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<<- D’où vient le crack à la base? Une histoire de marchand de cailloux...
Catégorie : Tranche de vie - 24 mai 2019 à 13:11
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ismael77 a écrit
On faisait l’amour, pendant une seconde! Mais c’était sympa de sa part de faire 2h de transports pour me voir, et me faire l’amour, ça fait du bien, des endorphines…
Le flash back! C'est du vécu!En même temps, même si ça n'est pas trés utile dans les faits, ça permet bien de se rappeler que tout ça n'est qu'une question de putain de chimie organique...Si seulement c'était si facile de se le répéter comme un mantra quand on est dans cet état et de se persuader qu'au bout d'un moment ça va passer...Mais en keum, chaque dixième de seconde dure une heure et quelques jours paraissent une éternité, surtout quand on ne peut pas fermer l'oeil!Quant à la description du froid dans les os, super bien vu, c'est exactement ça!
Je crois que quand on ne l'a pas vécu, il est totalement impossible de pouvoir s'imaginer ce qu'est le manque d'opiacé. Je ne connais aucune douleur ni aucun mal être qui soit aussi pernicieux (car, même quand on souffre le martyr, soit c'est trop aigu pour qu'on ait le temps de réfléchir, soit il existe, au minimum, des médocs qui assomment et permettent de dormir quelques heures pour souffler, soit le cerveau sait qu'il n'y a rien d'autre à faire que supporter et prendre son mal en patience comme on dit vulgairement...) Mais, là, le hic (énorme hic, qui fait toute la différence) c'est que le cerveau sait parfaitement que toutes ces douleurs et ce mal être pourraient disparaitre comme par magie en 1 minute chrono si on lui donnait la panacée pour TOUTES ces douleurs : Un opiacé et que cette panacée existe réellement et n'est pas qu'un fantasme délirant. Et cerise sur le gâteau, non seulement le cerveau sait que les douleurs s'envoleraient, mais qu'en plus, il aurait du plaisir! Je ne connais aucune autre douleur ou maladie qui puisse confronter à ça (à part, sans doute, bien sûr, une autre addiction ).
ismael77 a écrit
Je suis allé directement de l’hosto à chez mon dealer. En taxi en plus, pas une minute à perdre, pour retrouver mes vingt ans!
Quant à la liberté de consommer sans être accroché… j’étais en manque dès le lendemain.
Du vécu aussi...Combien sommes nous à avoir vécu et revécu ce genre de mésaventures...
Par contre, perso, je dois dire que j'en revenais moins désapointé que toi...Dire que j'ai pu retrouver un jour les sensations de ma 1ere prise d'opiacé, de mon tout 1er sniff ou de mon 1er shoot certes, je n'irais pas jusque là, (surtout ma 1ere montée de codéine, 1er opi de ma vie, ou, pire, mon 1er sniff d'héro blanche arrivée direct live de Thaïlande fin 70...Le shoot,lui, ne m'a jamais vraiment enchanté car j'y voyais un côté "auto mutilation" et quelquechose de morbide, quand l'héro, pour moi, était tout le contraire (paix, joie, bonheur, félicité)... Mais, sans doute grâce au fait que j'ai toujours réussi à ne pas trop exploser ma tolérance, un bon sniff ou un bon shoot me procurait toujours le bien être que j'en attendais, à fortiori après un "sevrage" où j'en avais chié durant des jours.
Et pour le keum dès le lendemain...Bah, wé, évidemment!
Ma déduction de tout ça après des années de vécu : Avec les opiacés, on croit toujours que le plus dur est le sevrage physique (dur, dans le sens douloureux, insupportable), et, pour ma part, surtout en vieillissant, c'est vrai. MAIS, si le physique est dur, c'est 99% à cause du mental qui s'en mêle, comme je disais plus haut, car si on avait un moyen de déconnecter le cerveau pendant quelques jours, toutes ces douleurs, à mon avis, seraient bien plus tolérables...Il faudrait "oublier" qu'un remède miracle et instantané existe, mais ça, c'est du fantasme et puis, après, pour ceux qui veulent vraiment se sevrer, le plus long et le plus difficile ne fait que commencer : La lutte contre le craving et la reconstruction d'une nouvelle vie et d'un nouveau mode de fonctionnement...
Amicalement
Anonyme813 a écrit
.Bah, wé, évidemment!
Tu m'as spoilé mon prochain billet sur le queman, je ris, tu dis ce que je pense avec les mêmes mots!
Bah je vais essayer d'en trouver d'autres, mais purée quand je te lis ça me donne des frissons spatio temporels
même pour l'automutilation, en fait tout
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