la came affame 2 chercher la femme ->>
<<- Un après midi de chien, quand malchance et bêtise se conjuguent
Dernière modification par ismael77 (08 juin 2019 à 22:37)
Catégorie : Tranche de vie - 08 juin 2019 à 20:07
#drague #héroïne #sexe
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ismael77 a écrit
Quand j’ai ouvert les yeux, sur le trottoir, les bottes en cuir des femmes pressées, avaient maintenant des corps, des visages et des regards. Et puis, si je les (re)découvrais, elles aussi, qui, hier, passaient à côté sans me calculer (ou même me voir, de profil..), me mataient maintenant. Avec gourmandise, parfois, me faisant m’aimer, pour la première fois depuis longtemps.
J’étais Narcisse, apprenant l’amour, de soi, dans le reflet des iris féminins, des pupilles dilatées par le désir.
Dame, ça valait le coup d’arrêter la came!
C'est marrant ... moi c'est exactement l'inverse.. C'est grâce à la came (en qauntité modérée) que je vois les autres...
Beau texte comme d'hab, Ismaël.
ismael77 a écrit
Le truc n’est surtout pas de serrer les dents, plus on force, plus on craque.
Et ça, j'approuve grave, beaucoup. Pas facile à expliquer, à pleins d'UDs aussi, mais je l'ai bien expérimenté !
ismael77 a écrit
C'est beau la vie, mais ça fait mal, sans anesthésie...
ça c'est carrément bien dit, des fois je trouve que c'est de la merde la vie, mais t'as fondamentalment raison, c'est juste que ça fait mal si on la ressent...
C'est vraiment bien ton blog, à mon avis, tu n'as pas à raccourcir tes textes, ni limiter tes envies d'aligner des mots, au contraire ! Fonce, et je sais jusqu'à quel point ça peut remuer, faire du bien, du mal, mais le résultat en vaut le coup...
À plus
ismael77 a écrit
je me dis, «t’as vu leurs approches de merde, fais tout le contraire».
En me levant, je sais, que je n’ai pas de phrase toute faite ou d’autre approche et qu’il ne faut pas penser.
Bonsoir je m’appelle Ismaël et vous?
C’est tout, une minute après, j’en avais une sur chaque cuisse. Très chaudes les miss monde
C est tout...
Bizarre la vie.
Bizarres nos vies...
Allez un poème pour les lectrices lecteurs du blog d Ismaël.
"Le regard perdu à l horizon qui nous gagne
Le soleil à minuit
Du poivre plein nos vies
Et des lionnes pour qui nous accompagne"
Anonyme813 a écrit
Je pourrais l'écrire de suite...le livre!
Go !
ismael77 a écrit
on dit, chacun croyant avoir trouvé le «bon mot», que la came isole, de force. C’est vrai.
Oui,et...Non! Je n'ai JAMAIS été isolé et seul quand j'étais toxico. Déjà, j'ai toujours vécu en couple depuis mes 15 ans (je suis quelqu'un de trés fidèle en amour comme en amitié), depuis cet age, celui de mes 1ères relations sexuelles, je n'ai vécu que 7 mois seul (et c'était quand je ne touchais plus à rien).
Mais, il est vrai, qu'à compter du jour où certains on commencé à tâter de l'héro, la bande de potes a éclaté...Ceux (rares) qui n'ont pas voulu manger de ce pain là, se sont éloignés (et, c'est vrai, on les a complètement perdus de vue au bout d'un moment. Forcément, plus du tout les mêmes priorités et les mêmes centres d'interet, nous, c'est assez vite, même durant les 2 années où il n'y avait pas d'addiction physique, devenu l'héro le principal centre d'attention et le principal sujet de conversation ) Et puis, bien sûr, quand l'addiction est venue, comme chacun sait, entre trouver l'argent, trouver le plan, aller pécho et, tout le reste qui fait la vie lambda, on ne fréquente plus ou quasi, que des gens qui vivent de la même façon, pas de temps pour les autres ou si peu...
ismael77 a écrit
Des années de solitude totale, à ne fréquenter que les homies, plus les amis. Trop honte.
Vivre dans des squats, des caves, des piaules de quartiers minables, mais que j’aimais.
Jamais aucune honte ou culpabilité chez moi, quelle horreur! Et j'avais des amis parmi ceux que tu appelles les honnis (moi qui compte mes amis sur les doigts d'un manchot ), amis, qui, s'ils ne sont pas morts , sont toujours mes trés rares amis (il en reste 1 vrai de toujours).
Mais, s'il est vrai que j'ai connu une période de squat et de galère de logement, j'ai toujours travaillé et toujours mené une vie assez "normale" avec repas,couchés et boulot réguliers (ce qui aide sans doute à ne pas être totalement déconnécté du monde "normal" autour de soi).
ismael77 a écrit
L’ancien toxico est héroïque, le toxico en action, pathétique, diabolique. On avait peur de moi.
Pas du tout vécu ça...Ceux qui l'ignoraient (tous ceux qui n'avaient pas à le savoir) me traitaient tout à fait normalement...Il faut dire aussi, que je n'étais pas du genre à piquer du zen dans tous les coins, j'ai toujours réussi à maintenir une tolérance "raisonnable", je n'ai jamais fait d'OD et sur moi, à part les pupilles (pour celui qui connait) et le poids un peu en dessous de ce qu'il aurait dû être, ça ne se voyait pas...
ismael77 a écrit
Ce n’est pas pour les conséquences qu’on s’abstient de se trouer la peau, mais parce qu’on a mieux à faire. C’est progressif, bien sur, et ne marche que si on a des centres d’intérêt. Ce qui est loin d’être le cas de tous les «résilients», c’est bien le problème.
Là, je suis d'accord! Perso, je n'ai JAMAIS vraiment eu le désir de décrocher...Mais, quand j'ai croisé un amour qui n'était pas du tout dans ce délire et que j'ai lu l'inquiétude et la tristesse dans ses yeux, j'ai décidé de mettre un frein, puis, de cesser ma conso (ça a mis 2 ans pour arréter totalement, mais ça a duré 15 ans sans que je retouche à la came), la personne ne m'avait rien demandé (elle voulait même, au début, que je l'initie, pour partager avec moi et déménager dans ma banlieue..Autant vous dire que ça m'a fait flipper! Du coup, c'est moi qui est migré dans sa banlieue (à l'opposé de chez moi)et qui me suis mis à stopper la came, c'est puissant l'amour )
ismael77 a écrit
J’avais ce visage, comme figé dans sa jeunesse, cristallisé, sans age, qu’ont souvent les camés à l’héro, quand ils stoppent à trente ans. Leurs traits sont, comme restés ceux du moment où ils ont commencé.
On est comme stupéfait. Et les rides d’expressions sont moindres, l’effet de l’opiacé donnant un masque, car on est dans un état «neutre», peu de sourires, congelé, comme la vie arrêtée.
Pour l'aspect plus jeune, carrément oui! Ou, à contrario, totalement non
Certains, qui ont vraiment eu la vie trop dure dans leur délire, ou qui ont vraiment carburé trop fort (souvent pas QUE avec un opiacé justement d'ailleurs) paraissent comme des jeunes "petits vieux"...Ce sont surtout les dents, absentes qui donnent cette apparence...Mais comme souvent, le look aussi est resté jeune...Mais, oui, c'est vrai, moi et la majorité des ex usagers d'héro que je connais, font au minimum, 10 ans de moins que leur âge. On a souvent rigolé avec ça en disant que la came, quand ça ne tue pas, ça conserve!
ismael77 a écrit
J’étais Narcisse, apprenant l’amour, de soi, dans le reflet des iris féminins, des pupilles dilatées par le désir.
Moi, malgré les regards à 99% trés positifs, je n'ai jamais vraiment réussi à me décomplexer dans ma jeunesse...Désormais,à mon âge avancé, je m'en fou...Mais, surtout, je me rend compte à quel point j'étais loin d'être si moche que ça...Ah si jeunesse savait et si vieillesse pouvait!
Je dis ça, mais j'ai toujours été à 2 sans aucun mal et je suis plutôt heureux malgré tout.
Sinon, ton texte est bien écrit et bien sûr qu'on veut la suite
Mas
Anonyme813 a écrit
Mas
Tu dis tellement de choses vraies.
Ce qui nous sépare c'est effectivement la solitude, quand je consommais au quotidien. Et même quand j'étais en couple!
Mais, comme toi, en squat ou ailleurs, je bossais, beaucoup, pour payer la came. Et mes squats n'étaient pas des crack house!
M'enfin, un univers glauque, insécure, instable et dangereux, toxique quand même.
La came remplaçait ce lien affectif perdu, comblait solitude et sentiment d'abandon, de vide.
Une chaleur dans le corps et le coeur, pour les soirées glacées d'hiver, les noëls en solitaire.
Un ersatz, dérivatif, cher, on (je) ne pense pas, à autre chose, qu'à la défonce.
Je n'étais plus seul, le képa rassurant dans la poche, mais avec moi même, et avec elle.
Qui, tant que je paye, est toujours là, fidèle.
Après, je n'ai jamais voulu, ou été attiré, par les gens, les femmes comme moi.
Une consommatrice d'héroïne dans un couple avec un autre tox, j'ai vu et pas aimé.
Ca ne s'est jamais fait une seule fois.
Je n'ai jamais gardé, malgré ma volonté de partager, une relation là-dedans.
Du coup rien, et quand j'ai eu été marié, j'avais une double vie. Là, il y avait de la culpabilité.
Qui ne faisait que renforcer le besoin de se défoncer.
La honte, oui c'est éviter les vrais amis, je me cachais dans mes piaules. Comme un dépressif.
Et un jour j'avais un vrai lit, à deux places, une femme sur une épaule (forte et fragile à la fois...) et le soleil à travers le vélux sur le visage, les oiseaux chantaient, et ce n'étaient pas des pigeons!
Qui aurait cru, parmi mes voisins, que je venais de loin, ce qu'ils voyaient, simplement, c'est que ça défilait...
Ca veut dire que toi, tu as toujours connu des filles qui te suivaient ou toléraient, partageaient ton kif?
Et que vous aviez aussi des amis dedans mais de moins en moins. Ca isole quand même.
Tout simplement parce que, quand tu es bien, tu n'as besoin de rien.
J'ai laissé une femme, en porte jarretelle, seule dans mon lit, une autre en plan dans Paris, en même temps, parce que la ligne sur la table (ou la pompe) me faisait plus envie.
Quel nul!
Un pote en prenait pour baiser. Mais après, sans, c'est pas bon..
Anonyme813 a écrit
Ca veut dire que toi, tu as toujours connu des filles qui te suivaient ou toléraient, partageaient ton kif?
Et que vous aviez aussi des amis dedans mais de moins en moins. Ca isole quand même.
Tout simplement parce que, quand tu es bien, tu n'as besoin de rien.
J'ai laissé une femme, en porte jarretelle, seule dans mon lit, une autre en plan dans Paris, en même temps, parce que la ligne sur la table (ou la pompe) me faisait plus envie.
Quel nul!
Quand j'étais dedans, tous mes potes étaient dedans et ma meuf aussi. Comme on avait tous la même mentalité, ça se passait plutôt bien, jamais d'embrouilles, plutôt de l'entraide.Au bout d'une quinzaine d'années, j'ai rencontré une meuf qui ne faisait que fumer du canna et picoler, je l'ai tout de suite joué cash en lui disant que j'étais accro à l'héro et ça n'a pas posé de problèmes...C'est moi, qui ai décidé de mettre un frein, puis, d'arréter (grâce à la codéine), car je sentais que ça la rendait malheureuse (elle était morte d'angoisse quand il m'arrivait de rentrer tard le soir parce que j'étais allé pécho...)et puis, maintenant, je suis avec quelqu'un qui a sensiblement le même passé que moi et qui a les mêmes idées sur la defonce que moi (à peu de choses près)donc, oui, tout baigne et tout a toujours baigné de ce côté là.
Pour ce qui est du sexe, la came ne m'a jamais rendu impuissant et n'a jamais annihilé ma libido (bien au contraire!), il n'y a guère que les saloperies que j'ai vu passer ces 5 dernières années pour m'avoir totalement coupé l'envie de niquer (et, il se trouve que ma meuf, comme mes potes et voisins ayant testé les mêmes cochonneries ont eu exactement le même ressenti..)mais, pour moi, ces merdes qu'on appelle came de nos jours n'ont plus rien avoir avec ce que nous avons connu, j'ignore comment ils les fabriquent ou ce qu'ils foutent dedans, mais le résultat, c'est que nous sommes totalement dégoutés du résultat obtenu à chaque tentative depuis environ 5 piges, du coup, fini les extras...
Amicalement
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