque fois c'était après une bonne journée vers 19h (chargée et bien passée, et après un tour vers le plan en compagnie d'amis)
*Problèmes : proximité avec le plan => tentation ++
bonne journée => tentation ++
fatigue, besoin de travail malgré la fatigue, besoin d'aimer le travail tout en le réalisant => tentation ++
NB : Lorsque la tentation arrive, la lucidité disparaît et l'envie me domine : c'est comme si prendre de la C était non plus d'un désir mais un besoin, au même titre que boire ou manger.
Impossible de revenir à la raison lorsque toutes les conditions pro-craving sont réunies. La C devient non plus contingente mais nécessaire, non plus voulue mais subie.
Et au fil des pas qui me rapprochent du plan, cette dimension psychologique prend de la force. Lorsque le kepa est dans ma poche, lorsqu'il roule entre mes doigts, alors le plaisir est déjà là. La C est inscrite dans mon circuit de récompense, indéniablement.
NB 2 : Beaucoup d'éléments reviennent et ont déjà été écrit ici. Au fond, le craving s'éclaircit pour moi mais uniquement lorsque je suis sous C, en plateau ou en descente ou alors le lendemain. Ensuite, ma lucidité au sujet du craving perd de sa vigueur jusqu'à finalement disparaître, parfois en quelques minutes.
NB 3 : je n'ai jamais connu une telle addiction psychologique avec les opiacés... C'est assez incroyable quand même l'addiction à la C.
J'ai fait vite, j'espère avoir été clair.
A bientôt je pense - même si j'espère résister davantage maintenant et donc le plus tard je me connecterai le mieux ce sera...
Ygrek.
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