Paris, 23 mai 2013,
ailleurs 3 ans plus loin.
Tu la connais toi aussi, Alain..
Cette heure où tu te résignes, où tu abdiques. Où tu te couches dans ton lit faute que l'on te couche sous la terre.
T'en peux plus de t'oublier, toi. Alors tu te bats pour eux.
T'en peux plus de te battre pour eux. Tu te retrouves face à toi. Et là , le vacarme : tu vides. Le Vide.
Et pourtant t'es comme moi, Alain. T'es comme eux, comme les autres. Oui, comme les autres. Ceux qui n'ont pas plié un genoux. Ceux-qui te font remarquer que tu es faible. Où que tu es fort. Ce qui - grosso modo - revient au même.
Tu la connais l'heure où il n'y a plus qu'à écrire à l'ami que l'on ne connait pas encore, juste pour survivre le temps que ton cocktail licite, mais pas encore létal (ça c'est toi qui décide) - volontairement ou non, RIP Guillaume Dustan - t'emporte pour quelques heures, quelques heures seulement...
Saches, d'où tu frères au moment ou je republie et la corrige, Ta lettre, que j'ai quitté Paris, et que je serre plus grand monde contre moi, DLC... ici, je les vois pas ceux qui puaient la mort. Ou dans mon miroir.
Quand je chope, par contre c'est Pareil qu'à Crimée, ils croient violer en volant,dérobant des peccadilles de drogues qui n'en sont pas. Ils savaient. Ce n'est rien. Ils se confrontent à leurs limites à eux en me paillassonisant au passage, malgré les heures et la sincèrité offerte. Ils sont obligés de salir la rencontre, plus compliquée dans la France du dessous, pour tenir la réputation. J'ai arrêter à les forcer à se respecter. Note pour moi-même
A Paris, je disais, à chaque larcin, c'est le junkie, qu'importe leur pitoyable butin. Ils se savent misérables. Je les reconnais miséreux. Ils sont miens pour autant. Quitte à les trainer devant les flics. Question de respect. Ni toi, ni moi n'en ferons plus des hommes debout. Ils ne sont plus à genoux. Ils sont étendus presque morts déjà , face contre le bitume. Le mieux que nous pourrons, c'est les amener à tenir encore un peu. Un genoux à terre. Ensuite, c'est à Dieu. Ou Adieux. Pourtant je n'aurai jamais de compassion, c'est le pire qu'on puisse leur offrir. A moins que le pire ce soit s'offrir soi. Donner des pauses dans leur malheur, puis les renvoyer sur leur tas de rien... Rien, moi que toi, moins que moi. Ils savents qu'ils ont tout perdu. Ils perdrons le double. Ils le savent toujours. Car tant qu'un souffle de vie, d'orgueil t'anime, l'homme a encore les moyens de se blesser plus encore. Tant pis pour les dommages collatéraux. Ludovic, je ne serai pas un dommage collatéral à ta peine.
J'ai donné, ils ont tout pris. J'en ai revu trois qui m'ont dit que... J'avais les mots détox. Si seulement.
Hélas, je ne suis pas fait pour être aimé -les miens ne m'ont pas appris - mais aimer. C'est toujours ça.
Hélas, encor'
Nous n'étions pas faits pour être en vie dans un siècle sans sens. Sans sang. Bouillant, je veux dire.
Car j'en suis certain, nous ne sommes pas de ceux qui se sont perdus.
C''est le monde tout entier qui s'est égaré.
Plus de fierté. Plus de pudeurs.
Combien sont-ils, ceux qui me sachant mal, violent ma douleur pour que j'accueille la leur ? Je ne vise aucun "quimelit". Une gouïne (c'est respectueux à cette heure et dans ma plûme) alcoolisée croisée samedi dernier me disait qu'il fallait toujours avoir un copain depressif à plein temps dans sa bande de potes parce que tu ne l'invite jamais aux soirée, mais lui sera toujours là quand ça ne va pas.
On est là . Je suis là . Quand je serai las...
La pute qui se fait violer aura bien des difficultés à déposer plainte. Elle crèvera seule. Nous sommes celle-là .
Saints et putains tout à la fois. Nous mériterions la nationalité espagnole ! Agustin Gomez-Arcos, passe ! No pasaran ! Les zombies.
Tu me dis, ils me disent "c'est à toi d'y aller".
Oui, je le sais.
Et je le ferai.
Un temps. Un temps seulement.
Le temps d'atteindre votre degré d'épuisement que je crois tout à fait possible à soulager…
Sauf que faudrait Croire. En toi. En moi.
Mais pas seulement que nous croyons en nous... Mais qu'Eux, ceux qui s'endorment dans la solitude paradoxale d'un couple dont ils s'estiment enchaÎnés, ceux qui envient notre liberté, notre talent de " l'art du détruire ", ceux qui vivent par procuration, mirant notre agilité à nous lacérer les pieds nus sur le fil d'acier que nous avons nous-mêmes tendu entre deux falaises : celle des lymbes de l'avant "avoir-été" (tu t'en souviens Alain ? Moi non ! Alors pourquoi avoir peur de la mort ?), et celle de l'Au-delà , c'est à dire du Rien... Eux voient en nous des Géants.
Ils ont raison Alain
Car nous sommes des Géants, comme eux… Juste un peu plus. Un peu plus fragiles aussi.
Il n'est pas juste, il n'est pas tolérable qu'un garçon comme toi, comme moi, des hommes, intelligents, sensibles, beaux, révoltés, dans la force de l'âge soient contraints de se clorent sur eux-mêmes, toi dans ta campagne, moi avec vue sur les Buttes-Chaumont.
Suicidés sociaux involontaires qui nous constituons en holocauste insensé au Néant. A la manière d'une recluse du cimetière des Innocents au temps jadis… Je nous interdis de refonder un nouvel Ordre des Morts. "Ils" n'ont pas besoin de nous. Ils ont déjà leur basilique virtuelle.
Alain, on ne peut pas se laisser couler comme ça.
Tu as droit à ta part de bonheur. Je revendique la mienne, dois-je l'arracher au lit d'un autre, car c'est là ma seule consolation…
Oui, Paul Valéry avait raison : un homme seul est décidément bien mal accompagné.
Accepte qu'amis virtuels, aussi fusillés que nous le soyons chacun, il nous soit donner d'accepter la chance de nous soutenir et de soutenir les autres, encore, parce que parmi les faibles, notre voix porte encore et si nous mourrons alors ils crèveront tout à fait.
On a pas le droit.
Mais ce soir, je t'avoue, je l'aurai bien pris, ce droit à disposer de moi.
Je t'embrasse.
Némésis, de trois chats entourés,...
Avril 2015, Alain est mort. On ne s'est jamais vu, ses derniers mots au téléphone étaient lui aussi relatifs à ses 6 chats. Il m'a dit de faire gaffe avec les
RC... Ouais, c 'est peut-être possible, mois, j'ai 15 ans en tête et un grand vide dedans, ou un trop plein. Souvent je pense à la pudeur de ses appels...
Depuis sa mort j'avais pas trop merdé, je suis pas de ceux qui pense que las prods c'est forcément une maladie, c'est rarement une cause initiale de foirale de vie, et très souvent la conséquence du monde où je vis. Non mais Darwin ! Je devrai pas être là ... Qui n'est pas borderline sur ces coups, enfin je sais pas. J'éjacule au moins ces souvenir, au cas om...
Ma drogue c'est le manque de Lui.
Qui sait... Non, j'déconne